Trente ans plus tard
En 1977, le monde fait la découverte de Winnie, un petit ourson jaune qui raffole de miel. Classique instantané de Disney, le long-métrage s’inspire d’un personnage créé en 1926 par Alan Alexander Milne. Au fil des années, ce héros naïf et flâneur devient vite une coqueluche du studio de production, au même titre que ses amis Tigrou, Bourriquet et Porcinet. Destinés aux plus petits, les dessins animés Winnie l’ourson restent finalement très appréciés de tous et le fait de voir une version « live » de leurs aventures n’a pas vraiment surpris.
Cette nouvelle histoire conte ainsi les mésaventures de Jean-Christophe Robin, trente ans après sa dernière visite dans la Forêt des rêves bleus. Le petit garçon qui adorait jadis rendre visite à Winnie et ses amis a bien grandi. Avec l’âge, il a fini par oublier qui il était, les promesses qu’il a faites et s’est transformé en un homme bien trop mesuré. Devenu père à son tour et devant faire face à de lourdes responsabilités, Jean-Christophe voit débarquer le petit ourson dans sa vie, ce dernier cherchant à aider son plus fidèle ami.
Il faut être lucide : Jean-Christophe & Winnie n’est pas le long-métrage Disney que l’on attendait le plus cette année. Peut-être parce que le personnage de Winnie, trop enfantin, est classé dans une catégorie que l’on laisse pour les plus petits. Pourtant, la réalisation de Marc Forster (Neverland, Quantum of Solace, World War Z) est une étonnante surprise qui nous fait retrouver une part de notre âme d’enfant. Le film démarre sur un rythme lent, qui prend le temps de présenter au spectateur les différents protagonistes, leurs caractères et les lieux auxquels ils sont associés. Et puis, avec une certaine douceur, l’aventure de Jean-Christophe prend un sens et implique aussi bien les petits que les grands. Et c’est là toute la force du film.
Une réussite visuelle
Alors que l’on pouvait, légitimement, penser que Jean-Christophe & Winnie se destinait avant tout aux enfants, le long-métrage surprend et apostrophe également parents et jeunes adultes. Si son côté « bisounours » en dérangera certains, la réalisation de Marc Forster a l’ingénieuse idée de traiter des thèmes suffisamment pertinents. « Pourquoi perd-on son âme d’enfant ? » ou « L’importance de la vie de famille » sont des sujets posés sur la table et dont le film s’évertue à trouver les réponses. Bien évidemment, chaque personne réagit de manière différente aux idéaux, parfois simplistes, qui sont présentés, mais force est de constater que Marc Forster a su trouver les bons mots et des angles adéquats pour convaincre.
Ce premier Winnie l’ourson mélangeant prises de vue réelles et images de synthèse est aussi un bonheur visuel. La direction artistique prônée par le réalisateur est étonnante de réussite. Ce dernier y dépeint un Londres des années 50 très industriel auquel s’oppose une Forêt des rêves bleus colorée. La photographie de Matthias Koenigswieser n’y est pas étrangère, l’homme jouant habilement avec les ombres, la lumière et les décors pour parvenir à un résultat souvent enchanteur et parfois grisant, à juste titre. Les différents personnages, de Winnie en passant par Tigrou, Maître Hibou, Bourriquet ou Porcinet profitent d’une modélisation inventive qui reprend les codes des dessins animés des années 70 tout en modernisant le tout. En somme, les effets spéciaux sont un vrai succès.
Merci Ewan
Jean-Christophe & Winnie n’a qu’un défaut : son intrigue est cousue de fil blanc. Dès le départ, on sait où nous mène l’histoire qui est contée et il n’y a jamais de surprise à ce niveau-là. On peut prédire en avance les événements qui vont toucher les héros et connaitre leurs réactions sans se tromper. On aurait apprécié un peu plus de prise de risques dans la mise en scène même si le film propose déjà quelques moments étonnants (notamment ceux qui évoquent la Seconde Guerre mondiale).
Quant aux performances, on ne peut que saluer celle d’Ewan McGregor qui est décidément un acteur au talent fou. L’écossais, qui incarne un Jean-Christophe Robin d’une quarantaine d’années est pour beaucoup dans le charme qui opère en visionnant le long-métrage. Sa relation avec Winnie et son passage à l’âge est adulte est au cœur d’un récit qui joue beaucoup sur l’habileté de l’acteur à maîtriser une palette d’émotions variée. À ses côtés, on retrouve Hayley Atwell (Captain America, Agent Carter) qui incarne Evelyn, la femme de Jean-Christophe, mais aussi Madeleine, sa fille. Les deux femmes ont un rôle important qu’elles se font un plaisir d’interpréter et cela se ressent. On note également la performance de Mark Gatiss (Sherlock) qui maîtrise toujours aussi bien les personnages de londonien condescendant et prétentieux.
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Et pourquoi pas !!! 😏
c est moi ou ce site a perdu tt ses abonnés…avant y avait plein de posts ici…la…mdr