« Encore un film post-apocalyptique », vous êtes-vous certainement dit en visionnant pour la première fois la bande-annonce de It Comes at Night. Il faut dire que le projet, assez confidentiel et ne profitant clairement pas d’un budget marketing aussi élevé que d’autres productions similaires, a de quoi intriguer. Porté par un Joel Edgerton également producteur exécutif, la réalisation de Trey Edward Shults (Krisha) s’est laissée approcher en ces temps caniculaires. Pour devenir une belle surprise ?
Une nouvelle approche
C’est l’histoire d’un virus, dont les origines nous sont inconnues, et qui tue à petit feu l’humanité. Dans ce contexte assez répandu et traité depuis bien longtemps par le cinéma, on retrouve une petite famille américaine composée de Paul, sa femme Sarah et leur fils Travis. Ils vivent reclus dans une demeure au cœur de la forêt. Ce qui se trame dans le monde, ils ne le comprennent pas, mais ils constatent avec amertume qu’il n’y a plus d’électricité et qu’il est dangereux de sortir, notamment la nuit. Équipés de masques à gaz, ils tentent de survivre en prenant le moins de risques possibles, avec pour seul objectif de survivre jusqu’à ce qu’un jour peut-être, on vienne à leur rescousse. C’était sans compter sur l’arrivée, au milieu de la nuit, d’un étranger, un certain Will…
It Comes at Night n’est pas un film d’horreur. Il s’agit plus d’un huis-clos psychologique qui vous fera sombrer dans vos propres craintes du futur. En effet, ne vous attendez pas aux célèbres jumpscares, si chers aux réalisateurs du cinéma horrifique classique. Ici, tout est laissé à la bonne volonté de votre imagination, aussi débordante et complexe soit-elle. Tout au long de la projection, le souhait du réalisateur est d’aborder un sujet tout en laissant le choix au spectateur de la réponse. S’il laisse quelques indices ici et là, il est clair qu’il ne faut pas vous attendre à des explications sur mesures. Tout dans le film de Trey Edward Shults est suggéré, comme s’il était fondamental que nous ayons notre propre opinion du futur post-apocalyptique qui nous est décrit.
L’histoire n’est d’ailleurs pas le point fort de la réalisation. D’un clacissisme absolue, elle n’apporte rien de neuf au genre. Néanmoins, c’est dans sa mise en scène et sa gestion du rythme qu’It Comes at Night surprend. Le réalisateur a savamment dosé son intrigue pour lui laisser le temps de se développer. Rien n’est fait trop hâtivement ce qui permet au scénario de prendre une ampleur suffisante dans sa dernière partie pour finir par happer complètement le spectateur. Le film dégage au fur et à mesure une profondeur incroyable et nous absorbe complètement dans une sorte de paranoïa psychotique. C’est d’ailleurs ici que la mise en scène joue excessivement bien son rôle et, bien aidée par une bande originale convaincante, pousse le spectateur aux attentes les plus atroces. Et il est certain que le fait de ne pouvoir expliquer ce qui se trame sous nos yeux y est pour beaucoup.
Famille et peurs
Dans un contexte aussi froid et perturbant que la propagation d’un virus dont personne ne connait les racines, le film tente de nous partager une vision recentrée sur la famille du genre post-apocalyptique. C’est d’ailleurs une phrase que l’on peut entendre plusieurs fois durant la projection « On ne peut faire confiance à personne d’autre que sa famille ». Ainsi, la confrontation entre les deux familles qui vivent sous le même toit, obligé de se supporter pour survivre, est un vrai fait intéressant et surtout révélateur. Face à l’horreur qu’ils subissent chaque jour, le réalisateur a voulu dépeindre cette tendance à se rattacher à ses plus proches pour trouver une raison de se battre. On en vient à s’interroger sur notre humanité et sur les répercutions réelles que pourraient avoir l’isolement et le danger de mort sur nos réactions primaires.
It Comes at Night dépeint des personnages à qui l’on se rattache très aisément et qui semblent sortis tout droit de notre réalité. Le réalisateur a ainsi voulu que son film soit aussi proche que possible des valeurs naturelles de l’être. Ces peurs de la solitude, de la perte d’un être cher et de l’inconnu sont essentiellement retranscrites pour faire face à ce que nous sommes vraiment : des bêtes vivant en groupe mais attachées à la survie de leurs proches.
En ce sens, Joël Adgerton campe un personnage dont il a parfaitement compris les subtilités. Son jeu est sincère, fort et percutant. L’acteur australien de 42 ans, qu’on a connu pour ses rôles dans Midnight Special, Exodus ou Zero Dark Thirty surprend et confirme qu’il a l’aura d’un grand. Dans ce film au budget serré, on retiendra principalement le personnage de Travis interprété avec brio par Kelvin Harrison Jr. (The birth of a nation). Malmené par ses peurs et une envie d’aider malgré le chaos ambiant, le jeune acteur rend une copie sensible et justement dosée d’un adolescent qui se cherche. À leurs côtés, Carmen Ejogo (Sarah), Christopher Abbott (Will) et Riley Keough (Kim) tiennent la corde même s’ils peuvent paraître parfois plus à l’écart.
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“Il faut dire que le projet, assez confidentiel et ne profitant clairement pas d’un budget marketing aussi élevé que d’autres productions similaires, a de quoi intriguer.”
Effectivement, j’étais pas au jus. En tout cas tu me l’as bien vendu, je le regarderai à l’occaz.
Merci pour cette critique honnête, et sans énorme fautes d’orthographe !
Ça me donne bien envie !
C’est acceptable de faire de petites fautes d’orthographe? Nivellement par le bas…
toi tu en as fait une, je te laisse corriger… merci !
aïe… j’ai mal.
ha tu ne l’as pas trouvé visiblement, et tu en as même ajouté une… ça fait deux fautes dans la même phrase…
“trouvée”
un petit indice, si il n’y en a pas, il n’y en a pas plusieurs !
😉