Le film d’horreur. Un genre qui a un mal fou à se renouveler et qui, pourtant, a droit à sa production internationale chaque mois. Combien de fois, depuis le début de l’année, avez-vous vu des affiches placardées sur les vitres de votre arrêt de bus comprenant le nom du dernier long-métrage d’épouvante avec un slogan comme « Par les producteurs de [choisissez le film de votre choix] ». Il suffit de voir la liste des « créations » sorties durant les douze derniers mois : Annabelle 2, Le Cercle, The Jane Doe Identity, The Conjuring 2, Don’t Breathe, Ouija : les origines, Blair Witch, Viral et j’en passe.
Certes, dans cette liste, il y a quelques réalisations qui méritent d’être vues. On ne peut pas toutes les mettre dans le même panier mais il est certain que bon nombre d’entres elles n’avaient pas la qualité requise pour faire frissonner l’ensemble de l’audimat. Et c’est avec ce triste constat qu’on accueille, non sans a priori, un certain I Wish. Réalisé par John R. Leonetti, à qui l’on doit déjà Annabelle (mais aussi Mortal Kombat – Destruction finale sorti en 1997), le long-métrage nous présente un concept assez novateur et énigmatique.
Les stéréotypes ont la vie dure
Si le postulat de départ est intrigant, le tout devient rapidement creux. On suit ici l’histoire de Claire Shannon, une lycéenne qui vit avec son père dans une maison délabrée. Plus jeune, elle avait assisté, incrédule, au suicide de sa mère sans jamais en comprendre les raisons. Le jour de son anniversaire, son père, Jonathan, lui ramène une belle boite avec des inscriptions chinoises trouvée dans une poubelle à quelques pâtés de maison de là. Il est écrit dessus qu’elle peut réaliser tous les souhaits de son possesseur. Claire tente alors sa chance. Et ça marche. En peu de temps, elle devient populaire, est aimée du plus beau garçon du lycée et devient même riche. Mais ce qu’elle n’a pas compris, c’est qu’à chaque vœux réalisé, un de ses proches meurt dans d’atroces circonstances.
Voilà donc ce qui vous attend durant la projection. L’ensemble des éléments inhérents au genre sont réunis. Jumpscare, musique d’ambiance, mélange de dégout et de peur, questionnement sur des faits paranormaux, etc. Mais que tout est mal mené, mal raconté, mal mis en scène. I Wish joue sur un tableau qui a déjà été peint des milliers de fois. Les stéréotypes concernant les personnages sont légions. La jeune fille impopulaire qui se chamaille avec la belle étudiante du lycée, le jeune homme au physique de rêve, la situation familiale compliquée, l’ami d’enfance amoureux, la cousine qui « sait des choses », etc. Rien n’est nouveau, tout est attendu. En ce sens, le film n’effraie jamais vraiment, alors que cela devrait être son atout numéro un. Comme trop souvent ces dernières années, le réalisateur raconte une histoire avec trop peu d’éléments novateurs pour nous intéresser véritablement. On cherche le but exact de ce qui nous est conté, attendant avec une certaine impatience les retournements de situation qui devraient apporter de l’adrénaline au récit. Mais rien n’arrive jamais, comme si on s’amusait à tourner en rond et à présenter une histoire aussi inintéressante qu’ennuyante. Tout ce qui vous attend, ce sont quelques scènes angoissantes, qu’on peut compter sur les doigts d’une main. Et encore, vous les sentirez venir bien en avance.
Mal filmé, mal joué ?
I Wish avait un véritable potentiel avec son histoire de boîte à musiques chinoise. Le passé qui gravite autour de l’objet est assez novateur tout comme ses origines. Mais c’est expliqué avec un certain retrait, comme si même le réalisateur ne croyait pas à son récit. Et cela se ressent très rapidement. Le rythme qui nous est imposé est inégal, parfois énergique, parfois lent. La mise en scène est quant à elle bancale et extrêmement classique pour un long-métrage du genre. La filmique de John R. Leonetti n’apporte rien et l’on s’étonne parfois de ses choix de plans, qui peuvent gêner à la bonne compréhension de la scène qui nous est dépeinte. Le spectateur n’entre jamais vraiment dans l’action et le manque de perspicacité des personnages n’aide pas.
Quitte à jouer sur les stéréotypes purement américains, il aurait au moins fallu ne pas se prendre au sérieux. Et pourtant, I Wish fait part d’une sorte d’égocentrisme assumé. En plus de faire des références, souvent douteuses, à certaines autres productions d’épouvante, on ressent que le film tente de se persuader lui-même qu’il apporte un vent de fraicheur attendu. Et c’est loin d’être le cas. Ce qui agace surtout dans la réalisation de John R. Leonetti, c’est sa naïveté. À base de scènes simples, parfois mal construites, le long-métrage pense pouvoir nous effrayer. Et le pire, c’est que ce n’est jamais vraiment le cas. Un comble pour un film d’horreur qui se transforme parfois malgré lui en une sorte de projet fantastique, mêlant thriller et, on vous l’accorde, de l’épouvante bas de gamme. Mais cela ne suffit en rien à en faire une œuvre intéressante.
Côté casting, pas de quoi s’extasier. Portée par Joey King (Independence Day Resurgence, White House Down) qui interprète Clare Shannon, I Wish nous propose aussi de revoir Ryan Phillipe (Sexe intentions, Mémoire de nos pères) qu’on avait un peu perdu de vue. Tous deux jouent le jeu malgré la faiblesse du scénario proposé et sauvent quelque peu la mise. Du côté des personnages secondaires, on notera la présence de Ki Hong Lee (Labyrinthe) dans le rôle de Ryan, l’ami d’enfance, bien que vous devriez l’oublier très vite. Quant aux autres acteurs et actrices, ils n’apportent, sincèrement, pas grand-chose au récit.
Conclusion
I Wish n’est pas un bon film d’horreur. Mal mise en scène et délaissée par une intrigue faiblarde, la réalisation de John R. Leonetti ne restera certainement pas dans les annales. Trop classique et sans grand intérêt scénaristique ou photographique, le long-métrage ne réussit pas à remplir son cahier des charges de base : faire peur. Si vous comptiez avoir quelques frissons, vous pouvez trouver quelques belles pépites dans notre dossier ici. Sinon gardez votre argent pour d’autres projets plus fructueux.
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C’est le réal a fait l’effet papillon 2.
Ah ben merde alors, si Mathieu, roi du bon goût et de l’élévation spirituelle, parle d’un manque d’originalité, c’est que ça doit vraiment être une catastrophe!
Bisous copain!
😉
La boite à musique chinoise qui réalise des vœux… novateur !
Et la lampe d’Aladin elle fait quoi : des nems ???
Non vraiment je le mets pas sur ma wishlist des vacances
Outre le fait qu’il doit faire peur à la base, ce film est selon moi bien réalisé et les personnages sont attachants. Et comme dans tout film d’horreur ou dans les thrillers il y a des moments calme et dès moment un peu stressant. Ce film est bien pour les gens qui n’aime pas trop les films d’horreur à cause de leurs image mais qui aime l’histoire en elle même. Et pour les gens qui sont déçu qu’il ne fasse pas peur selon les avis, je le vous conseil quand même car on passe un bon moment à le regarder donc je ne suis pas totalement daccord avec cette critique.
Je suis totalement d’accord avec toi ?