Nous ne sommes pas en 2012 mais bien en 2023, et pourtant, voici qu’Hunger Games se fraye à nouveau un chemin dans nos salles de cinéma. La saga littéraire de Suzanne Collins n’a pas dit son dernier mot et s’offre une ultime adaptation, tirée d’un préquel publié en 2020. Sorti en salles le 15 novembre 2023, Hunger Games : La Ballade du serpent de l’oiseau chanteur nous plonge 64 ans avant le tirage de Katniss Everdeen à la moisson du District 12. Dans un Capitole encore meurtri par la guerre, l’histoire est cette fois racontée du point de vue d’un personnage emblématique : Coriolanus Snow. Celui qui deviendra le président de Panem, véritable tyran et antagoniste de l’histoire principale, n’a pas toujours été l’être maléfique que l’on connaît.
Avec La Ballade du serpent de l’oiseau chanteur, l’autrice invitait les lecteurs et les lectrices à découvrir le passé d’un homme torturé, pour mieux comprendre les enjeux de son univers post-apocalyptique. Comment un pays né des cendres de l’Amérique du Nord en est venu à célébrer la mort d’enfants pour établir un semblant de paix sur le territoire ? Ces prémices toujours plus sombres et politiques font de ce nouveau volet l’un des plus prenants de la saga. Toutefois, si l’épais manuscrit jouit de relations humaines complexes, entre autres retournements dignes de la franchise, l’adaptation cinématographique se retrouve largement dénaturée.
Hunger Games sous un autre angle
Après avoir conté une histoire de révolution, la franchise prend ses habitudes de revers pour narrer les fondations d’un régime de terreur. La quête de justice de Katniss Everdeen face à cette cruauté sans nom est à l’origine du succès de la saga. Malgré une conclusion magistrale, lecteurs et spectateurs sont toutefois restés sur leur faim. En prenant cette fois-ci le point de vue du Capitole et de ses habitants, à une époque où les Hunger Games ne faisaient que commencer, le préquel invite à découvrir comment ces jeux morbides sont devenus une institution dans le monde de Panem.
Dès ses premiers plans, La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur révèle un Capitole aux antipodes de l’opulente et extravagante cité que l’on connaît. La guerre n’a pas épargné cette capitale abritant les plus riches citoyens de Panem, désormais prêts à s’abaisser au cannibalisme pour survivre. Le film se sert de cette courte introduction pour venir graver les traumatismes des habitants dans l’esprit du public. Néanmoins, une telle souffrance suffit-elle à justifier la création des Hunger Games ? Le long-métrage adopte alors un excellent parcours de réflexion. Tandis que les spectateurs commencent à réfléchir à cette question, les premiers doutes des personnages font leur apparition à l’écran : cette nouvelle tradition est immorale. Le film se conforte dans cette idée pour un retour d’autant plus brutal à la réalité. Non seulement les jeux auront lieu comme à l’accoutumée, mais cette dixième édition inaugure un système de mentorat qui compte se servir des enfants du Capitole pour populariser le spectacle malsain.
De ce constat initial, le film instaure un climat propice à un bouleversant voyage dans le passé. Opposer des jeunes du même âge sur un simple critère de statut social renforce le caractère perturbant des Hunger Games. D’autant plus qu’à cette époque, les tributs ne sont pas encore traités comme des rois, mais plutôt comme des animaux en cage. Le jeune protagoniste de cette nouvelle histoire, Coriolanus Snow, reçoit la jeune Lucy Gray Baird du District 12, une rencontre qui promet d’être fondatrice de l’avenir de Panem et de son futur président. Avec sa direction artistique rétro et ses décors aux inspirations européennes et soviétiques, ce retour aux sources est captivant et bien différent des opus précédents. Mais après une mise en bouche grandiose, tensions et jeux politiques s’effondrent au profit d’une histoire d’amour mal racontée.
Une adaptation impossible ?
L’exercice d’adaptation cinématographique d’un livre n’est jamais évident. Pour les lecteurs, la comparaison avec l’œuvre originale est inévitable, tandis que les cinéastes font ce qui est en leur pouvoir pour faire sens d’une histoire habituellement bien plus longue. Ces films permettent cependant d’obtenir un nouveau regard sur des histoires populaires, et arrivent parfois même à satisfaire tout type de spectateurs. Les premières adaptations d’Hunger Games remportaient ce pari en dominant avec brio l’industrie des teen movies. En s’offrant à nouveau les services de Francis Lawrence, réalisateur derrière Hunger Games : L’Embrasement et La Révolte partie 1 et 2, Lionsgate semblait garantir le succès du préquel. Mais force est d’admettre que certains phénomènes méritent de rester dans le passé.
La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur est un excellent roman, sublimant la saga Hunger Games à l’aide d’un récit puissant, porté par des relations politiques et humaines complexes. La future haine du président Snow pour les Districts, ainsi que l’évolution des jeux, résident dans les événements marquants racontés ici. Si ce nouveau livre s’est avéré aussi efficace même dix ans après la parution de La Révolte, c’est parce qu’il est foncièrement différent de ses prédécesseurs. Puisque les fans ont connaissance du futur, le déroulement des événements et l’évolution de l’innocent Coriolanus en sont d’autant plus déchirants. Toutefois, ces éléments qui font la force du roman font aussi courir l’adaptation à sa perte. Face à une structure narrative initiale presque impossible à respecter, le film de Francis Lawrence prend ses libertés pour tenter d’émuler ce qui faisait le succès des productions précédentes.
Le préquel fait alors face à un flagrant problème de rythme et de cohérence narrative. La relation complexe liant Coriolanus Snow à Lucy Gray Baird se transforme en un drôle de coup de foudre, qui espère tant bien que mal faire du duo les nouveaux Katniss et Peeta. Il en devient alors difficile de comprendre le lien entre ces nouveaux amants maudits que le destin semble vouloir séparer à tout prix. Les longues semaines de fréquentations décrites dans le livre se contentent ici de quelques jours. On en viendrait presque à se demander pourquoi Coriolanus se donne tant de mal pour une personne qu’il ne connaît pas. Puisque les enjeux de cette histoire tournent autour de cette relation, leur intérêt s’effondre en même temps que la vraisemblance de cette amourette. Cela n’empêche toutefois pas le film de centrer une nouvelle fois son amour interdit autour des jeux, un artifice qui s’est largement épuisé.
Les battle royale : il y en a marre
Si Hunger Games réveillait courant 2010 un genre initialement popularisé par le roman Battle Royale de Koshun Takami, ce type de scénario dystopique a depuis été représenté sans relâche, jusqu’à lasser les spectateurs. Exception faite de Squid Game et de son écriture plus sombre et pessimiste où aucun personnage n’apparaît comme un héros protégé par le scénario, les productions du genre peinent aujourd’hui à générer le même sentiment de surprise et d’anxiété. Suzanne Collins faisait alors du préquel d’Hunger Games un récit en trois parties distinctes, dont le scénario ne se repose pas uniquement sur le déroulement des jeux, mais plutôt sur leur impact. Le film reprend fièrement cette structure en affichant des titres de chapitres, afin de clairement séparer les trois étapes majeures du parcours de Coriolanus.
C’est toutefois à se demander l’intérêt d’une telle démarche lorsque le long-métrage décide de se concentrer essentiellement sur les Hunger Games. Si cette adaptation s’offre de nombreuses libertés dans le déroulement des événements et les relations entre les personnages, les jeux subissent la plus grande refonte difficilement justifiable. Tandis que le roman fait son possible pour éviter la glorification des Hunger Games et présente plutôt l’événement comme un moyen cruel de pousser l’Homme dans ses derniers retranchements, le film fait tout le contraire. Cette édition initialement présentée comme calme et émotionnelle devient ici un simple prétexte à des scènes d’action chargées en hémoglobine. Certains meurtres sont presque dérangeants et n’ont rien à voir avec le ton que l’œuvre est censée emprunter.
Cette déconnexion totale n’affectera pas seulement les lecteurs du roman. Le film n’arrive pas à faire coïncider ses propos et son scénario, et finit par perdre le spectateur dans un ensemble désordonné. L’impact émotionnel de cette édition des Hunger Games paraît presque inexistant, de quoi faire perdre tout son intérêt à la partie finale de l’histoire. Cette adaptation est la plus longue de la saga du haut de ses 2 heures et 45 minutes. Mais après avoir alloué une majorité de ce temps aux jeux et à leur organisation, la conclusion de l’histoire n’est plus qu’un long enchaînement de scènes injustifiées face au manque de détails et les (trop) nombreux changements scénaristiques de cette version. Ce film n’est finalement qu’une occasion de surfer sur la nostalgie d’une licence populaire en reprenant ses codes à l’identique, quitte à dénaturer le roman de l’autrice pour en faire une adaptation insipide. La saga Hunger Games ne se résume pas uniquement à jeter des personnages dans une arène.
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alors je suis allez sur le site de MK2 et UCG il y a très très peu de cinéma qui diffuseront le film en vf et ne le diffuserons qu’en grand partie en vostfr et je suis pas sur que la vost intéressera beaucoup de monde a ce déplacer sachant que la vf est beaucoup plus facile a apprécier un film sans trop réfléchir.
Bonjour je suis allée voir le film en avant première et je ne suis pas d’accord sur le fait que le film est concentré essentiellement sur les hunger games. L’histoire est construite autour des jeux oui mais c’est plus une histoire braqué sur le personnage de coriolanus snow. Le fait qu’il y est 3 parties ne dérange absolument pas car pour ceux qui n’ont pas lu livre comprenne directement que ce récit se déroulera en plusieurs actes. Et pour moi c’est une franche réussite un film qui sort de ces prédécesseurs et qui montre les origines. Pour moi c’est un 4,5/5.
Trop pas d’accord, je trouve le film catastrophique.
Ils ont essayé de retranscrire le roman scène par scène du coup ça va à 100 à l’heure, dès fois il mélange des scènes qui sont distinctes dans le roman juste pour tout faire rentrer. Les relations entre les personnages sont bâclées, ils incorporent un maximum de mentors en introduisant leur nom dans une seule conversation puis plus rien, les mentors dégagent un par un, on leur donne aucune personnalité.
Dans la troisième partie, qui est censée être la plus intéressante, ils enchaînent les plans sans aucune fluidité…
Une déception absolue ce film
Enfin, j’ai vu les films que j’ai trouvés au mieux longuets, un dernier plus fan fiction qu’autre chose (“hé, utilisons les hunger games pour se défendre”…) puis j’ai commencé par désespoir d’avoir rien d’autre les bouquins… et mince, la claque. Le personnage de Katnis est bien plus ambivalent que ce que nous montre les films. Plus tout le reste.
Donc j’ai du mal à voir en quoi les premiers sont une bonne adaptation déjà.
Le film est vraiment nul, comparé au livre, qui est mille fois mieux; même si les acteur qui y jouent sont merveilleux, et expriment parfaitement la complexité de leur personnages. C’est simplement le regroupement des éléments essentiel du livre, liés entre eux comme ils ont put. Aucun intérêt.
Le film est très décevant. Sans intérêt.
Manque le panache des premiers films . Triste , long , suis restée sur ma faim .
Cette inclusion est exaspérante … de la couleur .. de la petite taille … du trisomique et autre … c’est fatiguant .
Heureusement j’ai pas payé …