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Critique Halo sur Canal + : les masques tombent, mais pas à l’eau

Le Major reprend du service dans la nouvelle série Halo de Paramount, disponible sur Canal+. Une adaptation qui vaut le coup d’oeil ? Réponse dans cette critique d’Halo.

Les gamers l’attendaient avec impatience. La série live-action Halo commandée par Paramount et inspirée des jeux vidéo éponymes, est disponible en avant-première sur Canal+, avant l’arrivée de Paramount Plus en France plus tard dans l’année. Disponible depuis la fin du mois d’avril, la série veut s’imposer dans le monde de plus en plus populaire des adaptations vidéoludiques.

Véritable institution sur les consoles Xbox, Halo est originellement un jeu de tir très apprécié des joueurs qui ont eu l’occasion d’y toucher, et plus particulièrement en ce qui concerne les premiers opus. Avec son univers riche et ses implications technologiques universelles, il s’agit donc d’une franchise de choix pour une adaptation.

On comprend également le désir de Paramount de revenir aux sources de la saga, en proposant une série préquelle qui introduit davantage les origines du Major. Malgré les quelques libertés prises par rapport au matériau de base, et la direction originale qu’a voulu suivre Paramount pour cette série, le Major est-il aussi doué devant les caméras que sur un champ de bataille ? La réponse dans cette critique d’Halo.

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Quand l’action ne suffit plus

Chaque adaptation ne vaut pas son pesant d’or. Après avoir connu de multiples fiascos, les productions basées sur des jeux vidéo sont toujours attendues au tournant, surtout par les fans dudit jeu vidéo. Le fait qu’Halo soit une franchise vieille d’une vingtaine d’années et qu’elle est littéralement le porte-étendard de la marque Xbox ne simplifie pas les choses.

Dans la série Halo, on suit les aventures de John-117, aussi appelé le Major, alors qu’il effectue une énième mission pour le compte de l’UNSC. On se situe dans un futur dystopique dans lequel les humains mènent une guerre sans merci aux forces extra-terrestres Covenant, tout en essayant de gérer des conflits internes qui tournent souvent à la guerre civile. Le Major découvre alors un artefact mystérieux, qui va le conduire à questionner tout ce qu’il croyait acquis, et se prépare à avoir un rôle majeur dans la suite des événements.

Chronologiquement la série se situe donc juste avant le premier jeu de la saga et sert donc de préquel introductif à l’univers d’Halo. On s’y retrouve donc au niveau de l’histoire, bien qu’un certain nombre de choses reste encore à expliquer, ce qui est tout à fait normal. La première saison excelle dans son rôle de la mise en place des éléments qui devraient nous servir plus tard à nous immerger en plein cœur de l’intrigue des jeux, si toutefois Paramount en éprouve le désir.

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Crédits : Adrienn Szabo/Paramount+

Et dès le premier épisode, c’est la claque, dans un sens aussi positif que négatif. Positif parce qu’on retrouve toute l’essence de ce qui fait la force des jeux vidéo : de l’action, des explosions, et une bonne dose de combats à la sauce Spartan. Et ce n’est pas pour déplaire aux fans de la licence. Si certaines séquences mériteraient un peu plus de dynamisme au niveau du mouvement de la caméra, on se croirait projeté 20 ans en arrière en pleine partie du premier opus d’Halo.

En revanche, ce trop plein d’action a également quelques conséquences négatives. Peut-être trop cliché car vraiment fidèle aux jeux, cet épisode a comme un arrière-goût de fan-service qui pourrait ne pas plaire à tout le monde, et pire encore, qui pourrait décourager les spectateurs. Il faut toutefois mettre ce premier épisode en perspective avec le reste de la série pour comprendre qu’Halo ne se résume pas qu’aux combats et que la série va bien plus loin que cela.

Entre John ou le Major, Paramount a fait son choix

Le principal changement que la série apporte par rapport aux jeux, et la révélation du visage humain qui se cache sous le masque du Spartan 117. Cette grande découverte est un point culminant qui bouscule la totalité du récit, et ce dès son introduction, et qui nous emmène dans une dimension vraiment inédite. En 20 ans, jamais les joueurs n’avaient vu le visage du Major pour la simple et bonne raison que son humanité n’était pas le point d’intérêt de l’intrigue.

Dans la série en revanche, Paramount opère un virage à 180° et place au centre de sa narration non pas le Major, mais John, l’homme derrière l’armure et le masque du Spartan. Un choix discutable parmi les fans mais qui reste néanmoins la meilleure des décisions pour la pérennité de la série. Si un jeu peut aisément se passer d’une histoire prenante tant qu’il a de l’action à revendre, une production visuelle comme celle-ci a besoin d’une âme et de profondeur pour arriver à capter son spectateur. Sans ça, on aurait face à nous une série qui passerait 80% de son temps à nous servir des scènes d’action et des dialogues insipides, ce qui ne sert évidemment pas ses intérêts.

major pablo schreiber critique halo
Crédits : Adrienn Szabo/Paramount+

Dévoiler le visage, mais aussi le caractère humain de John-117 apporte donc du corps à un récit qui ne demandait qu’à se réinventer. Il n’est pas tant question du désir de dévoiler le visage du Major simplement par soucis de se démarquer par rapport aux jeux vidéo. La révélation du Spartan est absolument nécessaire car elle amorce un élément déclencheur important. Si Paramount peut également se le permettre, c’est parce qu’il y a aussi une part de mystère que la série n’est pas tenue de garder. Dans un jeu vidéo, c’est le joueur qui devient le héros. Il est donc beaucoup plus facile de s’identifier à un personnage qui n’a pas de visage et moins de personnalité.

Malgré tout, cette mise à nu pêche au niveau de son timing. Elle est en effet faite un peu trop tôt et trop rapidement. Il manque légèrement de contexte et on a finalement peu de scènes où le Spartan est véritablement le Major. L’aventure n’est pas finie, et on espère que cet aspect sera de retour dans la deuxième saison. Mais c’est tout de même quelque chose qui nous manque un peu dans les premiers épisodes, tout comme les scènes de combat qui se font somme toute extrêmement rares.

Une amorce prometteuse et fidèle

Un manque d’action n’est pas pour nous déplaire, surtout quand son absence fait place à des intrigues plus complexes et et facilement captivantes. En dehors de la narration principale, la série explore plusieurs arcs parallèles qui tissent leurs liens au fil des épisodes, et qui gagnent en importance malgré leur caractère au départ assez décousu. Ces intrigues, inédites par rapport au lore originel, sont des ajouts qui ne gênent en rien la cohérence du récit et qui mettent même en place un contexte plus vaste que le seul point de vue du Major.

On a également plaisir à suivre les fortes personnalités de la série, notamment le Docteur Halsey qui forme un trio des plus intrigants aux côtés de Cortana et du Major. Il s’agit d’un personnage réellement énigmatique sur tous les plans : professionnel, familial et même dans sa relation avec John. Nous avons été agréablement surpris par la performance de Natascha McElhone qui arrive à incarner ce personnage avec brio, tout comme Pablo Schreiber qui campe un Major plus convaincant que ce que l’on aurait imaginé. À eux deux ils forment l’un des points d’intérêt les plus séduisants de la série.

Mention honorable pour la partie réalisation qui elle non plus ne manque pas de panache. Si la série ne peut pas prétendre à réinventer l’art cinématographique, on a tout de même affaire à des séquences bien faites, là où on les attend dans une production de ce genre. Les effets spéciaux ne nous ont que très rarement déçus et la CGI appliquée aux aliens Covenant est époustouflante de réalisme et de fidélité. On s’est parfois surpris à vouloir comparer certaines scènes d’Halo avec des plans de la saga Star Wars tant l’ambiance est similaire.

Cela pêche un peu au niveau des explosions en revanche, et des décors en général, qui laissent transparaitre les dessous des studios hollywoodiens plus que les confins de la galaxie. Même constat pour les costumes qui auraient mérité un peu plus d’attention. Et comment ne pas mentionner la bande-son, qui fait cruellement défaut à toute la production. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir voulu adapter une saga qui possède une signature musicale forte. Il aurait été judicieux d’intégrer plus d’éléments sonores distinctifs, plus pour l’immersion et l’aspect grandiose de la chose que pour un côté fan-service malvenu.

Une suite soumise aux théories

La question qui se pose maintenant est de savoir ce que compte faire Paramount dans la prochaine saison. Suivra-t-elle le cours du premier jeu Halo ? Sachant qu’un certain nombre de choses sont désormais non modifiables, les fans du jeu devront donc s’accommoder de plus amples changements au niveau de la trame originelle. D’un autre côté, si Paramount s’affranchit complètement de l’intrigue des jeux, alors la firme aura carte blanche pour entreprendre de plus grandes modifications de l’univers d’Halo, tout en prenant le risque de perdre les puristes en cours de route.

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Notre avis

Après l'appréhension, puis la découverte, vient le moment de la victoire. Sur de nombreux plans, l'adaptation sérielle d'Halo est une franche réussite, malgré les quelques modifications apportées à l'univers originel. Pablo Schreiber brille dans son interprétation à la fois du Major mais surtout de John, ce soldat resté trop longtemps déshumanisé. Il a maintenant un visage, une histoire et encore beaucoup de choses à nous raconter. On n'a plus qu'à espérer que la saison 2 apportera plus du côté de l'immersion sonore et du rythme global de l'intrigue.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
8 commentaires
  1. Fan des jeux depuis longtemps, même si on est obligé d’y jouer sur Xbox… ;-(
    Je me désolais des adaptations télévisuelles précédentes ratées. Mais là, surement grâce à Steven Spielberg, c’est vraiment formidable. Les acteurs sont bons et une découverte pour moi : la tantôt terrifiante, tantôt émouvante mais toujours très attirante Makee interprétée par Charlie Murphy !

  2. Fan de Halo depuis le début, cette adaptation est une vraie réussite. Et je dirais laissons libre cours à cette série qui mème si elle ne colle pas exactement jeux vidéo, l’univers de Halo a assez de potentiel pour nous emmener dans plusieurs saisons palpitantes. Pourquoi pas un Game of Thrones version SF. En route vers le Halo et si on a un petit coup de blues, Halo Infinite nous ramène encore plus dans l’action.

  3. je vais m’y mettre mais deja le fait que quand master chef decouvre l’anneau, la Terre serait deja en guerre depuis des décennies avec l’alliance ??? Normalement c’est en decouvrant l’anneau qu’on decouvre et partons en guerre contre les extraterrestres.. pourquoi deja changer la chronologie ??? et la celebre armure du chef existe deja et n’a pas ete créé a cause de cette guerre.

    Bon , on va mater le premier episode et on espere que ces changements seront benefiques a la serie, un comme le fut Battlestar Galactica quand le remake est sorti, une vrai reussite !!!

  4. Cet article manque de plein d’informations…
    La série n’est pas canon et n’est donc certainement pas une préquelle.
    Ensuite, malgré le gloubiboulga de fan service et de références balancées comme du petit grain dans une bassecour, ce n’est pas fidèle du tout. Tout est mélangé, modifié à tel point que je ne retrouve rien de ce qui m’a fait aimé Halo en premier mieu avec les jeux ET surtout l’univers étendu.
    Les adaptations animées de Halo Legends étaient géniales, canons et fidèle. Les web série qui accompagnaient le lancement de Halo 4 et Halo 5 (Forwars Unto Dawn et Nightfall) étaient honorable malgré un budget serré.
    Et puis il y à cette série, qui se targue d’un 10 millions de dollar de budget par épisode en moyenne, et qui nous sert vraiment de la grosse pâté disgrâcieuse en guise de plat de résistance. Et ça se paye même le luxe de changer du tout au tout les designs caractéristiques de l’intérieur des vaisseaux Covenant…
    Je ne comprends pas l’engouement autour de cette adaptation qui ne respecte en rien le matériau originel et qui ne respecte pas non plus les fans et les spectateurs.
    Il faut croire que l’époque veut ça, il faut tout apprécier, tout aimer. La moindre critique, la moindre exigence est mal vue. Je l’observe partout où des avis comme me mien émerge. Désolant.

  5. @Dig :
    Le premier contact avec les Convenants et le debut de la guerre date du 17 janvier 2525.
    La découverte par les Humains de l’instalation 04 date du 19 septembre 2552.

    Halo 1 commence par la chute de Reach, enieme planete détruite par les Convenants, 27 ans apres le debut de la guerre.

    L’armure Mjolnir a été a la base conçu conjointement du projet Spartan-II dans le cadre de la lutte anti insurrectionnelle au sein des planetes humaines avant le premier contact avec les Convenants.

    Ca reste coherant avec le lore officiel.

    Pour la serie, ce qui m’a le plus choqué c’est qu’on ne sait pas depuis combien de temps la guerre a commencé, que cette guerre n’est pas officielement annoncé à l’humanité (certains pensent que c’est des rumeurs) et on ne peut pas voir la suprémacie Convenante sur la guerre.
    Dans la serie, on dirait que cela ce limite à quelques escarmouches, et qu’on leur tient tete. Alors que dans le jeu, on commence par la destruction d’une planete (Reach) qui montre bien la situation désespérée a la quelle fait face l’humanité.
    Halsey semble etre une bien plus grosse menace que les Convenants …

    Je te conseille le roman, ou dans une moindre mesure, vu qu’il n’adapte qu’une partie du roman, le film “Fall of reach”.

  6. L’équipe de scénariste et le réalisateur l’ont annonce, non sans fierté, ne rien connaitre de HALO. Cette série n’est pas du tout canon, c’est une pure adaptation et on sent qu’ils sont un peu en roue libre.

    Point majeur, visuellement elle est excellente tous les décors sont bien faits, immersifs et quand même variés. Costumes accessoires, c’est parfait. Le budget est clairement là et bien exploité

    Par contre niveau scénario on sent que les gars peinent et parfois font du remplissage de vide. A l’image d’une seconde intrigue qui ne sert à rien, à part remplir un épisode. Enormément de blabla de chose qui tournent en rond, de situation quelques peu étrange et téléphonée.
    L’action est bonne, mais y en a 3 dans toute la saison, elle est quand même trop rare pour une licence comme Halo.

    Et il y a un côté totalement artificiel en arrière plan. Les humains servent de chair à canon, incapable de résister aux extraterrestres et les civils c’est une vision bien étrange d’un futur où les racisés et les femmes aryennes sont au pouvoir et dirigent un peuple de peons blancs (sérieusement y a pas 1 enfant noir dans une école avec quasiment que des racisés en éducateurs par exemple … c’est hyper dérangeant).

    Donc c’est pas fou.

  7. Je pigeais pas l’article aussi dithyrambique. Et puis j’ai vu le lien affilié pour canal +. Et donc j’ai compris.

  8. je suis d’accord sur le fait que voir le visage de Spartan 117 est un plus pour une serie, pour que ca accroche entre le spectateur et la serie. Neanmoins, je trouve que l’histoire perso du personnage prend trop de place dans la serie. En effet, Halo est avant tout un film de guerre, et pas un film sur la remise en question et la psychologie du personnage… En plus, ca meuble une certaines absence de combat et d’action. Finalement peu present dans cette saison 1… On espere , une fois le blah blah de la presentation des personnages passé, qu’on reviendra un peu plus dans le dur… L’histoire de Halo est deja suffisament riche pour eviter d’en rajouter ( comme cette histoire inutile de resistance des colonies, mais faut bien y mettre une petite histoire a la Starwars de heros et de combattants pour la liberté face aux mechants terriens dictateurs …. Es ce vraiment utile que l’UNSC devienne les mechants de l’histoire???).

Les commentaires sont fermés.

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