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Critique Furies : c’est quoi cette nouvelle série d’action française ?

Marina Foïs contre toute la pègre parisienne, Furies a le mérite de nous proposer quelque chose de jamais vu. Il ne faudra que quelques minutes à la nouvelle série d’action française de Netflix pour nous rappeler pourquoi on ne l’avait jamais vu.

Depuis des décennies, Paris cache une facette plus sombre, souterraine. Les chefs de la pègre se partagent la ville lumière et forment ce qu’on appelle l’Olympe. Pour que chacun reste dans son secteur et qu’aucune guerre n’éclate au sein des six grandes familles, l’autorité a été confiée à la Furie, une mystérieuse individu qui se charge, de génération en génération, de s’assurer du bon fonctionnement du système. Mais tout menace d’exploser lorsqu’une jeune femme en quête de vengeance se met à rechercher la Furie.

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© Netflix

On ne va pas se mentir, rien qu’au pitch, on avait très envie de jeter un œil à Furies. Cette nouvelle production française de Netflix attisait autant notre envie d’action que notre curiosité autour d’une série qui pouvait se révéler géniale aussi bien que désastreuse. Et puis avec Marina Foïs et Mathieu Kassovitz au casting, le show avait quand même quelques bases solides.

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© Netflix

L’art télévisuel est comme l’art cinématographique, un art dont le principal sens sollicité chez le spectateur est la vue. Dit autrement, l’intérêt d’un film, ou d’une série dans le cas présent, est d’être capable de montrer à l’écran quelque chose qui n’a pas besoin d’explication orale. Lorsqu’elle n’est pas employée comme partie intégrante d’un effet de mise en scène ou narratif, la voix off peut ainsi être perçue comme un aveu d’échec, la caméra ayant besoin d’un éclairage supplémentaire qu’elle ne parvient pas à retranscrire visuellement.

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© Netflix

C’est là où Furies réalise un faux départ en usant immédiatement d’une voix off surexploitée pour expliquer son univers et caractériser ses personnages. La voix de l’héroïne campée par Lina El Arabi va passer son temps à nous raconter ce qu’on ne verra pas à l’écran, comme si la série cherchait à expédier les bases avant de se lancer dans le grand bain.

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© Netflix

On comprend l’envie des showrunners Yoann Legave et Jean-Yves Arnaud de vouloir accrocher le spectateur à la source pour ne plus le lâcher durant les huit épisodes qui composent cette première saison (la fin étant volontairement ouverte pour une saison 2). En l’état, il est vrai que Furies enchaîne les événements avec excessivement d’ellipses et de personnages comblant les trous du scénario en face caméra ou en voix off. Néanmoins, cela est fait avec une telle maladresse qu’on a le sentiment que la série fuit son propre développement, habitée par une peur viscérale d’ennuyer son public si jamais elle se posait deux minutes.

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© Netflix

Furies ne paraît avoir aucune confiance en elle, au potentiel de son histoire ou en ses protagonistes et ça se ressent à chaque niveau du projet. Derrière la caméra, les trois réalisateurs (Cédric Nicolas-Troyan, Samuel Bodin et Laura Weaver) multiplient les effets de style sous la direction des deux hommes avec des références plus ou moins affichées comme un épisode remake d’Assaut de Carpenter ou encore un clin d’oeil Usual Suspects. Comme si le show voulait nous prouver qu’il avait ingurgité tout ce qui se faisait de mieux dans le genre, avec une petite touche française au milieu. Au final, on a surtout une série sans identité qui passe du coq à l’âne entre deux épisodes.

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© Netflix

En outre, on sait qu’on a l’habitude de citer une certaine saga d’action américaine dès lors qu’un film ou une série débarque dans le genre, mais cela n’a rien de gratuit tant l’inspiration de John Wick semble désormais habiter chacune de ses productions comme LE modèle à suivre. Et si on en parle ici, c’est parce que Furies ne cache absolument pas sa source. En voulant utiliser la mythologie grecque pour nommer chaque strate de son organisation criminelle, Furies entend créer une société de l’ombre avec ses règles, ses codes, son shérif, le tout dissimulé aux yeux de tous. Il faut admettre qu’il est très difficile d’occulter les similitudes entre les deux mondes. Et puis il y a la comparaison que Furies aimerait qu’on fasse, et celle qu’on a envie de faire…

Ici c’est presque Marseille bébé

Souvenez-vous, lorsque Netflix a commencé à investir dans les fictions françaises, il y a quelques années, on a eu droit à deux saisons d’un chef-d’œuvre mené par Benoît Magimel et Gérard Depardieu, Marseille. Seize épisodes à mourir de rire où le « House of Cards français » faisait fi de la logique, de la cohérence, du jeu d’acteurs, du montage, du scénario et nous offrait des dialogues savoureusement ridicules avec le bon accent du Sud. Un ratage à la hauteur des espoirs de la plate-forme qui, heureusement, a connu plus de succès sur le territoire par la suite.

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© Netflix

Il faut croire que l’animosité entre Marseille et Paris ne se situe qu’au niveau du football tant Furies semble avoir pris le meilleur du pire de son aînée. On retrouve cette même envie d’envoyer balader la logique, la cohérence, le jeu d’acteurs, le montage et le scénario avec des dialogues tirés d’un vieux Steven Seagal récités par des comédiens ne comprenant pas dans quelle galère leurs agents les ont fourré.

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© Netflix

La série répond également à une question dont on pensait déjà avoir la réponse : est-ce que Marina Foïs peut tout jouer ? Celle qu’on apprécie aussi bien en comédie qu’en drame tente d’entrer dans le milieu du bourrin avec l’attitude des grandes, réalisant ses cascades et prouvant que l’âge n’atteint pas les prouesses physiques. Certes. Mais l’actrice a malheureusement la même malédiction que ses camarades, celle d’avoir un personnage composé uniquement de clichés qui doit jouer les dures tout en balançant des répliques d’une pauvreté sans nom. Conséquence directe, si elle se montre à l’aise par moment, le reste du temps elle navigue à l’aveugle avec le même regard désespéré que nous. Une peine qu’elle partage avec Mathieu Kassovitz et le reste de la distribution.

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© Netflix

Pourtant, on doit reconnaître que Furies ne semble pas fait avec le cynisme qui accompagne la majorité de ce genre de production sans âme. Certaines idées respirent l’envie de bien faire, de satisfaire le public avec une série qui ne lésine pas sur l’action et la filme plutôt bien, tout en voulant l’intégrer au sein d’un univers qui ne demande qu’à se déployer. Oui, Furies a l’envie d’avoir envie. Il lui manquait juste les compétences pour nous donne envie aussi.

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Notre avis

Furies ne pense pas à mal, par contre il le fait. Une série d'action française qui a vingt ans de retard, incapable de poser son récit, d'écrire ses personnages ou ses dialogues et qui se sauve en soignant son action. On aurait pu s'en contenter puisque c'est ce qu'on était venu chercher, mais l'ensemble donne simplement furieusement envie d'en rire. Une bonne comédie malgré elle.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 2 / 10
2 commentaires
  1. Bonjour,

    J’ai vu les deux premiers épisodes… et il est fort possible que je m’arrête là.
    Ça semblait bien sympa sur le papier mais au final, il n’y a rien (ou si peu).
    Tout est là pour réussir, action, humour, enquête, quelques seconds rôles avec des “gueules”…
    Mais il n’y a pas d’âme.
    Avec de bonnes personnes pour diriger tout ça, ça aurait certainement fait une très bonne série, au lieu d’un machin industriel ultra-codifié.

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