Après des débuts aux commandes des œuvres à destination de la jeunesse produites par Disney, Shawn Levy s’est s’attelé à des projets plus personnels et plus ambitieux comme La Nuit au Musée ou Real Steel, dont Steven Spielberg lui confie la réalisation, ainsi que sa collaboration avec la plateforme de streaming Netflix pour la série Stranger Things. Passé par la case grosses comédies familiales avec les remakes de la Panthère Rose ou de Treize à la Douzaine, le cinéaste canadien livre avec Free Guy un humour un petit peu plus subtil, une grosse dose d’action bardée d’effets numérique et un zeste d’émotion.
Doté d’un style très dynamique, le réalisateur utilise des formules efficaces, comme le plan séquence d’ouverture pour nous immerger immédiatement dans l’univers du film : un jeu multi-joueurs en ligne ultra-violent, Free City. Pour lui donner encore plus d’importance, il utilise des plans larges fourmillants de détails. Entre explosions et fusillades, on est propulsé dans le chaos permanent qui contraste avec la vie routinière du héros. Ce contraste est amplifié par les quiproquos fréquents et le choc des cultures entre celui des PNJ et avatars.
Free Guy met en scène la ville virtuelle sans foi, ni loi de Free City. Guy et Buddy, deux personnages non jouables ; Keys et Mouser, deux programmeurs de Soonami, l’éditeur du jeu ; Antwan, le cupide et irascible directeur de Soonami et enfin, la jeune développeuse Milie alias Molotov Girl. Shawn Levy dirige ses acteurs comme à son habitude avec une part de script et une part d’improvisation. Comme en musique, le résultat est plus naturel, dynamique et fluide. Les répliquent fusent avec spontanéité et on sent à certains moments que les acteurs se « lâchent » vraiment comme lors des crises de colère d’Antwan.
L’histoire est celle de Guy (joué par Ryan Reynolds), caissier à la Free City Bank, qui mène une vie simple et qui respire l’optimisme. Il aime partager une tasse de café avec Buddy, l’agent de sécurité de la banque qui est régulièrement braquée. Les joueurs ou plutôt leurs avatars montent en grade dans le jeu en commettant des activités illégales avec violence et des actes de vandalisme. L’irruption de Molotov Girl dans la vie de Guy, dont il s’éprend, va changer la donne. Elle va lui ouvrir les yeux en lui montrant qu’il n’est qu’un personnage de fond dans un jeu vidéo et que la seule existence qu’il a connue n’est pas réelle. Guy devient alors la seule « bonne personne » dans ce monde cynique et sans limite. A tel point qu’il devient un héros tant pour les joueurs que pour les autre PNJ. Il récrit sa propre histoire et va avoir à cœur de sauver « le monde ». Par ailleurs, Milie (incarnée par Jodie Comer) à un compte à régler avec le boss de Soonami qui lui a volé les codes d’un titre qu’elle avait développé.
Si les grosses ficelles du film d’action sont bien présentes à grand coup d’effets visuels numériques, Shawn Levy a su instiller la petite touche d’humour qui désamorce le côté parfois « too much » du genre. Les acteurs participent à ce mécanisme en ne se prenant jamais vraiment trop au sérieux. D’autant plus que les scènes d’actions se basent sur des stéréotypes vus dans certains jeux comme les mitrailleuses qui tirent en continu sans jamais recharger et dont les douilles jonchent le sol par centaines, les sauts surhumains, etc. L’ensemble fonctionne bien et on se laisse prendre au jeu.
Le cinéaste a su aussi ménager des moments de calme dans son grand huit sur pellicule en permettant à la narration de se développer, de voir se tisser les liens entre les personnages et de faire passer un petit message sur la liberté de nos choix. Le film esquisse aussi les tensions économiques qui règnent dans les grands studios de jeux vidéo. Surtout, Shawn Levy arrive à laisser un peu de place à une idylle entre Milie et Keys, un peu prévisible dès le début mais plutôt bien amenée.
La photographie du monde réel (Boston) est assez austère et utilise une palette de couleur résolument froide : gris, bleu marine et noir. Les prises de vues ont été pensées pour accentuer l’impression de confusion avec beaucoup de caméra portée. Pour retranscrire Free City, les couleurs se montrent plus chaudes et plus vives. Les compositions sont plus nettes avec des plans plus larges et symétriques. La confusion entre monde réel et virtuel ne se pose jamais. Le fait de passer d’un univers à un autre (procédé utilisé dans de nombreux films) assure toujours plus de dynamisme tant visuel que narratif.
Pour clore l’aventure qui se dirige vers une fin attendue, Shawn Levy pousse les curseurs au maximum avec un combat épique et loufoque truffé de références qui parleront aux connaisseurs et au grand public avec des emprunts à Minecraft ou à Star Wars. Free Guy offre un moment de divertissement qui réussit la gageure de proposer deux niveaux de lecture.
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Merci pour cette critique ! Il a l’air sympa comme tout ce film
Le film est merdique du début a la fin c’est pas drôle pas fun comment mettre une note comme ça…