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Critique Fast and Furious X : le début de la dernière secousse ? 🏎

Dixième opus d’une saga qui a repoussé les limites du possible et du bon goût, souvent pour notre plus grand plaisir, Fast and Furious X opère une légère marche arrière à l’aube de la fin de la licence. Un mal pour un bien ?

Vous aimez les barbecues, la famille, les Corona, la famille, les voitures, la famille, les mecs aux gros bras qui froncent les sourcils et la famille ? Alors aucun doute, vous êtes, comme nous, de celles et ceux qui suivent les aventures de Vin Diesel et ses copains depuis 22 ans (!) maintenant. Un paquet d’années qui a vu le tout Hollywood succomber à la franchise, pour les gros cylindres ou pour le fric, de Dwayne Johnson à Helen Mirren en passant par Kurt Russell, Charlize Theron ou désormais Brie Larson et Jason Momoa. Un casting qui ressemble de plus en plus à une réunion en mode Avengers au fil des épisodes. Une comparaison devenue évidente avec ce Fast and Furious X.

© Universal Pictures

Premier opus d’une trilogie qui servira de conclusion à la franchise, Fast X signe les premiers pas d’un Français au volant de la caméra puisque Louis Leterrier (L’Incroyable Hulk, Insaisissables) a la lourde tâche de succéder à Justin Lin. Et celui qui a déjà signé pour la réalisation du onzième épisode ne se la cache pas : c’est un grand fan de Fast and Furious 5, premier vrai film à avoir permis à la saga de passer à la vitesse supérieure.

© Universal Pictures

Une filiation assumée puisque ce long-métrage s’ouvre sur des séquences flashbacks tirées, ou retravaillées, de son modèle, ceci afin d’introduire le nouveau grand méchant : Dante Reyes, alias Jason Momoa. Un ennemi venu du passé pour faire souffrir Dominic Toretto et la Fast Family, responsables de la mort de son père, Hernan Reyes, et la perte de son argent.

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Lors d’un moment complice, Letty prévient Dom qu’à force de regarder dans le rétroviseur, il s’empêche de vivre le présent. Un avertissement qui fonctionne autant pour le personnage que pour le film qu’il porte sur ses épaules.

© Universal Pictures

Comme si elle était consciente d’être allée trop loin, jusque dans l’espace, la saga opère une prise de conscience : il lui sera désormais impossible d’appliquer la célèbre formule qui l’a toujours poussé. Elle ne fera pas plus gros, elle ne fera pas plus lourd.

© Universal Pictures

En quelque sorte, le long-métrage opère un retour aux bases : On arrête les sous-marins nucléaires, ou les bastons dans un avion, on retourne les roues sur le bitume, pied au plancher. La franchise essaie de se souvenir de ce qu’elle était, habitée par les fantômes de ceux qui l’ont façonné et qu’elle a perdu en chemin.

© Universal Pictures

Et si l’esprit de Paul Walker sert autant qu’il handicape toujours autant la saga, qui continue de lui rendre hommage (petite apparition de sa fille, Meadow Walker) tout en ne parvenant pas à justifier le maintien de son personnage (bien vivant) loin de l’action, ce Fast X se nourrit des autres pour rester sur la route de l’affaire personnelle. Fini la posture de sauveurs du monde, la Fast Family revient aux bases : une bande de hors-la-loi au grand cœur qui tente moins de sauver le monde que de se sauver eux-mêmes.

© Universal Pictures

Multipliant les instants nostalgiques, le film fonctionne comme un début de réunion d’anciens élèves avant le futur grand final. Et comme d’habitude, tant pis si pour cela, il faut sacrifier la cohérence.

Voiture hybride

Vous nous direz, la cohérence n’a jamais été le souci de la franchise et ce n’est pas franchement pour ça qu’on signe à chaque fois. Dans le fond, on a conscience que Fast and Furious restera la meilleure adaptation de Dragon Ball à l’écran : des méchants qui rejoignent l’équipe barbecue d’épisode en épisode, des morts qui ne le sont jamais vraiment et un personnage principal qui n’est pas humain.

© Universal Pictures

Notre suspension consentie de l’incrédulité atteint néanmoins ses limites dès lors que la volonté de Fast and Furious X de remettre la licence sur des rails rentre en conflit avec ce qu’elle est devenue. Parce que la saga a tellement pris soin de repousser la frontière du possible que, paradoxalement, voir un épisode mettre la barre plus bas provoque instinctivement une légère déception. Certes, Leterrier ne lésine pas sur les séquences ahurissantes, que ce soit à Rome ou sur un barrage, mais rien qui ne paraît plus fou que ce qu’on a déjà vu auparavant.

© Universal Pictures

Surtout que ces mêmes scènes dénotent constamment avec le ton sérieux d’un Vin Diesel désormais réellement persuadé qu’il peut faire valdinguer sa voiture à travers un pont, un mur et une explosion et continuer à rouler sans même une égratignure. Épousant sa posture super-héroïque avec gravité – ce qui le rend d’autant plus comique malgré lui -, il tente d’apporter du réalisme là où il n’a jamais existé. Fast X souhaite faire revenir l’humain au centre du récit, mais ce dernier n’y a plus sa place depuis longtemps. Cela donne un métrage qui a parfois le cul entre deux chaises, essayant de rendre à nouveau réel ce qu’on avait accepté comme fantastique. À croire qu’après dix volets, Fast and Furious se cherche encore.

Fast Family… rassemblement !

Nous le disions en préambule, Fast and Furious est aussi connu que le Marvel Cinematic Universe dès lorsqu’il faut enfiler les stars au casting comme des perles. Problème : à force d’empiler les noms et vouloir qu’ils ramènent tous quelque chose au barbecue familial, certaines figures ont si peu de présence à l’écran qu’on pourrait les écarter sans ressentir la moindre différence scénaristique.

© Universal Pictures

On se retrouve avec des personnages uniquement là pour que le public ne se demande pas trop où ils étaient passés et, pire, on en rajoute encore plusieurs nouveaux. À la prochaine tournée de Corona, il faudrait que chacun mette un badge avec son nom et son rôle dans l’histoire.

© Universal Pictures

Sauf pour LA meilleure valeur ajoutée de cet opus : Jason Momoa. Le bonhomme cabotine avec délectation, comme s’il était chez lui dans cette saga. Imaginez un gosse à qui on a donné les pleins pouvoirs. Momoa s’impose sans mal au sein d’un casting où tout le monde doit jouer des coudes. À ce rythme, Fast XI devrait sonner comme un Avengers rassemblement, en espérant que Fast and Furious XII sera bel et bien un Endgame. Mais qui y croit vraiment ?

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Notre avis

Fast and Furious X ne ralentit pas, mais garde un œil dans le rétroviseur pour la première partie de sa dernière course. Un opus qui s'attache au passé dans sa narration comme dans son action, perdant au passage une partie de son évolution. Ce dixième film reste un turbo nanar réjouissant pour peu qu'on adhère toujours à la franchise, mais qui commence à rouler sérieusement sur ses jantes.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 7 / 10
5 commentaires
  1. C’est vraiment une blague ! Ce truc si on peut appeler ça un truc est une véritable purge..
    Vous aimez les productions pourries.. Encore le 5 ou le 7 passent mais là c’est juste une horreur absolue, il n’y a rien qui va dans ce film. Faut vraiment vous acheter une objectivité critique.

  2. J’espère qu’ils vont sur Mars cette fois avec une Twingo électrique (cocorico), lol.

    En tout cas je claque pas 10 balles pour voir ça au ciné, c’est du film pour divertir le Dimanche soir^^

Les commentaires sont fermés.

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