Ce 11 avril 2024, Prime Video entrera enfin dans la course aux adaptations de grandes œuvres vidéoludiques avec Fallout. Après 4 ans de développement, la série dévoilée au mois d’août 2020 est fin prête à faire ses preuves sur la plateforme de streaming. Le géant du e-commerce et du divertissement s’aventure en terrain dangereux en s’attaquant à la production d’un scénario entièrement original. C’est aux côtés du studio Bethesda, détenteur des droits de la franchise, que les créateurs de Westworld – Lisa Joy et Jonathan Nolan – ont imaginé les péripéties de l’abri 33 et de l’une de ses habitantes, Lucy.
Nouvelle protagoniste, abri inédit et personnages inconnus au bataillon viennent former une branche encore inconnue de l’univers Fallout, ancrée dans la même temporalité que celle des jeux. Avec pour mission de rallier fans et nouveaux venus, la série s’essaye à un numéro d’équilibriste aux multiples risques. Après 4 épisodes visionnés en avant-première, le programme a su se montrer aussi satisfaisant qu’inégal. Entre bonnes idées et difficultés d’exécution, l’adaptation de Prime Vidéo a toutes les cartes en main pour devenir une réussite : mais encore faut-il espérer que le grand final sera à la hauteur.
Présenter un monde complexe à une audience nouvelle
Maintenant que l’adaptation de The Last of Us a su faire forte impression, les comparaisons avec la série HBO seront inévitables pour les téléspectateurs. Pourtant, Fallout est d’un tout autre acabit et mérite de jouer dans sa propre catégorie. Plutôt que de retranscrire (presque) à l’identique une expérience vidéoludique que beaucoup considèrent déjà comme cinématographique, la série de Prime Video s’attaque à l’adaptation d’un jeu de rôle aux multiples facettes et à l’univers extrêmement dense. Il s’agit donc d’un projet visant à ajouter une pierre à l’édifice de la franchise existante : un exercice d’autant plus complexe et dangereux. Paramount s’y est essayé avec Halo et n’est pas parvenu à convaincre les aficionados de longue date.
Afin de mener à bien leur objectif, les showrunners ont fait le choix de miser sur une immersion des plus directes. Après une scène d’introduction véritablement frappante, la série transporte les spectateurs dans le monde dystopique et rétrofuturiste de Fallout en appuyant sur les éléments les plus emblématiques de la franchise. Musiques des années 40 et 50, abri nucléaire utopique, monde extérieur dévasté par les radiations et les survivants… Tels sont les ingrédients de l’Amérique du jeu que l’on retrouve à l’écran dès les premiers épisodes. Avec cette mise en place rapide des éléments majeurs de l’univers, les joueurs ne tardent pas à retrouver l’ambiance des RPG qu’ils apprécient tant, tandis que les petits nouveaux peuvent s’imprégner de ce cadre tout aussi rapidement. Malheureusement, cette méthode plus ou moins efficace est également synonyme de nombreuses omissions.
Comment les abris Vault-Tec ont-ils été construits, comment fonctionnent-ils, que sont ces “Pip-Boys” accrochés aux poignées de leurs habitants ou encore quelles sont ces milices et autres sectes présentes à la surface : ce sont tant de questions laissées en suspens durant les 4 premiers épisodes (de plus d’une heure chacun, rappelons-le). Si l’effet d’immersion s’avère plutôt réussi, la série Fallout se repose énormément sur la crédulité des spectateurs qui devront se contenter d’un “tais-toi, c’est magique” pour de nombreux éléments du scénario et de l’univers. Les néophytes devront prendre les informations présentées pour acquises, à moins que les derniers épisodes ne se chargent d’offrir des explications bien méritées. Reste que le manque de contextualisation est souvent rattrapé par l’ambiance caractéristique des jeux, que Prime Video a su respecter à la (quasi) perfection.
Une ambiance respectée et des visuels travaillés
Si les joueurs craignaient qu’Amazon vise à côté en tentant de reproduire la folie et le comique des jeux, ces inquiétudes ne tarderont pas à s’estomper. Le ton employé par la série est tout aussi saugrenu que celui de l’œuvre originale où le “comico-trash” règne en maître. Après avoir vu juste avec l’adaptation des comics The Boys, le géant du streaming applique son expertise en manque de retenue à cette nouvelle série qui s’y prête tout particulièrement. Il ne faut pas attendre bien longtemps avant de découvrir une première scène de combat chargée en hémoglobine et en absurdité, digne des exécutions loufoques proposées dans les jeux les plus récents de la franchise. On notera également l’utilisation intelligente de l’ambiance musicale (directement tirée de la radio du jeu), qui permet d’accentuer l’aspect déjanté de ces scènes aussi épiques qu’amusantes. Cette dualité entre le monde édulcoré de l’abri et la violence gratuite de la surface est alors renforcée, et joue un rôle tout particulier dans le développement personnel de la protagoniste, sur lequel nous reviendrons plus tard.
Pour ce qui est des effets spéciaux et des décors, Prime Video a également su s’en tirer haut la main. L’introduction grandiose et les premiers aperçus du monde dévasté ont de quoi couper le souffle. Il est toutefois regrettable de constater une inégalité dans la qualité des images de synthèses, notamment lorsque l’armure T-60 passe d’un costume physique à un modèle 3D pour le besoin de certaines scènes. Cependant, l’attention aux détails appliquée à chaque plan permet de renforcer l’immersion malgré quelques bavures visuelles. Citons par exemple les animations des écrans d’ordinateur et des Pip-Boys dans l’abri 33, ou encore le nombre de débris utilisés pour le plateau de tournage de la ville de Filly en surface. Amazon n’a eu aucun mal à s’imprégner de la direction artistique des jeux pour la faire transparaître dans le monde réel. Mention spéciale pour les monstres et créatures emblématiques, qui semblent avoir absorbé tout le budget VFX du projet (ce qui pourrait expliquer les quelques ratés à d’autres endroits). Malgré une réalisation plutôt satisfaisante au global, cette adaptation de Fallout souffre malheureusement de quelques problèmes de rythme au cours de ses premiers chapitres.
Un rythme inégal
“Ne t’en fais pas, ça commence vraiment à être intéressant après l’épisode 4 !” Voilà le genre de commentaire que certains téléspectateurs détestent entendre. Hélas, Fallout entre exactement dans ce schéma en étalant l’introduction de son scénario sur 4 chapitres de plus d’une heure. Afin de créer un scénario aux enjeux suffisamment captivants, les showrunners Graham Wagner et Geneva Robertson-Dworet ont fait le choix de proposer une intrigue aux multiples branches distinctes. Plusieurs plotlines permettent de former un fil rouge commun reliant les différents personnages, indépendamment de leurs origines ou de leurs objectifs. Seulement, ces sous-intrigues n’avancent pas à la même vitesse, à tel point que certaines d’entre elles viennent ralentir les autres et donc affecter nos rapports aux personnages.
Tandis que l’évolution de Lucy (Ella Purnell) dans le nouveau monde brutal qu’elle découvre à la surface sait se montrer captivante grâce à une approche inhabituelle des problématiques post-apocalyptiques, l’histoire de Maximus (Aaron Moten) au sein de la Confrérie de l’Acier n’a rien d’aussi entraînant. Les talents de l’acteur laissent déjà à désirer, mais la lenteur de sa quête et de son développement n’aide en rien. Alors qu’un véritable changement s’opère pour la protagoniste que l’on apprend à apprécier encore plus au terme de quatre épisodes, l’écuyer de la Confrérie reste tout aussi ennuyeux malgré les efforts de la série pour faire avancer les choses.
En adoptant un format de chasse à l’homme sur trois plans différents, cette adaptation souffre d’un trop grand nombre de changements de cadre, entre autres retours en arrière. En conséquence, les quatre premières heures de visionnage ne font que se dérouler dans les mêmes zones et décors et ne font qu’accroître le sentiment de lourdeur. Une fois l’effet “wow” des décors passés, les Terres Désolées perdent rapidement de leur charme. Pour l’heure, Fallout brille donc principalement par le talent d’actrice de sa protagoniste, qui apporte un véritable vent de fraîcheur aux poncifs des mondes dystopiques. L’impact du monde impitoyable de la surface sur la santé mentale et les débats moraux de l’héroïne se vont vraiment ressentir, et il nous tarde de découvrir comment finira la jeune fille parfaite au terme de ses aventures. Bien que l’on ait l’impression que la série ne fait que commencer après ces quelques épisodes, Fallout démontre d’excellentes bases et pourrait bien s’affirmer comme une adaptation à ne surtout pas manquer.
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NOTRE AVIS
Pour Amazon, Fallout est un pari risqué qui pourrait rapporter gros. En cas de réussite, la série pourrait s’imposer comme une nouvelle franchise à succès pour le catalogue toujours plus vaste de la plateforme Prime Video. Le diffuseur a néanmoins l’air sûr de lui, puisque le tournage d’une nouvelle saison s’organise déjà en Californie. Grâce à ses excellentes bases, cette adaptation n’aura certainement aucun mal à corriger ses principales erreurs dans de futures salves d’épisodes. Tel le Vault-Boy de Vault-Tec, accordons un “pouce en l’air” a cette belle tentative que nous sert Amazon.
j’espère que ce sera pas un bide car le choix des acteurs commence mal
putain j”ai joué a ce jeu j’avais 15 ans, je vous passe les détails, mais l’intro est trop longue a mon gout, ce qui plait dans fallout c’est d’entrer dans ce monde kaotique directement en sachant qu’une bombe atomique est tombée sur la terre, c’esst tout ce qu’on doit savoir.
Je joue a Fallout depuis le premier opus sur pc…. Je reste mitigé ! Heureusement j’ai de nombreuses références, qu’une personne qui ne connait pas le jeu ne comprendra absolument pas, trop de flash back, un histoire d’amour sérieusement on parle de Fallout là !! Apres les décors son ouf on retrouve vraiment l’ambiance du jeu mais…… Je pense que les vrais joueurs ne seront pas totalement convaincu
J’ai jamais accroché à l’univers des jeux Fallout et donc jamais vraiment jouer essayer puis abandonné à chaque tentative du coût je suis plutôt tiède sur la série mais comme on est pas des mieux servies en SF je vais me forcer un peu je crois vu que ça ce laisse regarder quand même.^^
Je ne sais effectivement pas si l’acteur qui campe Maximus est tout en retenue et prisonnier de sentiments qu’il se doit de réprimer au sein de la confrérie ou s’il a réellement le charisme d’un gant de toilette. L’arc du frangin de Lucy retombe comme un gros soufflé une fois le pot aux roses découvert (aussi simple que ça? il accepte son sort?) sinon j’ai passé un vrai bon moment, c’est ultra référencé sans jamais être indigeste.
Je viens de finir la saison et franchement j’ai adoré. Ayant épuré Fallout 4 il y a des années, je crois que tout y est, l’ambiance, les décors, le côté second degré, etc. La trame de l’histoire est également une réussite. On sent qu’il y a eu un vrai travail de fond en évitant de tomber dans un démonstration sans intérêt. Le côté négatif étant pour moi le choix de l’acteur pour Maximus. Il n’a aucune expression sur son visage, il fait la même tête du début à la fin qu’il soit fâché, amusé, triste, joyeux ou énervé… Cependant ce n’est pas si grave que ça, le reste relevant bien le niveau.