C’est bientôt Noël. Pour la fin de l’année, Disney dévoile le dernier-né de son univers, Encanto : la fantastique famille Madrigal. Car oui, on a eu un peu tendance à l’oublier avec la pandémie, mais Mickey met un point d’honneur à proposer de nouveaux long-métrages à l’approche des fêtes de fin d’année. Le plus souvent, ces films sont des gros succès, on se souvient de La Reine des Neiges qui avait battu des records d’audience en 2013, en plus d’avoir à jamais condamné les parents à écouter en boucle “Libérée, Délivrée”.
Encanto ambitionne de faire encore mieux, pour marquer le retour des personnages Disney sur le grand-écran, après près de deux ans d’absence. Diffusé le week-end de Thanksgiving outre-Atlantique, il a (sur le papier) tout pour convaincre les petits et les grands enfants. Mais la magie continue-t-elle d’opérer ? Critique.
Dans un mystérieux endroit niché au cœur des montagnes de la Colombie, la famille Madrigal habite une maison enchantée, un endroit merveilleux appelé Casita. Chacun des membres de cette famille est doté d’un pouvoir, tous à l’exception de Mirabel qui n’a reçu aucun don particulier. Mais lorsque la magie de l’Encanto se trouve menacée, elle est convaincue d’être la seule à pouvoir la sauver.
Une féerie visuelle
Ce n’est pas la première fois que Disney pose ses valises en Amérique du Sud. Les studios avaient déjà exploré cette partie du continent avec deux long-métrages Saludos Amigos en 1942 et Les Trois Caballeros en 1944. Depuis, la firme aux grandes oreilles s’est cantonnée à l’Europe, l’Asie ou encore les États-Unis. Elle a surtout consacré ses efforts sur des adaptations de contes célèbres, des frères Grimm ou bien d’Andersen. Elle a un peu revu sa recette avec Vaiana : la légende du bout du monde ou plus récemment Raya et le Dernier Dragon.
Disney a donc une toute nouvelle culture à explorer et à mettre en images, d’autant plus que la Colombie est connue pour être un melting pot de civilisations et de traditions. Un travail titanesque pour les équipes créatives qui ont voulu représenter chaque facette de cette nation au travers d’une seule et même intrigue. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat est à la hauteur du défi.
Comme bien souvent chez Disney, l’univers dans lequel se situe le long-métrage est tout aussi important, si ce n’est plus, que l’histoire qu’il raconte. Encanto ne fait pas exception et s’impose rapidement comme une époustouflante parenthèse enchantée au cœur d’une Colombie tout en couleurs et textures. Véritables magiciens de l’image, les trois réalisateurs brillent par leur sens du détail et leur manière de donner réellement vie à ces personnages animés.
De la texture des tissus, au grain de la peau en passant par les pièces de la fantastique Casita, Encanto fourmille d’idées visuelles qui ravissent les pupilles des spectateurs. Véritable explosion de couleurs, le long-métrage est inspiré et donc forcément jouissif. Un écrin de verdure dont on tombe rapidement sous le charme. Même la petite maison magique devient un personnage à part entière, avec ses tuiles et ses portes magiques. Elle bouge, boude et aide les protagonistes.
Le chant des sirènes
Après avoir abandonné les musiques dans ces derniers long-métrages, Disney se décide enfin à donner de la voix, au grand dam des parents qui devront sans doute se coltiner en boucle l’intégralité des chansons de ce nouveau film d’animation Ils peuvent néanmoins se consoler en se disant que cette fois-ci, c’est Lin-Manuel Miranda qui a signé ces ballades aux sonorités exotiques.
Celui qui a entre autres composé les musiques de la comédie musicale Hamilton ne démérite pas. Mêlant du reggaeton, du RnB et des inspirations plus traditionnelles, la bande originale d’Encanto est un délice pour les oreilles. Elle a juste ce qu’il faut pour devenir entêtante et littéralement enchanter ce conte familial. Ajoutez à cela les musiques orchestrales de Germaine Franco et c’est là que la magie opère. La compositrice souligne le récit et les chansons Lin Manuel Miranda avec justesse. Les enfants seront sans doute nombreux à fredonner les musiques originales, que nous avons uniquement eu l’occasion de découvrir en VO. Nul doute qu’elles seront tout aussi efficaces en version française.
Des fondations pas si solides
Mais passées ses premières minutes d’enchantement, un constat s’impose aux spectateurs adultes. Cette fable fantasmagorique s’adresse à des enfants et en oublie presque d’y ajouter cette double lecture qui permet aux films d’animation de jouer dans la cour des grands. Loin d’être originale, l’intrigue d’Encanto manque cruellement de densité. Si son unité de lieu lui permet de bénéficier d’un caractère inédit, les choses se corsent à la moitié du film. Un peu frénétique, le long-métrage ne parvient pas à nous offrir une conclusion subjuguante. La faute à des mécaniques éculées qui rompent le charme et laissent le spectateur sur sa faim. Pourtant, les différentes thématiques abordées sont passionnantes. La différence, le poids de l’entourage et la notion de destinée.
Les liens qui unissent cette famille particulière, mais en laquelle chacun peut se reconnaître, sont pourtant nuancés. D’ailleurs, les scénaristes semblent s’être écartés (un peu) des archétypes du genre pour nous offrir une diversité inédite à l’écran. Maribel est particulièrement attachante dans le rôle de la laissée-pour-compte, qui tente tant bien que mal de se faire une place au milieu de ces êtres exceptionnels. Le même constat s’applique pour les autres personnages, et particulièrement pour celui de l’oncle Bruno. On notera néanmoins que les petites notes d’humour ajoutées ici et là au récit font recette, et qu’il n’est pas rare d’esquisser un sourire.
Finalement, Encanto se regarde avec des yeux d’enfants, et c’est le plus important. Les bambins se passionneront sans aucun doute pour cette nouvelle épopée magique au cœur d’un univers ensorcelant. Disney n’a pas perdu la main.
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Certes c’est Pixar (mais Disney-Pixar), mais il y a eu Coco en Amérique latine aussi ..
On verra ce que ça va donner