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Critique Élémentaire : douche froide, Pixar perd sa flamme 🔥

Pour son second retour au cinéma après Buzz L’Éclair, Pixar peine à retrouver sa magie caractéristique. Critique.

Plus le temps passe, plus la firme de Burbank semble perdre pied côté animation. En décembre dernier, Disney faisait face à l’échec d’Avalonia L’Étrange Voyage. Son dernier long métrage en date ne trouvait même pas sa place dans nos salles de cinéma, faute d’un accord avec le gouvernement français concernant la fameuse chronologie des médias. L’été passé, c’est Pixar qui tirait la grimace après les retours mitigés concernant Buzz l’Éclair, le premier film du studio à passer dans les salles obscures depuis la pandémie. Même les mascottes bien ancrées ne suffisent plus à garantir un succès.

En ce 21 juin 2023, voici venu un nouveau projet original portant le lourd fardeau des échecs précédents. Habitués à personnifier tout et n’importe quoi pour notre plus grand plaisir, les artistes de Pixar nous proposent cette fois de découvrir Élémentaire. Dans ce nouvel univers, les habitants du monde représentent les quatre éléments : air, terre, eau et feu. Une belle base qui a de quoi promettre de grandes choses. Malheureusement, le studio s’enferme dans des clichés et recycle des idées de longs-métrages passés pour n’offrir qu’une chimère de ce qu’ils font de mieux. Malgré des visuels bluffants, le scénario prévisible et un manque d’émotions flagrant de la part des comédiens ne nous auront pas fait sortir de cette séance tout feu tout flamme.

De bonnes idées qui méritaient mieux

Sur le papier, Élémentaire a tout ce qu’il faut pour plaire : une direction artistique aux petits oignons, des personnages hauts en couleur et l’équilibre de la nature pour une société imaginaire pas comme les autres. Dès ses premières bandes-annonces, cette nouvelle production se présentait comme un ticket gagnant pour le studio en quête désespérée du renouveau commercial. Toutefois, de bons éléments ne suffisent pas à créer l’étincelle.

Pourtant, l’introduction a presque de quoi nous faire tomber sous le charme. Les visuels frappent immédiatement et l’on découvre Element City d’un regard émerveillé, tout comme les protagonistes qui viennent y construire une nouvelle vie. Il n’en faut pas plus pour comprendre les enjeux du film : l’univers est posé et le spectacle peut commencer. C’est avec amusement que l’on discerne les interactions entre éléments. L’animation travaillée favorise ces drôles de moments où les habitants se retrouvent vaporisés ou dénudés des suites d’une mauvaise réaction à un autre de leurs congénères.

Crédits : Pixar

Ces scènes ne sont pas seulement comiques, elles font aussi preuve d’une certaine prouesse. Pour la première fois de son histoire, Pixar offre des personnages animés en permanence, un véritable exploit qui permet de donner vie à ces nuages, flammes, et autres blobs d’eau. Hélas, le vent frais qui souffle sur cette histoire n’est que passager et laisse rapidement place à une chaleur étouffante annonciatrice d’orage. À vouloir jouer avec le feu, Pixar se brûle. L’univers perd rapidement de sa cohérence alors que les interactions avec le feu ne font plus aucun sens. Certains objets partent en fumée, d’autres non, alors que ceux-ci semblent pourtant fabriqués d’un matériau inflammable. Pour un film s’articulant autour des êtres de feu et leur difficulté à trouver une place dans cette société où rien n’est fait pour eux, le peu d’attention au détail brise l’immersion. Ce ne serait qu’un détail anecdotique si le reste du film ne souffrait pas lui aussi de nombreux défauts.

Une histoire pas vraiment originale

Ce long-métrage qui s’annonçait pourtant comme une aventure inédite n’a finalement rien de neuf. Les aficionados des productions Disney n’auront aucun mal à retrouver des éléments scénaristiques et moraux qui ont fait le succès d’autres projets. Ces emprunts sont si flagrants que l’on assiste à une étrange fusion de lieux communs qui ont déjà su faire leurs preuves chez le studio. On croirait presque que le scénario d’Élémentaire est passé dans une IA pour en ressortir tous les thèmes récurrents les plus efficaces en 2023.

Pour commencer, Element City a tout d’une Zootopie en demi-teinte. Tout comme la ville remplie d’animaux dans le long-métrage de 2016, les infrastructures sont adaptées en fonction de la nature des habitants pour donner naissance à une métropole multiculturelle. Là où il était difficile pour Judy Hopps de rejoindre cette ville et sa brigade de Police en tant que proie, il en va de même pour la jeune Flam (quel nom original) dont le quotidien est contraint par son élément incandescent. Le thème de la discrimination envers les carnivores dans Zootopie est cette fois matérialisé dans l’élément feu. On découvre donc un personnage aux dynamiques inversées mais éculées. Si ce n’était sans compter sur le caractère (très) enflammé de la jeune femme, ce ne serait finalement qu’une Judy bis.

Crédits : Pixar

Le plus flagrant reste cependant le traitement de l’héritage familial pour les familles issues de l’immigration. Ce sujet déjà présent au cœur de l’excellent Alerte Rouge de Pixar est à nouveau exploité dans Élémentaire. Bien qu’il n’y ait aucun mal à aborder des thématiques similaires, trop peu de temps séparent ces deux œuvres qui s’attaquent à la problématique de la même façon. Charge mentale et traumatismes familiaux viennent endiguer le développement des deux héroïnes qui vont devoir comprendre que leur propre parcours est tout aussi important que celui de leur famille. L’impact émotionnel d’Élémentaire se retrouve amoindri par une impression de déjà-vu. Ces scènes familiales que l’on connaît déjà d’Alerte Rouge sont portées par des comédiens sans aucune formation en doublage : les ingrédients d’un ragoût vide de sentiments.

Star mais pas talent

Le star talent chez Disney a encore frappé. Cette pratique qui consiste à glisser des célébrités au casting vocal plutôt que des comédiens dont c’est le métier est devenue la spécialité de la firme aux grandes oreilles. Alors qu’un premier doublage est réalisé auprès de comédiens spécialisés pour les bandes-annonces, les studios peuvent décider de remplacer les voix finales au profit d’acteurs de renom qui motiveront les spectateurs à se rendre en salle. Cette habitude n’est pas nouvelle et a parfois même porté ses fruits, que ce soit chez Disney ou chez les autres (on pense notamment à Frank Dubosc en Marin dans Némo ou encore Gad Elmaleh en Gru de Moi, Moche et Méchant). 

Hélas, les échecs sont plus fréquents que les réussites. Conscient de cela, Universal s’était par exemple chargé de sauver Super Mario Bros le film d’un casting de vedettes pour un résultat qui a su faire ses preuves. Si les concurrents sont capables de prendre cette sage décision, pourquoi Disney continue donc de s’enliser dans cette commodité trop souvent critiquée ? Le studio ne semble même pas connaître la réponse puisqu’il récidive à nouveau. Adèle Exarchopoulos et Vincent Lacoste viennent camper les rôles de Flam et Flack (quand on vous dit qu’ils ne se sont pas foulés en originalité). C’est à se demander d’où vient la décision de Disney : ces noms n’évoqueront rien aux plus jeunes (ni aux plus âgés d’ailleurs), faisant perdre tout intérêt à cette surenchère de star talent.

Crédits : Pixar

La prestation du duo transpire le manque d’expérience, faisant s’évaporer les quelques restes d’émotions que le scénario basique essaye de nous transmettre. Pourtant, la relation entre les personnages et leurs différences élémentaires sont presque captivantes. Les deux protagonistes sont aussi maladroits que deux jeunes âmes qui découvrent l’amour pour la première fois. Alors que le film devait briller par sa relation amoureuse atypique, l’alchimie entre les éléments est inexistante. Il pourrait bien s’agir d’une des romances les plus plates représentées à l’écran. Les dialogues forts qui auraient permis à cette passion de briller se noient dans la monotonie des voix du duo principal. On ne le répétera jamais assez, de bons acteurs ne font pas de bons comédiens de doublage : ce n’est pas le même métier.

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Notre avis

Le succès n'a plus rien d'élémentaire chez Pixar. Soul, Luca et Alerte Rouge ont tous été privés d'une sortie en salle pourtant bien mieux méritée que celle du petit dernier. Le studio autrefois connu pour ses créations qui sortaient de l'ordinaire commence à se fondre dans une masse générique qui ne lui sied guère. Élémentaire ne fait ni chaud ni froid : c'est un film d'animation quelconque à l'histoire d'amour ratée que l'on oubliera avant même de dire "plouf".

L'avis du Journal du Geek :

Note : 4 / 10
6 commentaires
  1. je trouve que Pixar est dans la même spirale que Ghibli ces dernières années, il y a du bon et puis il y a du meh,

    moi Pixar après le Monde de Dory y’a pas grand chose de mémorable et pour Ghibli depuis 2011 c’est très inégale. mais heureusement d’autres studios ont émergés. faut pas se leurrer certains talents étouffés dans ses grands studios ont fini par prendre le large pour se retrouver dans des nouveaux studios aux idées plus en phase avec son époque.

  2. forcement ,c’est la patte disney , on rentabilise en sacrifiant la qualité , comme les Marvel , Star wars …..

  3. Pixar ne fait plus rêver et ils le savent. Ils vont sortir un Toy Story 5 pour essayer d’attirer les nostalgiques à défaut de nouveaux spectateurs.
    Comme dit plus haut, heureusement il y a d’autres studios émergent.

  4. Vous êtes vraiment pitoyable aller le faire le film si vous êtes pas content du résultat perso il est magnifique

  5. Ah il faut voir ça avec des yeux d’enfant pas avec des yeux de geek exigeant en recherche de surenchère de la surexcitation cérébrale permanente ! Mes enfants et moi même avons passé un bon moment et ce film véhicule des valeurs de tolérance importantes dans cette triste époque. De plus bravo pour les visuels époustouflants, et les runnings gags sur les jeux de mots !

Les commentaires sont fermés.

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