On va vous parler d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaĂźtre. Un temps oĂč Dragon Ball Ă©tait indiscutablement le manga roi. Un rĂšgne de 42 volumes et 444 Ă©pisodes en prenant en compte la distinction Z. Des annĂ©es Ă marcher sur le monde qui ont poussĂ© la Toei Animation Ă ressusciter les morts par deux fois. D’abord sans le crĂ©ateur original Akira Toriyama avec Dragon Ball GT, puis avec Dragon Ball Super, cette fois avec la supervision du bonhomme. Le quatriĂšme film de cette nouvelle saga, Dragon Ball Super : Super Hero vient rappeler, s’il le fallait encore, que Toriyama n’a plus aucune passion pour son Ćuvre depuis longtemps.
Un mot avant d’aller plus loin. De nombreux Ă©lĂ©ments du film vont ĂȘtre dissĂ©quĂ©s dans cette critique, mais rien que la Toei Animation n’a elle-mĂȘme dĂ©jĂ partagĂ©e depuis la sortie au Japon. Si vous avez rĂ©ussi Ă vous prĂ©munir de ces rĂ©vĂ©lations, alors arrĂȘtez-vous ici.
Ce quatriĂšme long-mĂ©trage nous place presque trois ans aprĂšs Le Tournoi du Pouvoir qui clĂŽturait (pour l’instant ?) la sĂ©rie animĂ©e en 2018. Pendant que Goku et Vegeta s’entraĂźnent chez Beerus en compagnie de Broly (officiellement un gentil donc), Piccolo s’occupe de Pan, la fille de Gohan, tandis que ce dernier ne pense plus qu’au travail, dĂ©laissant son entraĂźnement. C’est le moment choisi par l’ArmĂ©e du Ruban Rouge pour renaĂźtre de ses cendres avec l’aide du petit-fils du Dr. Gero. Ils enlĂšvent Pan afin de pousser Gohan Ă affronter leurs deux nouveaux cyborgs : Gamma 1 et Gamma 2.
Dragon Ball Super : Super Hero marque un tournant dans la franchise : c’est le premier film fabriquĂ© avec une animation 3D en CGI. Une nouveautĂ© qui laisse perplexe au dĂ©but et dont chacun apprĂ©ciera ou non ensuite les changements que cela apportent au niveau des dĂ©tails, de la couleur, de l’aspect des personnages et du rythme de l’animation. De notre cĂŽtĂ©, si ce style s’accorde avec les sĂ©quences les plus lĂ©gĂšres, on trouvera les combats bien moins Ă©nergiques. En parlant de ces derniers, ce Super Hero part Ă l’opposĂ© de son prĂ©dĂ©cesseur en diminuant le festival de pyrotechnie pour revenir Ă des Ă©changes de coups plus classiques.
Des choix pas si anodins puisqu’ils participent Ă ce sentiment d’avoir Ă nouveau le Dragon Ball originel sous les yeux, de l’Ă©poque oĂč Goku affrontait pour la premiĂšre fois le Ruban Rouge. Rien que dans le design des antagonistes, on retrouve ce cĂŽtĂ© enfantin, un brin ridicule, comme si Super Hero opĂ©rait un retour aux sources. Une volontĂ© personnifiĂ©e dans les personnages de Magenta et Dr. Hedo, dont l’aspect et les mimiques rappellent Dr Slump, autre Ćuvre de Toriyama. Il suffit d’ailleurs de voir le reste du long-mĂ©trage pour supposer que ce sont ces personnages originaux, y compris les surprenants et excellents Gamma 1 et Gamma 2, que l’auteur, responsable du script, chĂ©rit le plus.
Dragon Ball Super Consommation
Comment faire la diffĂ©rence entre une nostalgie dĂ©sintĂ©ressĂ©e et une aviditĂ© capitaliste au sein d’un long-mĂ©trage tirĂ© d’une franchise populaire ? La facilitĂ© qu’a ce dernier Ă nous rappeler que son premier but est de vendre des produits dĂ©rivĂ©s.
Si Dragon Ball Super n’a jamais brillĂ© par la subtilitĂ© de ses intentions, nous ressortant d’anciens adversaires du placard (Freezer, Broly) tout en multipliant les transformations comme s’il fallait rĂ©sumer lâĆuvre Ă des couleurs de cheveux, ce Super Hero pousse le cynisme de l’entreprise Ă son paroxysme.
Parce que si les fans de Super trouveront ici de quoi s’enthousiasmer, difficile de penser que celui ou celle qui a grandi avec l’oeuvre original puisse valider un tel dĂ©dain pour l’Ă©criture de l’histoire et des personnages de son enfance. Si l’ambition de remettre Piccolo et Gohan sur le devant de la scĂšne Ă©tait plaisante sur le papier, dans l’intention, on a juste l’impression qu’on se sert de nos espoirs pour nous vendre des figurines et tant pis si ça va Ă l’encontre des Ă©vĂ©nements passĂ©s ou mĂȘme de la logique.
Qu’importe s’il est bien prĂ©cisĂ© dans le manga que Gohan Ultime n’est PAS une transformation, le vieux Kaio Shin les trouvant inutiles, Super a dĂ©cidĂ© que s’en Ă©tait une. Qu’importe si Piccolo ne jure que par l’entraĂźnement, mais qu’un vĆu de Shenron suffise, finalement, Ă le rendre (extrĂȘmement) plus fort. Qu’importe si Goten et Trunks ont une soudaine poussĂ©e de croissance avec une explication qui ne tient pas la route dĂšs lors qu’on a dĂ©jĂ vu Gohan grandir. Qu’importe si on te ressort Cell â le seul adversaire d’importance du manga qui n’avait pas encore eu sa rĂ©apparition â pour en faire, littĂ©ralement, un Bio Broly sans parole ni intĂ©rĂȘt.
Enfin, un mot sur les transformations. N’en dĂ©plaisent Ă certains, Dragon Ball n’a jamais Ă©tĂ© une histoire de transformation. Ă chaque fois que nos hĂ©ros ont grimpĂ© d’un niveau, cela a toujours Ă©tĂ© fait au sein d’une Ă©volution logique de sorte que chaque montĂ©e en puissance racontait quelque chose. Cela avait un vĂ©ritable impact Ă la fois dans le rĂ©cit, mais aussi dans l’inconscient des lecteurs. C’est pour ça qu’il n’y a toujours eu que trois formes de Super Saiyan, voire 2 si on se souvient que la troisiĂšme Ă©tait une demande Ă©ditoriale. Et si Dragon Ball Super n’a rien compris en distribuant les transformations comme des bonbons, ce Super Hero pousse la fainĂ©antise narrative tellement loin qu’un « Piccolo Orange » ou un « Gohan Beast » trĂšs similaire au Super Saiyan 2 (contre un Cell Max ? CoĂŻncidence sĂ»rement…) peuvent voir le jour.
Dragon Ball Super : Super Hero est un produit de commande pour maintenir la machine Ă sous Ă flot sans se soucier d’apporter cohĂ©rence et Ă©motion. Un film Ă©crit avec une seule ligne de conduite : donner aux fans ce qu’ils veulent sans sâembarrasser de la maniĂšre ou de la moindre originalitĂ©. On en ressort simplement tristes d’imaginer qu’Akira Toriyama semble dĂ©finitivement avoir abandonnĂ© son Ćuvre aux mains de l’Ă©ternel profit en se suffisant d’un rĂŽle de simple exĂ©cutant et d’outil marketing. Comble du vice, le film se permet mĂȘme de nous ressortir de nombreuses images du passĂ©, comme pour nous rappeler que le prĂ©sent Ă©tait en train de s’amuser avec son cadavre sous les applaudissements de la foule.
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la fausse 2D en 3D est Ă vomir… et je parle mĂȘme pas du scĂ©nario..
Tres bonne critique!
Petite anecdote: le nom complet film contient 2 fois le mot “super” (Dragon Ball Super : Super Hero) parce que Toriyama ne se rappelait pas que la serie sâappelait Dragon Ball Super et Ă juste donnĂ© le nom du film “super hero”….
C’est dire comme ca lâintĂ©resse đ
Je suis fan de Dragon Ball depuis tout petit, et n’en dĂ©plaise la critique, moi j’ai bien aimĂ© et j’ai passĂ© un bon moment cinĂ© avec mon fils qui lui aussi est fan. Et c’est tout ce qui compte, le reste je m’en fous lol
Oui voir Gohan Ă©voluer c’est un bon partie et il Ă©tait temps pour lui que cela lui arrive…par contre niveau scĂ©nario de son Ă©volution et scĂ©nario du film, sans parler des “mĂ©chants” OMG. Je prĂ©fĂšre 10 000x DBS Broly
TrĂšs bon moment au cinĂ© esperont un beau Steelbook mĂȘme si le film broly Ă©tait au dessus pour moi
Fan depuis mes dĂ©but de dragon ball vraiment déçu lâĆuvre de db dbz fallait s arrĂȘter lĂ avec le dbs et db hĂ©ros câest du gĂąchis
Il faudrait aussi parler de la reprĂ©sentation des femmes (Bulma en l’espĂšce) : hypersexuĂ©e, dĂ©bile, qui ne pense qu’Ă se faire refaire les fesses et s’allonger les cils… PitiĂ©.
La critique est bonne, je fais le mĂȘme constat mais je serai moins dur.
L’animation est bien, je m’attendais Ă un niveau JV et c’est au dessus. Aucun soucis de ce cĂŽtĂ© lĂ enfin presque.
Au moment des flashbacks reprenant des scĂšnes de l’animĂ©, les images Ă©taient tellement bien dessinĂ©es qu’elles m’ont donnĂ© envie de me revoir la sĂ©rie. Et clairement, mĂȘme si l’animation par ordi du film est bonne, elle faisait pale figure niveau sensation face aux flaskbacK.
L’humour est de retour et bien dosĂ©, on retrouve la grande Ă©poque de DB et mĂȘme le cotĂ© coquin polisson totalement inoffensif, mĂȘme s’il va mettre en PLS les plus fragiles et ceux qui ne savent pas ce qu’est DB.
Pan est vraiment un excellent personnage, son duo avec Picolo aussi. Les gammas sont trĂšs bon aussi et les descendants du RR convainquant.
CotĂ© scĂ©nario, il est bien aussi et fait bien la continuitĂ©. Je trouve l’article trop dur, car le problĂšme n’est pas lĂ .
Tout le dĂ©but du film jusqu’aux combat contre les gamma est bien, puis lĂ oĂč je rejoins la critique c’est l’intention.
DĂ©s qu’il est question de vendre des figurines il n’y a plus de scĂ©nario, clairement.
C’est un repompĂ©e de Bio-Broly Ă 100%, mĂȘme personnages prĂ©sents et “absents”, mĂȘme type d’ennemi etc. Le cell est tellement fade comparĂ© au vrai, il pique les yeux et son combat ne succite rien, sauf Ă quelques instants.
Les transformations sont moches et simpliste. Picolo vert pomme puis orange et gohan lunette, SSJ, EveillĂ© et eveillĂ© avec une coupe en pointe Ă l’arriĂšre d’une autre couleur.
Cette derniĂšre est tellement Ă©trange qu’on a l’impression que Gohan a retrouver ses proportions du Cell Game.
Ce n’est pas une dĂ©ception mais au lieu d’ĂȘtre un film correct on en ressort avec un sentiment qu’on tente de nous forguer un truc. Comme le souligne la critique.
Grand fan de DB depuis prÚs de 25 ans, je trouve votre critique du film trÚs engagée, voire trop engagée.
Chaque dĂ©tail, que ce soit sur le choix de lâanimation ou des positionnement stratĂ©gique des personnages peuvent porter Ă discussion. Sanctionner dâune Ă©toile est une critique de rageux. Je mâexpliqueâŠ
La sage DB, Z et autres arcs ont toutes amenĂ©s quelque chose Ă lâouvrage et parfois retirĂ© aussi, pour ne pas citer lâarc GT. MalgrĂ© tout, des Ă©lĂ©ments positifs Ă©taient Ă retirer de tous ces diffĂ©rents Ă©pisodes.
Pour le film 2022, câest ainsi quâil faut lâinterprĂ©ter. Dâabord, merci de cultiver lâaudace de rĂ©aliser un film pour continuer cette incroyable saga. Juste cela, câest dĂ©jĂ positif.
De plus, je retrouve lâhumour de Toryama Ă travers des passages, parfois mĂȘme en second plan. Depuis combien de temps nâavions-nous plus eu ce gĂ©nial dĂ©calĂ© ?
Finalement, ne pas oublier quâun film dure 1h30, quâil faut remercier la fan base et expliquer une histoire aux nĂ©ophytes. Pas si simple et malgrĂ© cela, le film tient sa promesse, entre actions, Ă©motions, humour.
Point nĂ©gatif, les transformation,âŠ. Ok, il faut bien admettre quâelles ne servent pas le film. Mais aprĂšs tout, nous le savions que Gohan avait un pouvoir quâil ne pouvait pas contrĂŽler. (Goku lâavait dĂ©jĂ diagnostiquĂ© face Ă Cell). Piccolo sâest servi de cela. Ăa ne me choque pas.
Mon fils et moi avons passé un excellent moment au cinéma.
La critique 1 Ă©toile đ nâest pas justifiĂ©e pour moi. 3,5/5 serait une note plus juste.
Bien que je ne compte pas, en soi, remettre en cause l’aspect marketing soulevĂ© par votre critique, je crois justement qu’il serait bon de percevoir, en filigrane, le message portĂ© par ce nouveau film d’animation. Rarement aurai-je eu l’occasion de voir dans cette franchise, dont j’ai regardĂ© le premier Ă©pisode mettant en scĂšne Goku s’amusant Ă tailler des bĂ»ches alors moi-mĂȘme enfant, des personnages dont le caractĂšre est aussi profond et travaillĂ©… C’est peut-ĂȘtre justement lĂ toute l’ambigĂŒitĂ© de cette ouvrage: sous l’aspect superficiel de transformations abusives, je vois un pĂšre mettre tout en Ćuvre pour sauver son enfant. Et c’est en ce sens que Piccolo rĂ©sonne avec le mĂȘme sens paternel avec Gohan.
Quant aux personnages que sont Gamma 1 et 2, je ne puis ajouter qu’une chose. Leur prĂ©sence, leurs convictions, leurs valeurs, m’auront fait vibrer comme rarement depuis bien longtemps.
Il faut revoir vos classiques et peut ĂȘtre aussi vos attentes.
Oui Dragon Ball Super distribue les power up facilement, ce n’Ă©tait pas le cas avant ? Ca existe minimum depuis qu’ils ont dĂ©cidĂ© que les saiyans devaient bĂ©nĂ©ficier d’un power up dĂšs qu’ils frolent la mort…
Ici Gohan obtient son power up pour les memes raisons que contre Cell Ultime dans DBZ !
Vous avez plutot rédigé une critique de Dragon Ball Super que du film.
On le sait que DBS rabaisse les personnages, certains diront Gohan perso je ne trouve pas, il fait ce qu’il veut faire il n’aime pas se battre… Goku par contre oui, devenu immature et oublie des leçons et des expĂ©riences de DBS c’est surtout lui que la TOEI rabaisse…
Ceci dit, partant de ce que sont devenus les personnages depuis l’apparition de Super, ce film est de loin le meilleur qu’on a eu depuis l’arrĂȘt de DBZ.