Dans l’ombre de l’excellente Peacemaker, DMZ est la seconde adaptation de comics extirpée du catalogue d’HBO Max pour permettre au public français de la découvrir sur Amazon Prime Vidéo. Sauf que contrairement au show mené par John Cena, on a pas ou peu entendu parlé, il faut bien l’avouer, de celui qui met pourtant la très talentueuse Rosario Dawson en tête d’affiche ; à part chez les fans de l’oeuvre de Brian Wood et Riccardo Burchielli. Pourtant, le postulat mérite bien qu’on s’y attarde.
Dans un futur proche, les États-Unis ont été coupés en deux par une Guerre Civile. Entre les deux camps, Manhattan a été transformée en DMZ, soit l’acronyme anglais d’une zone démilitarisée, où des habitants coupés du monde tentent de s’organiser et survire. C’est là qu’Alma Ortega, une infirmière ayant fui la zone des années auparavant, décide de revenir dans la DMZ pour retrouver son fils disparu. Elle va vite se retrouver mêlée à une lutte de pouvoir.
Du matériau d’origine, les fans ne reconnaîtront que peu de choses. Mais, soyons honnêtes, n’étant pas nous-mêmes de fins connaisseurs de l’oeuvre, on se gardera bien de commenter les différents changements pour simplement s’intéresser au produit livré par le showrunner Roberto Patino. Et celui-ci a déjà pas mal de problèmes.
Un univers sans ambition
Manque de budget ou d’idées, l’atmosphère survivaliste dans laquelle est censée nous plonger la série ne se fait jamais ressentir. En quatre épisodes d’une heure, on n’a jamais ce sentiment de traverser une zone délaissée par les gouvernements avec des gens livrés à eux-mêmes. C’est tout juste si le show n’essaie pas de justifier son univers avec seulement une petite poignée de figurants et quelques infos glanées ici et là par l’héroïne sur la situation de la DMZ.
La série mise ainsi uniquement sur la suggestion plus que la démonstration, nous laissant imaginer un climat de délabrement alors qu’à aucun moment les images viennent corroborer les dires des protagonistes. Comment croire au désespoir de la population lorsqu’on voit celle-ci faire la fête, boire et manger à sa faim ? Le show semble avoir complètement délaissé la construction de son monde qui souffre d’une absence totale de tangibilité.
On passe rapidement de la déception à la consternation dès lors que la production joue la carte de l’économie de moyens sans retenue. La DMZ se compose ainsi de deux tunnels, deux rues, trois bâtiments ; quartiers que l’on peut parcourir sans danger dès qu’on a passé le premier épisode parce que tout va bien dans le meilleur des mondes ou parce qu’on s’appelle Rosario Dawson (les deux sont valables). Difficile de ne pas ouvertement rigoler lorsque la série tente de créer la tension avec une zone habitée par des cannibales invisibles.
À l’image des personnages
À défaut de vouloir nous offrir un cadre un minimum crédible, DMZ préfère se concentrer sur la population qui l’habite et le conflit politique qui s’annonce. Là encore, le scénario choisit de prendre tous les raccourcis possibles.
À commencer par son héroïne. Bien que parfaite dans le rôle, Rosario Dawson doit malheureusement composer avec un personnage détestable dont le seul but semble être de pourrir la vie de chaque habitant avec un égoïsme déguisé en altruisme. Alors certes, l’ensemble de ses actions est dicté par son rôle de mère, mais elle agit avec un mépris présomptueux des conséquences. Une position de leadeuse uniquement voulu par le script ; le même qui se chargera un peu plus tard de lui rappeler qu’il pourrait y avoir une saison 2 avec la prise de conscience la plus tardive de l’histoire de l’humanité.
Et puisque cela est plus pratique pour le scénario, notre infirmière peut se glisser facilement dans la lutte de pouvoir opposant les deux hommes les plus puissants de la DMZ car… elle les connaît tous les deux personnellement. Pendant quatre heures, nous verrons donc notre héroïne aller de l’un à l’autre pour distiller sa bonne morale avec une impunité qui touche au divin. Autant dire que malgré un casting investi, aucun protagoniste ne trouvera le temps et les scènes nécessaires pour exister au-delà du destin d’Alma.
Chacun tentera alors de camoufler comme il peut les nombreuses failles d’une intrigue qui ne parvient pas à trouver son rythme et sa raison d’être, entre l’envie de raconter quelque chose et sa nature de préambule dans laquelle elle s’enferme. On appelle ça un beau gâchis.
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J’étais prêt à lire l’article et je suis un gros fan du comics DMZ que je relis régulièrement tellement l’histoire est super bien construite. Malheureusement dès le synopsis de la série, j’ai préféré arrêter. Sans faire de spoil, ils auront du mal à conclure la série telle que le comics le fait et c’est une erreur. La fin est grandiose…..
On se demande vraiment pourquoi les maisons de créations ne respectent absolument jamais la matière originale.
Bonjour, étant moi-même un fan de la bd “DMZ” que j’ai lu il y a plusieurs années lors de sa parution en France, je ne vous cache pas que j’ai eu énormément d’appréhension quand j’ai entendu qu’ils allaient faire une adaptation, encore plus quand j’ai compris qu’ils allaient changer l’histoire, et encore plus plus quand j’ai vu le début de la bande annonce, que je n’ai pas terminé !
Malgré tout cela, j’ai essayé de la regarder quand même, mais tellement déçu du début et voyant le ratage complet que cela allait être j’ai arrêté quand l’héroïne arrive dans la DMZ et que “Delgado” (si je me souviens bien du nom ?) se présente aux différentes “tribus urbaines”, qui ressemblent plus à des “fashion victims” sortant d’une boutique de fringues à la mode un samedi après-midi qu’à des personnes qui luttent pour leur survie !
Moi non plus je ne comprends pas les producteurs de cette série, pourquoi prendre une bd si génial comme “DMZ” pour en faire un sous “Escape from New York” à la sauce Wokisme.
La bd offre tellement mieux en terme d’histoire et de personnages, et de plus quand on voit comment l’Amérique d’aujourd’hui est divisée, on se rend compte à quel point cette bd était visionnaire et tellement intelligente ! !