Je vais les retrouver, je vais les tuer (2.0)
Death Wish, c’est l’histoire de Paul Kersey, un illustre chirurgien de Chicago qui passe sa vie à tenter de sauver des vies à l’hôpital. Dans sa vie, tout se passe pour le mieux : il est marié à une femme dont il est fou amoureux et sa fille unique, Jordan, est en passe de rentrer dans une prestigieuse université. Malheureusement, sa vie bascule lorsque des cambrioleurs s’introduisent chez lui pendant son absence et en profitent pour tuer sa femme et laisser sa fille dans le coma, entre la vie et la mort. Alors que la police de Chicago tarde à trouver les coupables, Paul Kersey décide de faire justice lui-même.
Oui, le scénario de la réalisation d’Eli Roth est convenu et déjà vu. Il fait irrémédiablement penser, dans son approche, à des séries B du passé, comme la trilogie Taken portée par Liam Neeson. Aucune surprise durant la projection donc : ce que propose Death Wish est très clair et on sait déjà pourquoi on s’est déplacé. Ce qui est également certain, c’est qu’on passe un bon moment. Les différentes scènes d’action sont de qualité, bien imbriquées dans le film et ingénieusement chorégraphiées. C’est un réel plaisir de retrouver Bruce Willis dans une production qui lui donne des moyens plus considérables afin de le mettre en scène.
D’ailleurs la mise en scène d’Eli Roth est plus qu’efficace même si on regrette son manque d’originalité. Le long-métrage est centré sur Paul Kersey, ce qui se traduit par une caméra souvent proche du personnage, comme pour nous faire sentir à ses côtés.
Tout cela se traduit par un rythme étrange. Parfois le film donne l’impression de s’emballer, ce qui peut plaire à un public en recherche d’action brute mais il se laisse également le temps d’évoluer. Le début est quelque peu lent, mais c’est assez logique: cela permet de poser les bases du récit. Le tout s’emballe dans la seconde partie mais on regrette quand même des baisses de rythme qui empêchent le spectateur de s’immerger pleinement. On retient tout de même une montée en puissance sanglante qui devrait plaire aux puristes. Dans ce sens, la violence prônée par Death Wish est intéressante, presque esthétique. C’est d’ailleurs un point sur laquelle la réalisation d’Eli Roth s’attarde : tenter de donner une légitimité à la violence qui sommeille en tout homme.
Politiquement incorrect ?
Derrière son synopsis assez banal, le film risque tout de même de diviser. La faute à un arrière-plan et un ton résolument politique. Sous couvert de conter l’histoire d’un père de famille qui se mue en justicier sanguinaire, Death Wish veut également faire réfléchir sur la facilités avec laquelle on peut se procurer des armes aux États-Unis. La position d’Eli Roth sur le sujet est par ailleurs assez délicate à discerner même si l’on croit comprendre, grâce à plusieurs séquences servant à scinder le récit, qu’il n’apprécie guère la politique actuelle menée par son pays. De quoi relancer, une fois encore, le débat.
Le long-métrage est une sorte de plaisir coupable. On sait qu’il ne faut pas en attendre grand-chose et pourtant on s’amuse à suivre les péripéties d’un Bruce Willis ressuscité. La performance de l’Américain est à noter et on sent qu’il a pris du plaisir à retrouver un rôle proche de ceux qui en ont fait une star internationale. S’il ne concourt pas à l’Oscar, force est de constater qu’il faut continuer de faire jouer cet homme au cinéma et on a hâte de le retrouver, dans le futur, dans les suites de Split et de Die Hard.
Malheureusement, tous ne sont pas au même niveau. Si Élisabeth Shue et Camila Morrone livrent des performances honorables, Vincent D’Onofrio déçoit. Celui qui interprète Franck, le frère de Paul, fait du surplace et parait peu impliqué. Il en est de même pour Dean Norris qui tourne en rond avec ce nouveau rôle de détective qu’il surjoue parfois. Dommage.
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A peu prés du même avis.
Avis à la sortie de la salle du dernier bruce Willis "Death Wish".
https://youtu.be/HudwcN4zomo