Qu’y a-t-il de plus emblématique dans Star Wars une fois que l’on a raconté l’histoire de la famille Skywalker et que l’on a expliqué avec forces détails l’élaboration de l’étoile Noire ? Il reste les personnages secondaires, et Han Solo est de loin le plus populaire. Lucas Film a donc décidé de créer une origin story au plus célèbre contrebandier. Sans spoiler, on va y découvrir comment Han Solo s’extirpe des rues infâmes de sa planète natale, Corellia, rencontre Chewbacca, tombe amoureux du Faucon Millenium et forge sa légende avec le mythique Raid de Kessel, dont il se vante tant durant la première trilogie. Ha, et il y a aussi une histoire d’amour-prétexte qui est censé sous-tendre le tout. Mais elle est complètement anecdotique.
Un cahier des charges parfaitement respecté, peut-être trop
Et après plus de deux heures de film, il faut bien reconnaître que si l’on tient au scénario, les équipes de Lucas Film s’en sont bien sorties. Je suis allé voir Solo : A Star Wars Story avec un très mauvais pressentiment et en tant que fan de Star Wars j’en suis ressorti globalement satisfait. Ron Howard a bien compris ce qui faisait l’essence d’un film Star Wars. Il a pris le parfait petit cahier des charges du Star Wars moderne, il a mis des cases sur chacune des lignes et il les a cochées.
De la course poursuite urbaine et sur des planètes désolées ? Check. Elles sont d’ailleurs suffisamment bien mises en scènes pour tenir le spectateur en haleine. Un droïde rigolo ? C’est bon. Un peu d’humour ? Il y a en a peu, mais Ron Howard n’en a pas abusé et c’est souvent bien intégré. Des scènes de combats terrestres au blaster ? Check aussi. Elles ne sont pas mauvaises, mais je pense que je les aurai oubliées demain. Des séquences spatiales qui montrent tout le talent de pilotes de Han et Chewbacca ? Il a coché la petite croix, et pour le coup elles sont franchement satisfaisantes.
Bref, si vous voulez un pur spectacle siglé Star Wars, Solo ne déçoit pas, il y a tout ce que l’on peut en attendre en termes d’action et l’ensemble est parfaitement rythmé pour ne jamais s’ennuyer. Pour autant, ce n’est pas toujours suffisant et Solo souffre des quelques séquences mi-gênantes, mi-pénibles qu’on ne pensait plus revoir après la seconde trilogie. À commencer par des séquences émotions artificielles au possible (notamment une scène fameuse sur Kessel, qui fera le bonheur des créateurs de memes) ou certains dialogues liées à l’idylle entre Han Solo et Qi’Ra, mièvres et souvent inutiles. C’est un problème typique de la série, la progression de l’intrigue, quand elle passe par les dialogues entre les personnages, souffre souvent d’une mise en scène pesante.
Un certain manque de souffle épique
Les acteurs, d’ailleurs, ne sont pas vraiment à blâmer là dedans. La performance d’Alden Ehrenreich en Han Solo est à ce titre tout à fait honorable. Sans avoir la présence d’un Harrison Ford à l’écran, le jeune acteur a bien compris ce qui faisait le style et la désinvolture du mythique contrebandier, et semble plutôt à l’aise dans son rôle, jusque dans ses mimiques. Je suis en revanche bien moins convaincu par Emilia Clarke (Qi’Ra) dont la présence semble commandée par la seule volonté d’intégrer une histoire d’amour dont on se fout totalement (et qui semble d’ailleurs n’avoir aucune conséquence).
S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas reprocher à Solo : A Star Wars Story, c’est bien son très grand respect de l’univers de Star Wars. Si vous êtes un minimum fan, vous serez toujours capable de reconnaître des personnages, des robots, des vaisseaux et des armes qui font référence au passé de la série. Les clins d’oeils sont nombreux et pas trop appuyés et on sent vraiment que Ron Howard, en bon amoureux de la saga, a bien bossé le lore de la série.
Mais s’il sait parfaitement exploiter la mythologie de la série, il n’invente rien et surtout, n’apporte pas grand-chose. D’accord, vous aurez quelques réponses sur le passé du contrebandier et la façon dont il a forgé sa légende. Mais Solo : A Star Wars Story n’a pas l’emphase d’un Star Wars VII ou VIII ni autant d’enjeux que Rogue One. On voit le film avec plaisir, mais on en ressort avec la sensation d’avoir assisté à un événement mineur. C’est quand même dommage pour une saga qui s’est toujours voulu épique.
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Depuis votre critique de SW8 " le meilleur star Wars jamais fait" clairement je sais pas si je peux vraiment faire confiance à votre critique… Vous avez l’air assez biaisé avec SW et lui pardonné souvent bcp trop de défaut. Parce que passer devant les énormités et le vide scénaristique du 8, faut vraiment avoir vue le film en biais. Après bon ce spins off Star Wars peut être que plus palpitant que la saga qu’on nous propose actuellement…
Exact! le JdG ne connait pas Star Wars, vu l’encensement du VIII qui ne mérite pas le déplacement vu le degré de niaiseries…
Ben après il faut aussi que tu sois capable de réfléchir et d’admettre que certaines personnes aient une opinion différente de la tienne sans que celle-ci ne soit "biaisée".
J’ai regardé une dizaine de fois Les derniers Jedi, regardé tous les bonus et reportages que je pouvais trouver sur le sujet. Je pense honnêtement qu’il s’agit d’un Star Wars très riche et dont le scénario est plus profond qu’il n’y paraît. Alors, certes, il n’a pas plu et je pense que c’est compréhensible parce que les partis pris sont très nombreux et se détournent clairement de l’identité de la saga originale. Mais, pour certaines personnes dont je fais partie, cela contribue à en faire le meilleur film de la saga.
Et une critique n’a pas toujours pour but d’être objective mais aussi de retranscrire l’émotion du rédacteur, c’est d’ailleurs l’essentiel, je pense.
Merci pour la critique. Hâte d’être à mercredi pour voir le film. En tous cas les derniers échos donnent envie de découvrir les nouvelles aventures du célèbre contrebandier et de ses acolytes.
Je relève quand même que tout un foin a été inutilement fait pour prévenir, visiblement à tort, qu’il était nul. La presse moderne et la culture de la désinformation…
+ 1, et parmi tout ce foin, on peut inclure les articles du JdG qui nous rappelaient sans cesse à quel point ce film s’annonçait catastrophique "d’après les rumeurs".
Personnellement, je trouve ce spin off très réussi. N’étant qu’un préquel et que la trame est connue , il ne devrait y avoir aucun suspense … Pourtant la façon de raconter l’histoire de Ron Howard est haletante et donc pour moi un des meilleurs Star Wars depuis longtemps… je me suis ennuyé en regardant les épisodes VII et VIII (pour moi remakes ratés des épisodes IV et V) où l’originalité scénaristique est absente. Rogue One était moyen et on se demandait pourquoi l’estampiller Star Wars. Dans Solo, aucun temps mort, Alden Ehrenreich ne s’en sort pas si mal car c’est difficile de passer derrière Harrisson Ford ! Les autres artistes de la distribution s’en tirent bien avec une mention spéciale pourEmilia Clarke (K’ira). Je n’ai pas vu passé les 2h23 du film. J’avais retrouvé mes émotions d’enfant. En conclusion un bon millésime
Pour moi, le problème n’est pas le point de vue critique du JDG, mais de quelle décennie est-on. Les plus anciens et les plus jeunes d’entre nous seront satisfaits, mais les autres risques effectivement de descendre en flèche aussi bien le film que le JDG. A force de grandir auprès de certains "influenceurs" comme le "fossoyeur" un certain nombre de cinéphiles ne voient plus les choses que par tout ce qui est possible de critiquer. La magie du cinéma a quitté le cerveau de beaucoup de ces "décortiqueurs" et c’est bien dommage pour eux….
Et bien sur , c’est vous qui avez le bon point de vue ….
Quelle plaie ces intégristes ….