Voilà maintenant deux ans que Marvel n’a pas inscrit son nom en lettres écarlate dans les salles obscures. Après la clôture de sa troisième phase, en grande pompe avec Avengers : Endgame puis Spider-Man : Far from home, la maison des idées revient avec le premier et dernier long-métrage solo de Black Widow. Personnage récurrent de l’univers depuis sa première apparition dans Iron Man 2, Natasha Romanoff nous ouvre les portes de son passé pour un stand-alone qui s’annonçait explosif.
Entre grande sœur affectueuse et vengeresse implacable.
Située entre les événements de Civil War et Infinity War, l’intrigue de Black Widow explore les liens qui l’unissent à sa famille adoptive. Alors qu’elle fuit les autorités après l’affaire des accords de Sokovie, Natasha Romanoff voit son passé resurgir. Sa jeune sœur Yelena est recherchée par la Red Room, le camp de formation des veuves noires. Les deux femmes vont devoir tout mettre en œuvre pour détruire une bonne fois pour toute l’organisation qui agit dans l’ombre depuis des décennies.
Avec son postulat de départ, celui de nous plonger au cœur d’un vaste complot politique post-guerre froide, Black Widow avait tout pour nous séduire. Loin des épopées intergalactiques et fantasques que nous réservait Marvel ces dernières années, la maison des idées veut renouer avec une forme de narration plus simple en apparence. Il faut dire que cette quatrième phase, qui s’annonce déjà un peu moins interconnectée que les précédentes, a la lourde de tâche de dessiner les jalons d’une nouvelle saga super-héroïque.
Black Widow est surtout l’occasion pour Marvel d’offrir un dernier tour de piste à Scarlett Johansson et d’explorer plus en détails la psyché du personnage. Le long-métrage de Cate Shortland veut permettre au spectateur de mieux saisir les raisons qui ont motivé le sacrifice de la veuve noire dans Endgame.
Mais voilà, si les fans l’attendaient avec impatience, ce nouveau film donne finalement l’impression d’arriver un peu après la bataille. Si visuellement Black Widow est plus qu’honorable, notamment grâce à des scènes de combat efficaces et admirablement filmées, c’est du côté de la narration que le bât blesse. Avec quelques longueurs et facilités scénaristiques, Marvel nous ressert une sempiternelle lutte du bien contre le mal, cette fois sur fond d’espionnage russe. Les méchants caricaturaux et les enjeux quelque peu éculés, ne permettent pas à Black Widow de devenir le renouvellement du MCU que tout le monde attendait.
Un antagoniste décevant
Promu à coup de teasers et d’images exclusives, Taskmaster n’est finalement pas le grand méchant annoncé. Pourtant très attendue par les fans de comics, cette introduction a un goût amer. La faute à une origin story qui sent le réchauffé et des enjeux scénaristiques en demi-teinte. Pire, le long-métrage n’exploite pas vraiment ses aptitudes extraordinaires, à savoir sa capacité de reproduire à l’identique les techniques de combat de son adversaire.
Une folle alchimie
Si le film s’en sort finalement assez bien, c’est sans doute grâce au talent de Scarlett Johansson. L’actrice, qui incarne la veuve noire depuis plus de 10 ans, semble aimer profondément son personnage et lui rend un dernier hommage devant la caméra. Le premier rôle lui sied à merveille et particulièrement lorsqu’elle fait face à Florence Pugh. La jeune comédienne, qui devrait reprendre le titre de Black Widow dans le MCU, se montre à la hauteur de l’héritage. Bien moins solennelle que son aînée, la petite nouvelle apporte un vent de fraîcheur et tranche drastiquement avec les précédents long-métrages du Marvel Cinematic Universe.
D’ailleurs, c’est sans doute là la plus grande force du film de Cate Shortland. La réalisatrice s’écarte de l’hypersexualisation des personnages féminins dans les comics, ça se sent particulièrement dans le choix des costumes et des angles de caméra, pour offrir une relecture plus acide de l’univers et du personnage. On se moque de la pose adoptée par Natasha Romanoff dans bon nombre de films du MCU, pour offrir aux deux personnages des scènes de combats plus brutes et finalement… plus efficaces.
Une famille dysfonctionnelle
Depuis le début, les aventures des personnages Marvel sont une histoire de famille. Après avoir exploré les rapports entre la lignée royale Asgaardienne dans Thor, Marvel s’intéresse aux rapports humains qui ont forgé Natasha Romanoff. David Harbour se montre d’ailleurs particulièrement convaincant dans le rôle d’un père rongé par son passé et motivé par la volonté de retrouver sa gloire d’antan. Hilarant et touchant à la fois, il n’est pas sans rappeler le personnage qu’il joue déjà dans Stranger Things, la moustache et l’uniforme de shérif en moins.
Malgré de solides arguments, Black Widow nous laisse perplexes. Le film aurait mérité une intégration dans la troisième phase du MCU. Connaissant le destin réservé au personnage principal, l’implication émotionnelle est moindre et c’est bien dommage. Depuis ses débuts dans Iron Man 2, Natasha Romanoff est un personnage qui suscite la curiosité des spectateurs, et le film de Cate Shortland ne lui rend pas vraiment justice.
On se console en se disant que la suite des aventures de Black Widow sur le grand-écran, incarnée par Florence Pugh, apportera sans doute un vent de fraîcheur nécessaire à cet univers qui semble un peu en fin de course. Marvel aurait tout intérêt à faire preuve d’autant d’inventivité sur le grand écran que sur sa plateforme. L’avenir de la maison des idées se trouverait-il sur Disney+ ?
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la moustache? vouliez-vous écrire la “barbe et le costume de shériff en moins”?
Il me semble bien que Jim Hopper porte bien la moustache (cela permet d’ailleurs de bonnes vannes dans la 3eme saison quand il porte une chemise hawaïenne)
éponyme ne s’emploie pas comme ça
“de la pose adoptée” et non pas “de la pause adoptée” …….
vu aujourd’hui, ça reste un marvel…..rien d’extraordinaire (enfin hormis les explosions dans tous les sens)….après, les 2h sont passées relativement vites….de l’action, quelques vannes….et de l’héroïsme
Dommage que Marvel n’adapte pas ses comics au cinéma, l’histoire est meilleure sur papier glacé…
Il ne me semble pas que c’était le film Marvel le plus attendu. Il est surtout attendu dans le sens que c’est le premier depuis 2 ans et le premier de la phase 4 mais a part ça je n’ai vraiment pas l’impression que le public attendait tant que ça ce film. Bref ne crois pas que les gens attendent grand chose de ce film.
Tout à fait vrai. Je le vois plus souvent mal employé que bien…
“La réalisatrice s’écarte de l’hypersexualisation des personnages féminins dans les comics, ça se sent particulièrement dans le choix des costumes et des angles de caméra”. On n’a pas vu le même film alors, vu le nombre de contre-plongées sur le bas du dos de Natacha…
Le film fait son taff. Un bon divertissement mais pas forcément un grand film. Et quand j’entends certains qui disent que c’est le meilleur film du MCU, je pense qu’il faut qu’ils se remettent en question par contre…
Tout à fait, j’ai constaté la même chose et d’ailleurs pas mal de gens dans la salle ont eu la même réaction lors des 2 scènes (au moins) où l’angle de caméra n’apporte rien d’autre qu’un gros plan sur le postérieur de madame…
Sinon le film est passable, et même si on ne s’ennuie pas vraiment, il est loin d’être mémorable.
Et grosse déception pour Taskmaster qui dans les comics est un redoutable adversaire. Ici il est mal amené et sous-exploité … dommage