Le poulain d’hier est devenu le champion d’aujourd’hui et Michael B. Jordan a désormais décidé de porter la marque Creed uniquement sur le bout de ses gants en s’extirpant de l’ombre d’un certain étalon italien. Mais l’inspiration n’est jamais bien loin puisque l’acteur passe pour la première fois à la réalisation, tout comme Sylvester Stallone avant lui lorsqu’il prit la caméra pour Rocky II. Faut-il y voir la volonté esquissée d’aller bousculer son mentor passé sur son ring et imposer Creed comme une licence à part entière, capable elle-même d’accoucher de ses propres spin-off ? Creed III est le point de rupture d’une saga qui ne veut plus regarder en arrière.
Une volonté qui se retrouve dans le scénario puisque le film fait un bond en avant suite aux événements de Creed II. Adonis s’est retiré du ring après être devenu un champion incontesté et il profite de sa famille tout en manageant de futurs tenants du titre. Mais son passé sonne vite à sa porte lorsque Damian, son ami d’enfance et prodige de la boxe, ressurgit après plusieurs années en prison. Damian n’a alors qu’un but : renfiler les gants et récupérer les honneurs, quitte à anéantir la nouvelle vie d’Adonis au passage.
Rocky qui ?
Frappons dans le sac de viande tout de suite : Creed III n’est pas tant intéressant pour ce qu’il montre ou raconte – Michael B. Jordan apportant même sa propre pierre à l’édifice derrière la caméra en signant un affrontement final aussi violent que métaphorique -, mais pour l’analyse critique du discours qui en découle, c’est-à-dire pour son contexte, ce qu’il exprime au-delà de l’écran.
Car, sans rentrer dans les détails, il convient de surligner un point important : l’absence totale de Sylvester Stallone et encore plus de Rocky Balboa. Sur le papier, le fait s’explique facilement : le personnage n’a plus rien à raconter et son parcours se clôturait magnifiquement à l’issue de Creed II.
Pourtant, et sans même parler de l’utilisation uniquement française du sous-titre « La relève de Rocky Balboa », le long-métrage est constamment handicapé par cette absence tout simplement parce qu’il s’acharne à l’appliquer. Hormis une très légère référence que le scénario ne pouvait esquiver sans passer à côté de son combat fratricide, le nom interdit de Rocky Balboa ressemble à un sable mouvant dans lequel le film s’enlise et avec lequel il se débat tout du long. Celui qui s’en présentait comme un héritage ne l’assume dorénavant plus et s’épuise à détourner le regard.
Pourquoi un tel acharnement ? C’est là que la production de ce Creed III intervient : Sylvester Stallone n’avait pas donné son accord pour le projet. Selon l’acteur lui-même, l’un des deux producteurs historiques de la franchise, Irwin Winkler, a complètement récupéré les droits de Rocky et, est en droit de faire ce qu’il veut de la marque, implication de Sly ou non. Une implication dont il s’est ouvertement passé pour Creed III après l’échec d’un projet Rocky VII. Sauf que, comment utiliser Balboa sans la présence de l’acteur dont il est l’alter-ego auprès des fans ? Impossible. C’est ainsi que Rocky Balboa disparaît, derrière la gloire d’Adonis Creed.
Deux champions pour une seule ceinture
Une mise à l’écart violente visible dont le premier à souffrir est, ironiquement, Adonis Creed. Car sous l’autorité du seul Michael B. Jordan, le personnage perd de sa superbe et surtout, de l’esprit qui habitait les films précédents.
L’histoire souffre d’un réel manque d’équilibre, peu aidé par une phase de montage sans doute compliquée, comme le prouve la disparition de très nombreuses scènes des bandes-annonces sur le produit final. Creed III se jette ainsi sur son troisième acte alors que les motivations d’Adonis ne sont encore qu’esquissées là où celles de son adversaire sont comprises et acceptées.
Dès lors on vit le combat final avec une sensation désagréable en bouche, comme si monter sur le ring n’était pas la fin en soit pour Adonis là où cela représente un vrai enjeu pour Damian. Comme si ce dernier était réellement l’héritier de l’esprit Rocky, mais auquel on aurait greffé des méthodes belliqueuses pour justifier la posture de héros d’un Creed finalement plus habité par son ego que par un traumatisme de surface.
Un changement de mentalité qui se ressent dans le fameux montage training, passage obligé et attendu de chaque épisode depuis Rocky premier du nom. La force de continuer, il ne la puise plus dans l’homme qui se tient dans son coin, ni même chez sa famille, mais dans sa propre capacité à se relever. Creed III est le symbole d’un boxeur, acteur, producteur qui veut vaincre par lui-même. Le dernier acte n’est pas tant un match Adonis / Damian qu’un combat Michael B. Jordan / Sylvester Stallone et le premier n’a plus envie de partager sa gloire.
De l’espoir après la cloche
Si on sort sonné du film avec le sentiment étrange d’avoir assisté à la mise à mort de l’âme Balboa, il y a quand même de l’espoir pour que Creed ne devienne pas son pire ennemi par la suite. À commencer par l’usage diégétique de la langue des signes, fonctionnant en écho aux points renouant le dialogue sur le ring. Les mains communiquent là où la parole ne passe plus.
Des idées narratives et visuelles percutantes, menées à bien par un casting toujours impliqué. Il faut d’ailleurs saluer l’interprétation de Jonathan Majors dont la puissance de jeu ne souffre d’aucune comparaison avec sa récente apparition dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania. Pas moins un antagoniste que le vrai moteur de l’histoire, Damian empêche ce Creed III de s’écrouler sous le poids de sa présomption. Un diamant dans un sac de sable.
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Pour des débuts le réalisateur fait un bon film, peu de chose à lui reprocher sans pourtant exceller.
Mais il est très loin d’égaler un ROCKY. D’ailleurs ce n’en n’est pas un.
On peut le résumer à un film sur la boxe avec des noirs donc une ambiance RAP. Là où Rocky proposait plusieurs styles musicaux qui s’opposaient et variaient les styles et situations. Ce Creed III est un bloc englué dans l’image afroaméricaine.
Et ce monochrome se retrouve dans la problématique de vie des personnages. Je les trouve moins travaillé, moins de travail personnel, moins de profondeur.
Les combats sont corrects, mais je les trouve surjoué façon kunkfu.
C’est un film d’action qui fait au moins ce pourquoi il est fait, divertir. Mais je crois pas qu’on le regardera 2 fois.
C’est le meilleur dans son domaine, rien à dire d’autre
de la merde en barre….une suite et encore plus un spin off n égalera et encore moin dépassera l original…..et là on en est……très très loin…….