Si le climat est loin de sentir la fraîcheur de l’automne dans nos (encore trop) vertes contrées, Halloween approche tout de même à grands pas. Profiter d’un bon film ou d’une série sous un plaid n’est pas encore d’actualité, mais les diffuseurs commencent malgré tout à proposer leurs contenus de saison. Films d’horreur et autres productions “spooky” envahissent peu à peu les catalogues des différentes plateformes, et cette année, c’est chez Disney+ qu’il faut se tourner pour un divertissement des plus nostalgique. La génération 90 se rappelle certainement des petits livres Chair de Poule, porte d’entrée (loin d’être édulcorée) aux univers de l’occulte et de l’étrange pour les jeunes lecteurs.
Entre les années 1992 et 1997, R.L. Stine publie 62 de ces romans jeunesse, avant d’en produire une nouvelle vague de 25 tomes entre 1998 et 2000. Ces petites histoires qui font peur rencontrent un succès phénoménal et reçoivent leur première adaptation télévisée en 1995. Si l’on pensait l’ensemble de l’œuvre Chair de Poule reléguée à un souvenir des années 90, Disney et Sony Pictures Animation se réapproprient l’univers pour en faire une série horrifique façon teen series moderne. Un petit peu de clichés par-ci et de jumpscares prévisibles par là, cette réinvention de Chair de Poule est parfaitement imparfaite et on vous explique pourquoi.
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Une anthologie qui n’en est pas une
Si les livres Chair de Poule proposent des histoires individuelles, la série réinvente ce format d’anthologie pour forger une enquête complexe et entraînante. Une introduction en 1993 révèle les circonstances paranormales de la mort d’un adolescent, emporté par les flammes de sa propre maison. L’histoire se poursuit alors trente ans plus tard, en 2023, alors que les étudiants d’aujourd’hui mènent une existence paisible. Mais alors que la fameuse bâtisse hantée s’apprête à être habitée de nouveau, d’étranges événements commencent à se développer. Les parents, encore marqués par les événements de leur adolescence, s’inquiètent pour leurs enfants.
Chaque épisode de cette nouvelle série s’articule alors autour d’un artéfact, tiré des romans de l’époque. Ainsi, les chapitres du programme empruntent leur nom aux œuvres originales, mais ne font pas qu’adapter leur contenu. Chaque catastrophe engendrée par l’un des objets hantés permet de faire avancer une histoire générale, dévoilant peu à peu les circonstances de la catastrophe de 1993. La structure de la série s’articule autour d’un même point temporel, une soirée d’Halloween organisée par les jeunes, dans cette maison qu’ils ne savent pas propice à des apparitions occultes. Les épisodes se présentent alors comme une nouvelle branche sur scénario, faisant office de nouvelle pièce du puzzle pour comprendre les tenants et aboutissants du scénario.
Loin d’être une merveille d’écriture, cette histoire que nous conte Chair de Poule a le mérite d’être plutôt bien structurée, mais surtout addictive. Plot-twists et cliffhangers à gogo nous maintiennent en haleine et motivent à poursuivre sans cesse. Attention toutefois, ce programme s’impose également comme un condensé de clichés et de motifs vus et revus, qui pourraient déranger certains spectateurs. Mais c’est avec une habileté surprenante que la série s’approprie ces standards dans un but bien précis : celui d’émuler des sentiments nostalgiques que l’on aurait presque oubliés.
Chair de Poule en 2023 : cringe, absurde ou les deux ?
Les romans Chair de Poule sont les œuvres d’une autre génération, et il faut bien avouer que la culture des jeunes a évolué à une vitesse phénoménale. Plutôt que de lire des histoires qui font peur, quelques clics suffisent aujourd’hui à plonger au cœur de l’horreur dans des jeux Roblox et autres productions indépendantes gratuites. La consommation de contenu horrifique n’est plus la même qu’il y a trente ans et il faut donc adapter les contenus produits aujourd’hui. Les équipes de la série semblent l’avoir bien compris, et peut-être un peu trop. Dans le monde que propose cette réécriture de Chair de Poule, les interactions des lycéens donnent l’impression de découvrir la génération Z sous la loupe des millenials. C’est à croire que les scénaristes sont allés demander à leurs petits cousins quel est l’argot à la mode de nos jours.
Plus d’une scène fera rire rien que par le décalage avec la réalité. Les dialogues et autres échanges de messages affichés à l’écran nous donnent l’impression de retomber dans l’ambiance des productions jeunesse d’une époque révolue. Rien ne paraît véritablement réaliste, mais est-ce ce que l’on cherche d’une série Chair de Poule moderne ? L’ADN des livres étant chargé de frissons, mais aussi de comédie, cette nouvelle adaptation trouve les clés permettant d’émuler ces mêmes sentiments aujourd’hui. Chair de Poule n’est pas vraiment “cringe”, mais utilise plutôt ce malaise pour jouer dans l’absurdité. Peu d’éléments narratifs trouvent leur sens, les protagonistes réfléchissent comme des héros de films d’horreur à une mauvaise décision de la mort, et c’est pour cela que la série est efficace. En plus d’être simplement divertissante, elle incarne tout ce qui fait un programme d’Halloween à l’ancienne.
Finalement, cette série Chair de Poule est à Halloween ce que les téléfilms de Noël sont aux fêtes de fin d’année. Ces clichés que certains ne peuvent supporter sont les ingrédients parfaits d’une production qui nous plonge dans l’esprit des festivités en quelques instants. Concrètement, cette série ne sera pas pour tout le monde. Malgré une cinématographie plutôt satisfaisante, un jeu de caméra maîtrisé ainsi que des décors très américains qui rappellent inévitablement Halloween, le programme est ce qu’il est : une serie teen sur fond de mystère comme on en voit souvent désormais. Reste que l’ensemble s’avère pour le moins plaisant et ne manquera pas de convaincre toutes celles et ceux qui cherchent exactement ce genre de production.
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Ce serait bien d’utiliser un peu moins de termes anglais pour décrire une série, tout le monde ne le maîtrise pas.
Cliffhangers,plots-twist,jumpscares etc….
Les livres de notre enfance prennent une tournure sombre dans cette série pour adolescents idéale pour la “saison qui donne la chair de poule”.