Un corps retrouvé nu dans une ruelle de Londres. Une enquête pour tenter de trouver le coupable. Sur ce seul principe, difficile pour Bodies de se démarquer de la concurrence et de la pléthore de séries policières qui pullulent, notamment sur les plates-formes de streaming.
Que nenni mon bon ami puisque le show piloté par Paul Tomalin est plutôt malin en y rajoutant un petit bonus, histoire de faire monter la sauce. Ce corps va être retrouvé au même endroit par quatre enquêteurs sur quatre époques différentes ! Soudain, ce qui aurait pu tourner comme une intrigue policière banale va susciter notre curiosité autour du projet.
Alors on ne va pas se risquer à l’exercice délicat de tenter d’aller plus loin dans la description des événements de peur de vous en gâcher quelques-uns, mais on peut néanmoins dire que Bodies nous plonge en 1840 avec le détective Hillinghead (Kyle Soller) alors que l’homosexualité est encore vue comme une perversion, voire une maladie ; en 1941 avec le détective Whiteman (Jacob Fortune-Lloyd) tandis que l’antisémitisme fait des émules entre deux bombardements allemands ; en 2023 avec l’inspecteur Hasan (Amaka Okafor) pendant que le racisme défile dans les rues ; et, enfin, en 2053 avec la lieutenant Maplewood (Shira Haas) dans ce qui ressemble à une utopie où l’amour régne. Vous l’aurez sans doute compris à ce stade, chaque protagoniste va incarner ce que leur société respective rejette.
Est-ce déjà trop en dire ? Pas vraiment puisque dans la multitude de secrets que les huit épisodes de Bodies vont mettre à jour petit à petit, l’intrigue a l’intelligence
de ne pas mettre chaque révélation sur la même échelle, laissant au spectateur deviner aisément certaines parties, en théoriser d’autres et se faire surprendre par le reste. Dès lors que dès que l’on pense se trouver face à une série mal écrite avec des ficelles devinées 3 épisodes plus tôt, le récit comble soudainement un trou qu’on n’avait même pas senti.
Bodies joue un jeu d’équilibriste, ne se voulant pas aussi cryptique que des consœurs comme Dark, mais pas pour autant aussi facile à prévoir qu’il n’y paraît. Au final, on peut parler d’une série accessible qui privilégie autant son aspect policier que son côté plus fantastique. La seconde offrant les clés de compréhension, là où la première donne le ton.
Une croisée des genres qui permet de passer outre les nombreuses facilités et les incohérences entourant chaque versant, car dès que l’enquête faiblit, une dimension surnaturelle vient prendre le relais pour nous donner les réponses qu’on n’avait pas encore ; et dès que celle-ci se met également à patiner, le policier reprend ses droits avec ces éléments en plus en sa possession pour se redonner un coup de fouet. Bref, les deux intrigues prises séparément n’ont pas réinventé l’eau chaude, mais elles bénéficient d’une complémentarité assez solide pour qu’on se prenne finalement au jeu.
Au passage, on tient à saluer une petite particularité qui fait du bien : le souci du réalisme. Alors oui, vous trouverez sûrement le mot fort une fois que vous aurez achevé la série, néanmoins, on apprécie que nos policiers réfléchissent à raison, tentant d’éliminer chaque proposition vraisemblable avant de penser à un fait extraordinaire. Cela rend Bodies davantage crédible et plus immersive.
Un déséquilibre équilibré ?
Le souci avec un pitch gourmand et croquant qui promet de nous envoyer dans quatre époques distinctes, c’est de parvenir à traiter tout le monde sur un pied d’égalité. C’est sans aucun doute la plus grosse faiblesse de Bodies puisqu’elle n’y parvient pas. Très vite, on comprend que le cœur du récit se jouera dans le présent et il faudra attendre un bon moment avant que les trois camarades ne prouvent leur réelle plus-value sur le sujet. En outre, un aspect numérique baveux, deux ruelles, trois intérieurs et quatre costumes, il faut avouer que c’est assez léger pour qu’on ait envie de se perdre en explorant les époques. La série doit faire avec un budget bien plus modéré que son ambition narrative.
Attention, cela ne signifie pas que certaines époques ont moins d’intérêt, surtout sur le tableau d’ensemble du personnage joué par Stephen Graham. Néanmoins, est-ce qu’il fallait forcément rejouer l’enquête systématiquement ou est-ce que d’autres protagonistes n’auraient pas pu avoir le même impact ? On a la sensation que Bodies galère parfois plus en tentant de coller à son idée d’origine que de partir dans une autre direction pour un résultat peu changeant ou presque.
En résulte un manque d’intérêt pour certains passages obligatoires avec cette impression que la série essaie souvent de cocher des cases. Certaines histoires parallèles prennent peut-être trop de place, comme s’il fallait absolument construire un semblant d’intérêt superficiel pour un personnage dont l’impact au global se compte finalement en minutes sur une mini-série qui dure huit heures mise bout à bout.
La méthode est grossière, visible et prévisible, toutefois, il faut reconnaître qu’elle apporte aussi son lot d’émotions afin, et on le réalise sur le tard, qu’on finisse par s’attacher à des détectives dont on se fichait pendant plus de la moitié du show.
Des Bodies et des hommes
Bodies est une histoire de corps, pas forcément cadavériques. Au-delà de l’enjeu majeur, Bodies prend son temps pour s’arrêter sur chacun de ses protagonistes, y compris sur ceux qui tirent les ficelles. L’écriture de Tomalin a quelque chose d’humaine, empathique, situant tout le monde par rapport à son passé, son présent et son futur au-delà de leur fonction à l’histoire.
Il suffit ainsi d’une scène pour qu’un personnage qu’on trouvait en retrait nous prenne soudainement au cœur en dévoilant ses failles, ses peurs, ses doutes, sa colère. Bref, ses émotions. Ici, les causes ont plus d’importance que les actes et pour comprendre le comment et le pourquoi, la solution se trouve chez le qui. Si le battement d’ailes d’un papillon peut provoquer un tsunami à l’autre bout du monde, alors que, peut-être, la clé pour éviter les pires catastrophes se trouve dans notre faculté à comprendre l’autre. Bodies n’aura pas tout notre amour, mais ça ne nous empêchera pas d’avoir passé un bon moment en sa compagnie.
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en corps, si c’est pas un jeu de maux, ça craint
Et on connaît mon amour des jeux de maux haha
“En résulte un manque d’intérêt pour certains passages obligatoires avec cette impression que la série essaie souvent de cocher des cases.”
c’est Netflix en même temps, ils ont toujours beaucoup de cases à cocher dans chacun de leurs “shows”, à croire qu’ils tente de nous faire passer un message ?
pas compris le jeu de mot ” en corps” du titre !!! A moins que ce soit un stagiaire qui a ecrit l’article???
C’est une série qui, contrairement à son titre, manque de corps. A mon corps défendant je n’ai pas eue le courage d’aller plus loin que les quatre premiers épisodes, mon corps c’est endormi avant la fin…
3e épisode et je suis abasourdie par la flic la plus claquée de l’histoire: elle semble tout faire échouer (spoiler) et ne jamais écouter ceux qui lui parlent! Elle croise Elyas certes chez elle elle a eu peur pour son fils mais il lui parle en évoquant “ILS” comme Sayed mais ça ne semble pas l’intéresser! Ridicule…Vraiment je n’accroche pas je vais arrêter là….
@jedi73
Rien de compliqué pourtant
Titre : Bodies
traduction de bodies…
@Yoplé j’ai attendu le 3ème épisode pour vérifier vos dires avant de laisser le commentaire. En toute franchise, j’étais très surpris que c’est tout le contraire de ce que vous avez écrit. La seule explication de votre réaction, c’est que vous n’aimez pas tout simplement les femmes voilées…
ATTENTION SPOILE
Série a regarder, malgré certaines failles ( faites exprès je pense pour cause d’adaptation d’un point de vue cinématographique ) casting bon, temps accordé aux époque équitable ( une fois la série terminé ) honnêtement très surpris de la bonne écriture, mais…
Première faille importante ; quand vient le tout premier voyage effectué ? pour commencer cela et donc légitimé le tout finalement, et bien n’est pas présent, inexistant et passé au oubliettes. Pas de réel première boucle de base…
Deuxième faille importante ; meaplwood vient changer l’histoire dans une boucle qui ne lui correspond pas ( donc impossible ) a la limite ce n’est pas grave, on a qu’à imaginer qu’elle fini par échoué, que manix recommence donc une boucle jusqu’en 2053 et que cette fois-ci quand elle saute dans le passé elle parvient a faire ce que la série nous montre.
Plusieurs autres failles existe mais elles sont “minimes”
On considère que les voyages dans le temps sont très complexe donc le scénario peut facilement en joué et amené cela a son avantage.
Donc selon moi les deux derniers épisodes représente RÉELLEMENT les grands faux-pas de cette série.
Apporter une touche finale positive en seulement 8h de scènes était un très mauvais choix. Pour cela il fallait davantage d’épisodes pour bien-sûr apporter beaucoup plus de détails et donc de logique pur et dur. Vraiment regrettable car l’idée de base est honnêtement génial ( l’enquête de 4 flic différents sur 4 époque différentes concernant le même meurtre ) et la mise en scène de cela ( la rotation intéressante et la superposition des détails et rebondissements ) est novatrice, mais la logique à “suivie” seulement pendant les 6 premiers épisodes. Les 2 derniers s’éloigne malheureusement trop pour être considéré comme respectable logiquement parlant.
Simplement et amèrement dommage pour moi.
Mais bravo pour cette série qui reste a regardé pour plusieurs points vraiment intéressants et nouveaux.
bojour, alors ,histoire , a peu près compréhensible pas trop mal ficelé qu’on apprécie à regarder si on occulte juste le fait de devoir absolument integrer du lbgt, une femme voilée ,une pseudo morale ,une fin à l’américaine (c’est vrai c’est plus agréable mais on ne regarde pas un drama coréen non plus…).Bien entendu ce commentaire exprime simplement ma propre vision et j’ai apprécié cette série.