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Critique Blanche Neige : tout le monde crie Ă  la catastrophe mais… 🍎💀

Avant mĂȘme sa sortie en salles, le nouveau live action Disney traĂźne les casseroles de ses prĂ©dĂ©cesseurs. Mais pour une fois, cette haine prĂ©maturĂ©e n’a vraiment pas lieu d’ĂȘtre. Critique.

La rĂ©putation des live action Disney n’a jamais Ă©tĂ© aussi nĂ©gative. La firme aux grandes oreilles a bombardĂ© son public avec des productions vides d’Ăąme et de sens, et ce jusqu’Ă  plus soif. RĂ©sultat des courses, Blanche Neige est dĂ©jĂ  victime d’une animositĂ© sans pareil alors que le film n’est mĂȘme pas encore projetĂ© dans nos cinĂ©mas. Et en mĂȘme temps, seulement trois mois aprĂšs Mufasa, qui a envie d’aller se dĂ©coller la rĂ©tine et les tympans dans une salle obscure moyennant un prix d’entrĂ©e toujours plus exorbitant ? Pour ne rien arranger, ce nouveau remake a souffert d’une campagne promotionnelle Ă  la limite du sabotage intentionnel. Quand l’enfant ne crie pas au loup, le public crie au wokisme.

Personne ne veut d’un Ă©niĂšme film noyĂ© sous des effets spĂ©ciaux douteux, pas de doute lĂ -dessus. Mais est-ce que le teint de la nouvelle princesse est un indice assez tangible pour flairer la catastrophe ? La lassitude provoquĂ©e par les live action Disney a rapidement servi de catalyseur Ă  d’autres revendications, parfois Ă  limite du raisonnable. Tandis que certains prĂ©sentent dĂ©jĂ  Blanche Neige comme le film le plus dĂ©testĂ© de 2025, prenons le temps de dĂ©poser nos prĂ©jugĂ©s pour analyser la situation avec justesse. Car si nous avons Ă©galement cĂ©dĂ© Ă  la panique gĂ©nĂ©rale au point de nous rendre au cinĂ©ma Ă  reculons, nos impressions post-sĂ©ance ne sont pas celles auxquelles nous nous attendions.

@journaldugeek

Internet a voulu nous faire dĂ©tester Blanche-Neige… đŸ˜± blancheneige film disney

♬ son original – Journal du Geek – Journal du Geek

Une réinvention osée mais efficace

S’attaquer Ă  un classique tel que Blanche Neige n’est pas une mince affaire. Ce long-mĂ©trage n’a pas seulement marquĂ© l’histoire du studio, mais a Ă©galement rĂ©volutionnĂ© l’industrie cinĂ©matographique. Ce conte de fĂ©e tout en animation et en chansons a posĂ© les bases d’un genre qui nous Ă©merveille aujourd’hui encore. Il n’est donc pas Ă©tonnant que les spectateurs souhaitent le protĂ©ger Ă  tout prix. Tout comme le casting d’Halle Bailey dans le rĂŽle d’Ariel avait fait grand bruit il y a quelques annĂ©es, prĂ©senter Blanche Neige sous les traits Rachel Zegler (West Side Story / Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur) a suffit a attiser la colĂšre d’une partie du public. Pourtant, si le conte original mentionne la peau “blanche comme neige” de la princesse, l’adaptation de 1937 se contente de mentionner sa beautĂ©, intĂ©rieure comme extĂ©rieure, source de la jalousie de la MĂ©chante Reine.

Et le remake ne tarde pas Ă  prouver que Rachel Zegler est la parfaite reprĂ©sentation d’une Blanche Neige moderne. Car oui, cette princesse avait dĂ©sespĂ©rĂ©ment besoin d’un reboot pour rivaliser avec ses consƓurs les plus rĂ©centes. Quel enfant d’aujourd’hui choisirait Blanche Neige comme princesse prĂ©fĂ©rĂ©e alors que Merida et Vaiana existent ? Sur les bases presque trop simples du long-mĂ©trage original, Disney parvient Ă  construire une hĂ©roĂŻne toujours aussi douce et bienveillante, mais qui peut enfin faire honneur Ă  ces qualitĂ©s autrement qu’en charmant un prince niais au possible.

On prend alors plaisir Ă  dĂ©couvrir une Blanche Neige charismatique mais fidĂšle Ă  elle-mĂȘme, au cƓur d’une aventure qui puise peut-ĂȘtre un peu trop son inspiration chez une autre icĂŽne du studio : Raiponce. En plus des nains (qui sont finalement trĂšs convaincants, soit dit en passant), la protagoniste rencontre Ă©galement un attachant groupe de bandits, dont le leader remplace le prince original que tout le monde a oubliĂ©. La structure scĂ©naristique parvient donc Ă  nous tenir en haleine sans dĂ©naturer les Ă©lĂ©ments cultes du film classique, un constat Ă©galement valable pour les chansons.

Une nouvelle identité également musicale

LĂ  oĂč Lin-Manuel Miranda s’est reposĂ© sur ses lauriers pour le prequel live action au Roi Lion, les compositeurs et paroliers de ce nouveau Blanche Neige n’y sont pas allĂ© de main morte. AprĂšs avoir fait des merveilles sur The Greatest Showman ou Dear Evan Hansen, Benj Pasek et Justin Paul se surpassent une fois de plus. Vous pensez que la nouvelle vague de chansons Disney n’arrivera plus Ă  vous surprendre ? Ce film a ce qu’il vous faut. Heigh-Ho et Sifflez en travaillant sont plus entrainantes que jamais et s’accompagnent de nouveaux morceaux tout aussi efficaces. Ceux-ci participent Ă©galement au passage de Blanche Neige dans une nouvelle Ăšre. Avec des instants musicaux Ă©piques dignes de Vaiana ou encore des balades du niveau de Raiponce et La Reine des Neiges, la toute premiĂšre princesse Disney n’est enfin plus dĂ©modĂ©e.

Et c’est aussi par le chant que Rachel Zegler parvient Ă  s’approprier ce rĂŽle si important. Cette actrice nĂ©e pour briller Ă  Broadway nous enchante avec chacune de ses performances vocales. La dualitĂ© entre douceur et Ă©mancipation, propre Ă  cette version de Blanche Neige, se ressent Ă©galement dans les interprĂ©tations qu’offre l’artiste. Les chansons se mĂȘlent naturellement au scĂ©nario ainsi qu’Ă  l’ambiance et ne paraissent jamais hors propos.

Les mauvaises habitudes persistent

La majoritĂ© des critiques prononcĂ©es avant le lancement s’avĂšrent infondĂ©es, mais ce remake est loin d’ĂȘtre parfait pour autant. Oui, Rachel Zegler est une Blanche Neige convaincante et mĂ©rite son rĂŽle. Non, les nains ne sont pas cauchemardesques et sont mĂȘme bien animĂ©s et interprĂ©tĂ©s. Par contre, Disney est encore incapable de concocter une direction artistique efficace pour ses live action. Le studio a fait l’effort de corriger le manque le couleur et de lumiĂšre qu’on lui a trop souvent reprochĂ©, mais Ă  quel prix ? Les intentions sont bonnes, la technique un peu moins. Alors que certaines scĂšnes – comme la rencontre de Blanche Neige avec les animaux – parviennent Ă  retranscrire l’esthĂ©tique du classique Ă  l’aide d’images de synthĂšse, d’autres moments paraissent rapiĂ©cĂ©s avec un fond vert et un rĂȘve.

Les visuels sont inĂ©gaux et brisent trop facilement l’immersion dans ce conte modernisĂ© pourtant plein de bonnes idĂ©es. La faute aux trop nombreux tournages additionnels organisĂ©s en rĂ©ponse au bad buzz ? Quelques choix artistiques douteux ne cessent de faire germer des thĂ©ories tout au long de la sĂ©ance. Les costumes par exemple, ont-ils Ă©tĂ© exagĂ©rĂ©s pour renforcer le caractĂšre rĂ©tro de Blanche Neige, ou s’agit-il simplement d’une faute de goĂ»t ? Par chance, Rachel Zegler fait preuve de suffisamment de prestance pour assumer sa perruque, que l’on qualifierait presque de criminelle. En parlant de dĂ©lit, la performance de Gal Gadot dans le rĂŽle de la MĂ©chante Reine mĂ©riterait d’ĂȘtre sanctionnĂ©e.

Miroir magique au mur, qui a beautĂ© parfaite et pure ?” Ici, l’antagoniste ferait mieux de s’inquiĂ©ter de son manque de talent. S’il y a bien une erreur de casting dans ce remake : elle est toute trouvĂ©e. Gal Gadot est incapable d’inspirer la crainte ni mĂȘme de chanter sans autotune, c’est un zĂ©ro pointĂ©. La MĂ©chante Reine relĂšve plutĂŽt d’une riche capricieuse tout droit tirĂ©e d’un nanar, de quoi renforcer la tradition du manque d’effort dans les live action. Disney passe ce nouveau trimestre avec les encouragements, mais va devoir redoubler d’efforts pour retrouver pleinement sa magie et mĂ©riter les fĂ©licitations.

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Notre avis

Qui de mieux que la princesse avec qui tout a dĂ©butĂ© pour offrir Ă  Disney une chance de se racheter ? Blanche Neige souffre encore de quelques dĂ©fauts tenaces propres aux productions live action, mais rĂ©ussi tout de mĂȘme Ă  nous enchanter par sa sincĂ©ritĂ© et le talent de son actrice principale. Rachel Zegler parvient Ă  faire une performance mĂ©morable de ce qui s'annonçait comme une catastrophe inĂ©vitable. Disney a intĂ©rĂȘt Ă  la remercier : son dĂ©vouement donne naissance au meilleur live action depuis Cendrillon et MalĂ©fique.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 6 / 10

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