Passer au contenu

Critique Black Knight : la nouvelle série Netflix qui ne laisse pas le temps de respirer

Les productions sud-coréennes ont désormais une place bien ancrée au sein du catalogue Netflix, notamment grâce à d’énormes succès internationaux comme Squid Game. Alors, forcément, quand les gars de là-bas nous sortent une série post-apocalyptique, on ne pouvait que s’intéresser à Black Knight.

Dans un futur pas si lointain, la péninsule coréenne est devenue un désert occupé par les 1% de la population qui ont survécu. La forte pollution de l’air ayant rendu la vie en extérieur presque impossible, des transporteurs sont chargés de parcourir le peu de secteurs habités pour fournir oxygène et nécessaire de survie aux habitants. Un système bien huilé qui s’apprête pourtant à imploser.

© 2023 Netflix, Inc.

Si le concept de base de Black Knight vous rappelle quelque chose, rien de plus normal tant la série compile énormément d’idées vues ailleurs dans un genre qu’il devient difficile de renouveler. Pour son premier projet entièrement scénarisé et réalisé par ses soins, Ui Seok Cho, principalement connu dans son pays pour avoir bossé sur des dessins animés pour enfants, a décidé de s’inspirer de tout ce qu’il l’a nourri et nous sortir LA série mixtape post-apocalyptique. Méchante corporation, super-pouvoirs mutants, épreuves à la Hunger Games, complots, attaques de camions sorties de Mad Max… Si on devait faire un bingo spécial futur dystopique à l’écran, Black Knight cocherait pas mal de cases…

© 2023 Netflix, Inc.

Droit dans le mur avec le sourire

Un scénario qui cumule les poncifs avec une gourmandise non feinte, se servant de son format (6 épisodes de 50 minutes environ) pour passer entre les balles de l’ennui. En effet, la pilule s’avale étonnamment assez facilement, Black Knight ne perdant pas de temps à installer chaque pan de son univers pour privilégier la mise en situation de ses personnages.

© 2023 Netflix, Inc.

Comme s’il ne voulait pas prendre le risque de voir sa série annulée avant même d’avoir esquissé ses plans, le scénariste semble dès lors mettre en place l’ensemble de son entreprise au bout de quelques minutes. Là où de nombreux shows auraient privilégié l’effet d’annonce en sortant les déclencheurs au bon moment, voire en twists de fin de saison, Black Knight fonce dans le tas en abattant rapidement toutes ses cartes. Un abattage qui peut faire peur tant on s’est demandé dès la fin du premier épisode si la série n’allait pas trop vite, ayant déjà balancé un bon paquet d’éléments scénaristiques. Ui Seok Cho semblait se montrer trop ambitieux pour son propre bien.

Sauf que si l’on pouvait supposer une baisse de rythme après un démarrage sans frein à main, le show continue à la même vitesse les cinq épisodes restants. Résultat direct, on se laisse entraîner sans trop broncher d’un événement à un autre, d’un élément d’intrigue à un autre, comme un enfermé volontaire d’une prison de déjà-vu dont l’énergie finit par nous enivrer.

© 2023 Netflix, Inc.

Et tant pis si certaines étapes sont brûlées, si certaines facettes de l’intrigue resteront inachevées ou si l’antagoniste manque complètement de profondeur, on se prend au jeu. La série semble vouloir sincèrement se faire plaisir et nous avec, et cherche constamment à éviter de trop réfléchir à ses propres lacunes. Le talent n’est pas toujours présent, mais l’envie y est.

© 2023 Netflix, Inc.

La légende du chevalier noir

Ui Seok Cho paraît simplement saisir l’opportunité offerte par la plate-forme pour mettre à l’écran ce qu’il a toujours aimé y voir, tel un gamin à qui on aurait donné une carte bleue dans un magasin de jouets. On retrouvera aussi bien dans Black Knight des codes des westerns de Leone (un héros mystérieux et imbattable) que le drama écologique avec le méchant capitaliste cherchant à créer une société de privilégiés.

© 2023 Netflix, Inc.

Pour camper sa figure du héros intouchable, le réalisateur / scénariste peut compter sur la présence magnétique de Kim Woo-bin, acteur connu surtout pour ses participations à des K-drama et qui trouve ici un terrain fertile pour développer son charisme au maximum. Son personnage de 5-8 éclipse l’ensemble du casting malgré un déficit d’émotion. Une interprétation à l’image de la série : bancale, mais efficace.

© 2023 Netflix, Inc.

On pourra reprocher un usage par moment maladroit du fond vert et une pauvreté des décors (néanmoins explicable par le scénario), mais Black Knight comporte suffisamment de scènes d’action et d’ambition pour nous étonner à défaut de nous surprendre. Une série qui a l’honnêteté d’assumer son projet et qui se regarde d’une traite avec grande facilité. Parfois, on n’en demande pas plus.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Notre avis

Absence de profondeur, d'innovation ou même d'un casting capable d'occuper la série au-delà de sa star, Black Knight a tous les défauts d'une mauvaise série. Pourtant, avec une énergie débordante et une volonté de raconter son histoire, coûte que coûte en faisant fi de ses lacunes, le show satisfait et n'aura pas de mal à trouver un public qui l'oubliera, mais qui aura quand même passé un bon moment.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 5 / 10
4 commentaires
  1. J’ai personnellement adoré ! Je suis une grande fan des K-dramas depuis plusieurs années. Cette série est extrêmement bien filmée et le scénario est original. Assez différent des dramas habituels, en particulier le format très court. Je salue les prestations des acteurs qui sont sortis de leur périmètre habituel. Bref, je valide à 100 % !

  2. Série prometteuse mais sonne trop vite creux. Beaucoup de rien pour moi. Il manque cette complicité entre les spectateurs et acteurs. Super cadre et décors. Fan des séries coréennes là je passe mon tour.
    Le meilleur épisode c’est la bande annonce

  3. J’ai passé un bon moment en regardant cette série. Tout n’est pas parfait mais je ne me suis pas ennuyée une seconde. Après une journée de travail , c’est parfait !

Les commentaires sont fermés.

Mode