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[Critique] : Birds of Prey est-il la réponse à nos prières ?

L’introduction d’Harley Quinn dans l’univers DCEU aura été laborieuse, mais son interprète Margot Robbie n’était pas décidé à abandonner le personnage. Quatre ans après le long-métrage de David Ayer, Harleen Quinzel revient pour une aventure solo, ou presque. Birds of Prey est-il la réponse à nos prières ?

© 2019 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved. TM & © DC Comics

À Gotham, Harley Quinn digère plutôt mal sa rupture avec le Joker. Si jusqu’ici sa relation avec le Prince du Crime lui donnait l’immunité, l’annonce de sa séparation va redistribuer les cartes. Pour affronter ses nouveaux ennemis, dont le narcissique Roman Sionis, l’héroïne va devoir se trouver des alliés.

L’heure est à la résurrection pour Harley Quinn. L’héroïne s’offre de nouvelles aventures sous la direction de Cathy Yan, et après le chaotique Suicide Squad la réalisatrice avait du pain sur la planche. Dans cette réécriture audacieuse, le personnage ultra sexualisé dans le film de David Ayer se réinvente en figure féminine, forte et indépendante. Comme le titre du long-métrage l’indique, l’émancipation est au cœur du récit et il aborde ces thématiques plutôt subtilement. Si on n’échappe pas aux lourdes références – musicales pour la plupart – le scénario distille son propos de manière plutôt efficace. On regrette quelques séquences, comme lorsque Black Canary pousse la chansonnette sur This is a Man’s Man’s Man’s World de James Brown. À plusieurs reprises, le film aborde le principe de consentement à l’ère post #metoo et assume sa portée féministe. Il s’inscrit en opposition totale avec Suicide Squad, sans pour autant balayer du revers de la main l’intrigue introduite par David Ayer. Le film choral choisit aussi de présenter de nouveaux personnages qui ne sont pas dénués d’intérêt. Le scénario prend le temps de l’introduction et ce n’est pas négligeable. Les destins des héroïnes s’entrecroisent habilement, jusqu’à la réunion que l’on attendait tous. La première partie du film est diablement efficace, et la narration à la première personne d’Harley Quinn n’y est pas étrangère. Le scénario joue avec les allers retours pour nous transporter dans l’univers loufoque de l’arlequine. La narration frénétique est bien construite, même si elle donne parfois le tournis. Dommage en revanche que les scénaristes n’aient pas exploité la démence du personnage pour induire le spectateur en erreur. Le point de vue interne du récit offrait une multitude de possibilités scénaristiques, que le récit n’exploite, hélas, pas.

© 2019 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved. TM & © DC Comics

“I’m Harley f**cking Quinn”

Côté casting, Birds en Prey n’est pas en reste. Margot Robbie s’en tire admirablement bien et oscille entre démence et lucidité, avec une aisance folle. Le jeu de l’actrice et son phrasé impeccable donne au long-métrage toute sa portée comique, dans la lignée de Deadpool. Le film table sur l’absurde pour nous arracher un sourire, et si l’audience n’est pas hilare, l’humour potache d’Harley Quinn atteint souvent sa cible. Roman Sionis est aussi parfois à l’origine de quelques punchlines bien senties, mises en lumière par le talent d’Ewan McGregor. Pour incarner le “bad-guy”, terme qui n’a jamais eu un sens plus littéral, Warner a fait appel à l’acteur chevronné …et quel bon choix de casting. La psyché du personnage est judicieusement construite, et le rapport de force qu’il entretient avec les femmes permet de mettre en lumière l’émancipation, centrale dans le long-métrage. Enfin, le look du personnage est efficace et rend hommage au personnage de papier. Mary Elizabeth Winstead est aussi excellente dans la peau de Huntress, alors que Jurnee Smollett-Bell a du mal à se détacher des poncifs du genre. Rosie Perez et Ella Jay Basco s’en sortent aussi très bien, même si elles restent tout de même en retrait la plupart du temps. On soulignera aussi la performance de Chris Messina dans la peau du second de Black Mask, qui offre une autre dimension au film. En revanche, on aurait aimé explorer un peu plus son histoire.

Une explosion à la Warhol

Sans être une claque visuelle, le film est une jolie parenthèse dans l’univers aliéné de l’ex petite-amie du Joker. Le film réussit à construire son ambiance et le sens de la mise en scène de la réalisatrice transforme les aventures d’Harley Quinn en fable cartoonesque, parfois étourdissante. La réalisation léchée et ultra colorée transforme le Gotham sombre de Batman en immense fête foraine rétro, plus en adéquation avec le personnage. Pour les scènes d’action, Cathy Yan a fait appel à Chad Stahelski, réalisateur et producteur de la saga John Wick. Les combats sont admirablement chorégraphiés et la caméra rend hommage au spectacle qui se joue sous les yeux des spectateurs ébahis. La scène du commissariat est sans aucun doute la plus aboutie, et permet au long métrage de s’élever au rang de véritable film d’action. Les séquences en slow-motion, si caractéristiques au cinéaste, prennent une autre dimension et ont parfois vocation à nous faire sourire. Seule ombre au tableau, une bande-originale d’une faible intensité qui n’apporte rien d’autre à l’intrigue, sinon une “cool attitude” assez surfaite.

Au bout du compte, si le film n’est pas parfait, il est tout ce que Suicide Squad aurait dû être. La comédie loufoque et rythmée est bien construite et malgré quelques raccourcis scénaristiques, Birds of Prey s’en sort bien. Ce succès, le long-métrage le doit surtout à la ténacité de son actrice principale, Margot Robbie, qui malgré l’échec critique du film de David Ayer, n’était pas décidée à abandonner le personnage à son triste sort. L’univers DC semble sur de bons rails et c’est de bon augure pour la suite. James Gunn viendra compléter le tableau avec son Suicide Squad en 2021 et on est vraiment impatients.

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Notre avis

Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvaise augure, le long-métrage de Cathy Yan n’avait rien sur le papier pour être un succès. Pour une fois, DC nous a donné tort et Bird of Prey s’en sort admirablement bien. La cinéaste a fait le pari d’offrir un long-métrage en opposition avec le reste du DCEU, c’est réussi. Malgré ses quelques défauts, le film est une relecture audacieuse du personnage, délicieusement trash et loufoque. Qui a dit qu’Harley Quinn avait besoin du Joker pour exister ?

L'avis du Journal du Geek :

Note : 7 / 10
9 commentaires
  1. “…l’échec cuisant du film de David Ayer…” ???750 millions de $ à travers le monde, c’est un échec cuisant ???Je cours de ce pas demander à l’académie française de changer la définition du mot “échec” 😂 😂 😂

  2. Aie ça serait bien aussi de courir de ce pas prendre des cours de lecture par une professeur des écoles… Je me sens mal pour vous audev

  3. On a pas vue le même film…. bon okay, le jeu d’acteur de Margot Robbie est plutôt bon, pour le reste, c’est l’exacte contraire de tout ce que dit cette article!!!! Déjà, rien que la vois française d’harley, j’avais l’impression de regardé “les mondes de ralph”…

    Ewan McGregor est pathétique et n’est pas du tout dans l’esprit de black mask. La façon d’ont il fini est ridicule!! Son masque ne fusionne même pas avec son visage breff, ce perso joué par mcgregor est une mauvaise parodie!

    Black cannary ( Jurnee Smollett-Bell) est super mignonne dans le film, vraiment!! Mais ou est passé la chevelure blonde et les yeux bleus de Dinah?? Mauvais casting.
    Huntress… le running gag fonctionne bien, mais a par ca, plutôt fade et sans intérêt.
    Les autres persos du film, tout comme huntress: sans intérêt.
    La BO? Plutôt sympa en fait, un peut copier-coller sur les gardiens de la galaxie mais ça colle plutôt bien au film.
    Breff, un film popcorn très (trop) girly avec énormément de faux raccords et de trucs incohérents. Des ennemies qui tombent dans les pommes après une simple balayette ou une poussette de l’épaule… Le maillet d’harley est ridiculement petit. Des passages pas assez approfondie qui n’apporte rien a l’histoire et vous laisse dans une incompréhension totale, des raccourcies dans tout les sens pour faire entré une histoire déjà bancale dans les 1h35 de film.

    Ma note serait de 2/5 en tant que fan de comics et en particulier d’harley. La note de mon neveu (13 ans) qui connais pas les comics, serait plutôt de 4/5.

  4. J’ai adoré ce film qui m’a surpris de la première à la dernière minute. Et quelle bande son !
    Ce film, c’est comme si on s’attendait à un bonbon au miel et qu’on tombait sur un Frizzy Pazzy !
    La claque jubilatoire.
    Je ne m’attendais vraiment pas à un moment si explosif !
    Ça change grave des films de “comics” habituels.
    C’est frais, c’est peps et complètement déjanté.
    Un futur film culte, n’en déplaise aux grincheux !

    4.5/5

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