Avec son style iconoclaste, Jean-Pierre Jeunet fait partie de ces rĂ©alisateurs guettĂ©s attentivement Ă chacun de leurs projets tant il a pris pour habitude de nous surprendre, et souvent dans le bon sens du terme. Il faut dire que lorsqu’on est capable de signer coup sur coup La CitĂ© des enfants perdus, Alien, la rĂ©surrection (oui oui) et Le Fabuleux destin d’AmĂ©lie Poulain, il y a dĂ©jĂ de quoi se construire une solide rĂ©putation de touche-Ă -tout qui aime sortir des sentiers battus. Sauf qu’avec l’Ă©chec commercial de son dernier long, L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Pivet, le rĂ©alisateur avait disparu des radars. Jusqu’Ă ce que Netflix nous dĂ©voile BigBug.
Nous sommes en 2045 et l’humanitĂ© a dĂ©veloppĂ© l’intelligence artificielle au point qu’elle devienne indispensable pour la moindre tĂąche, comme ouvrir une porte. Et alors qu’Ă lâextĂ©rieur, une armĂ©e de robots, les Yonyx, prennent le pouvoir sur les humains, un groupe d’individus se retrouve coincĂ© dans une maison par les robots domestiques, bien dĂ©cidĂ©s Ă les protĂ©ger malgrĂ© eux.
Pour la petite histoire, il semblerait qu’avant dâatterrir sur Netflix, le pitch de BigBug ait Ă©tĂ© refusĂ© par de nombreuses sociĂ©tĂ©s de production, tout Jeunet qu’il soit. Il fallait alors bien la plate-forme de streaming (SVoD), connue pour donner toute libertĂ© Ă ses rĂ©alisateurs stars, pour que le film voit le jour. Avantage pour le cinĂ©aste, dĂ©barrassĂ© du producteur garde-fou dont le rĂŽle consistait par moment Ă le remettre dans les clous quand la vision artistique dĂ©passait du cadre. Le revers de la mĂ©daille, c’est que sans cette limitation, face au rĂ©sultat final le spectateur ne sait parfois plus vraiment ce qu’il regarde. Et c’est dans cette zone de flou que vient se glisser BigBug.
Le futur au passé
Avant de dĂ©ployer notre avis, il convient de rappeler un Ă©lĂ©ment essentiel de la critique qui a toute son importance ici : elle est par essence subjective. Elle s’appuie sur des arguments, mais elle n’en demeure pas moins la vision de son auteur, son apprĂ©ciation de lâĆuvre. Un rappel nĂ©cessaire tant BigBug se prĂ©sente comme une curiositĂ© qui risque d’attirer autant de dĂ©fenseurs que de dĂ©tracteurs. Pour notre part, on se situe davantage dans la seconde catĂ©gorie.
Il y a du Jeunet dans ce film, c’est certain. Son goĂ»t pour le gros plan, son travail sur les corps de ses acteurs pour exprimer les intentions en texte et en image, cette colorimĂ©trie… BigBug c’est Jean-Pierre qui fait du Jeunet avec la gĂ©nĂ©rositĂ© d’un gamin. Bien que le mĂ©trage se dĂ©roule en huis-clos, il embrasse la science-fiction avec la richesse du dĂ©tail, que ce soit dans les dĂ©cors au mille et une idĂ©es jusque dans le design de ses robots. Dans un pavillon de banlieue oĂč tout se ressemble, aucun Ă©lĂ©ment n’est pareil au suivant.
NĂ©anmoins, ce fourmillement permanent consistant Ă crĂ©er un monde oĂč l’artificiel rĂšgne en maĂźtre rĂ©ussit peut-ĂȘtre trop bien son objectif : on y croit jamais. Du gĂ©nĂ©reux, on passe au superflu, au superficiel. Rien ne semble palpable, tout a le goĂ»t du plastique. BigBug n’est pas tant un film qu’une vitrine d’exposition d’une foire de 1970 supposant le monde de 2000. On y imagine le futur au passĂ©.
Un sentiment qui se propage Ă sa dĂ©nonciation Ă©vidente du transhumanisme, de notre dĂ©pendance Ă la technologie, ou encore de la crise sanitaire et des dĂ©cisions gouvernementales. On comprend le propos, mais il n’a rien d’innovant. D’autres films du genre pointaient nos mĂȘmes failles des annĂ©es auparavant, en bien mieux. En voulant Ă©gratigner la sociĂ©tĂ© capitaliste, Jean-Pierre Jeunet tombe dans le piĂšge de la grosse ficelle en Ă©tant aussi subtil et fin qu’un Renaud chantant sur le Coronavirus. Ăa se veut grinçant, c’est surtout gĂȘnant.
BigBug dans la matrice
DĂšs l’introduction, BigBug prĂ©vient : dĂ©barrassĂ©s de leur facultĂ© Ă se gĂ©rer eux-mĂȘmes, les humains sont devenus des animaux soumis Ă leurs plus bas instincts. Dans son entreprise de dĂ©shumanisation de la sociĂ©tĂ©, le rĂ©alisateur rĂ©unit un casting exceptionnel (Elsa Zylberstein, StĂ©phane De Groodt, Youssef Hajdi…) pour en faire des caricatures. On peut dire que le rĂ©sultat dĂ©passe les espĂ©rances.
On se retrouve avec des acteurs qui font si bien semblant d’ĂȘtre mal dirigĂ©s que le ridicule en devient crĂ©dible. Loin de la satire ou de la parodie, on a plus l’impression de tomber dans le nanar oĂč chaque personnage rĂ©cite son texte et passe au suivant. Tout le monde surjoue ou joue de travers dans une sorte d’hystĂ©rie collective Ă©puisante pour les yeux et les oreilles. Hormis les androĂŻdes jouĂ©s divinement par Claude Perron et François Levantal, impossible de s’immerger dans l’ambiance tant on souhaite profondĂ©ment la mort de chaque occupant de cette maison de l’enfer.
Et c’est lĂ qu’intervient la pire punition de BigBug pour un spectateur fatiguĂ©Â : sa durĂ©e. Pendant 1h50, le trĂšs long-mĂ©trage opte pour un dĂ©coupage en saynĂštes oĂč des couples ont les hormones et la bĂȘtise en feu, comme si on Ă©tait coincĂ© dans une version allongĂ©e de ScĂšnes de mĂ©nage, l’humour en moins. La farce est interminable.
Que ce soit dans sa comĂ©die ou dans sa satire, BigBug passe Ă cĂŽtĂ© de tout, presque volontairement. On ne saurait dire si c’est Jean-Pierre Jeunet ou nous, mais l’un des deux est clairement devenu trop vieux pour ces conneries.
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M’Ă©tonne pas tiens.
ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un tel nanard de luxe !
on a l’impression de voir une sĂ©rie Ă sketches “M6” en moins bien mais avec
de gros moyens mal utilisés, décos sitcom 80s et acteurs vus et revus.
Du sous black mirror version kitch.
On Ă lâimpression que Jeunet s’est auto-parodiĂ© !
Eh bien moi j’ai passĂ© un bon moment, fan de la premiĂšre heure de Jeunet je me suis laissĂ© emporter sans chercher Ă philosopher
Ăvidemment le thĂšme n est pas inĂ©dit mais le cĂŽtĂ© faux vintage et sans prĂ©tention j adhĂšre
AprÚs moonfall et l accumulation de clichés indigestes j étais dans le mood pour la poésie du réalisateur
Fan un jour fan toujours
J’ai bien aimĂ© ce film, ça surjoue Ă©normĂ©ment certes mais j’ai bien aimĂ©.
On est loin des productions amĂ©ricaines mais on est français, le budget n’est pas le mĂȘme.
Pas si nanard que ça .
Bizarre cette obsession Ă dĂ©nigrer le gĂ©nie de jpj. Pour ma part, j’ai adorĂ©. Peut ĂȘtre suis-je bon spectateur mais comme dans amelie poulain, je me suis laissĂ© bercer par la poĂ©sie Ă laquelle il faut ĂȘtre rĂ©ceptif. Une dĂ©bauche de couleurs et de graphismes. Tant pis si les intello-bellants cartĂ©siens sont trop conditionnĂ©s par les normes du spectacle amĂ©ricain consommable facilement.
Je sais pas pour le film, mais je mets 5 Ă©toiles Ă l’auteur de cette critique qui est hyper bien lĂ©chĂ©e et plutot bien Ă©crite (comme une critique, mon avis reste subjectif đ )
Le robot Howard V2 me fais penser Ă un robot que j’ai dĂ©jĂ vu dans ma jeunesse, mais impossible de remettre la puce dessus.
Si vous avez des réf je suis preneur
Moi j ai ADORà ! J ai cru voir du TATI par moments. Et du Vaudeville bien sûr par d autres. Ces vilains commentaires sont injustes !
Ce film m Ă fait pensĂ© Ă un cafĂ© artisanal dont la torrĂ©faction aurait pu ĂȘtre plus soignĂ©e mais qui a la mĂ©rite d offrir une expĂ©rience diffĂ©rente des marques industrielles qui propose un goĂ»t standardisĂ© invariable et prĂ©visible les 365 jours de l annĂ©e.
Une petite bulle d originalité dans l océan stérile du conformisme.
Nous avons passé un bon moment,ce film trÚs coloré nous a vraiment plu,je ne comprends pas la critique acerbe de votre journal.ce n est pas un grand film mais pour une fois qu on a une production française sur une vision de notre futur eh bien nous applaudissons.
C est rafraĂźchissant đ et ça change des blockbusters amĂ©ricains
Vous avez trĂšs bien dĂ©crit mon ressenti. Quelle penibilitĂ© ça a Ă©tĂ©, que de le regarder jusqu’Ă la fin!
Une critique presque trop tendre et respectueuse tant ce film est un vrai calvaire. Avec la nunuche de scÚne de ménage qui tient un rÎle encore plus débile dans ce film, on a vraiment l impression de voir un épisode de scÚne de ménage qui trainerait en longueur et débarrassé de toute vanne drÎle.
Je suis bon public, bon client pour les nanard et le rire facile … Bigbug ne me a pas tire un sourire. Au point de ressentir de la gĂšne pour les acteurs forces d incarner des rĂŽles sans saveur oĂč il se retrouve dans des situations gĂȘnante.
Une belle paire de fesses sur presque deux heures de calamitĂ© c’est tout ce que j’ ai retenu.
Le pire le langage de l ado qui Ă©tait lui aussi rĂ©tro futuriste… Les jeunes parlent comme des ouechs… Mais avec un langage de racaille des annĂ©es 80 đ
Bref, le film porte bien son nom un Ă©norme bug dans le catalogue de production Netflix d ordinaire sympathique
Insupportable. Jâai essayĂ© de le regarder en quatre fois, je renonce Ă aller au bout. Mauvais, mauvais, mauvais. Des tartines de dialogues chiants, des actions tĂ©lĂ©phonĂ©es. Elsa Zylberstein est, elle, presque bonne malgrĂ© tout. Mais elle ne suffit pas Ă regarder ce navetissime.
Quelle déception !
Un dĂ©cor original, de belles couleurs⊠ça sâarrĂȘte lĂ .
Ils ont bon ĂȘtre pour la plupart dâun trĂšs bon niveau⊠les acteurs sont absolument dĂ©sespĂ©rants (on touche le fond du fond avec lâaccent marseillais surjouĂ©âŠ) ⊠les dialogues sont nuls, le scĂ©nario inexistant⊠le rythme nâen parlons pas âŠ
Quant au sujet mĂȘme du film⊠personne nâa lâair dây avoir pensĂ©.
On a lâimpression que les acteurs sâennuient autant que les spectateurs⊠On nâattend mĂȘme pas de dĂ©nouement tant le scĂ©nario est absent.
Jeunet a dĂ©jĂ fait du trĂšs grand cinĂ©ma⊠mais câest du lointain passĂ© ; avec le Fabuleux destin dâA.P. on avait bien compris quâil sâessoufflait (ou peut-ĂȘtre que câest Caro qui avait le talent !) ⊠et ici il transcende sont dĂ©clin en sâadonnant Ă tous les clichĂ©s et les fausses routes du 7e art.
On dirait un film de youtubeur : scĂ©nario de Norman, dialogues de Tibo inshape, direction dâacteurs EnjoyPhoenixâŠ
Pathétique.