La vie nous réserve parfois des surprises. Comme lorsque Prime Vidéo lance un spin-off de sa série The Boys sur lequel on n’aurait pas misé grand-chose et qui se révèle une excellente façon de prolonger l’univers. Et parfois elle préfère continuer à nous mettre des coups de pied alors qu’on est au sol. Comme lorsque Netflix lance un spin-off de sa série La Casa de Papel sur lequel on n’aurait pas misé grand-chose et qui se révèle une excellente façon de continuer à faire de l’argent sur la licence. Bref, on va vous raconter les aventures de Berlin in Paris.
Entendons-nous bien, les deux premières parties de la série créée Esther Martínez Lobato et Álex Pina (équivalent de la saison 1) à l’époque où ce n’était pas une propriété de la firme au N rouge apportait une certaine fraîcheur, et même ses grosses ficelles participaient au charme du show. Sauf que Netflix a tout de suite compris le potentiel de la franchise et lui a offerte trois autres parties et une adaptation coréenne, Money Heist : Korea. Bien lui en a pris puisque le succès a été au rendez-vous, les fans désireux de savoir quel coup allait encore nous préparer Le Professeur et comment il allait pouvoir se sortir de la montagne d’imprévues causée principalement par l’équipe elle-même.
Sauf que La Casa de Papel n’avait jamais été écrite à l’origine pour perdurer autant et ça se voyait au scénario, le braquage et les personnages étant devenus des clichés sur jambes avec des rebondissements écrits en pilotage automatique. Trois parties qui ont tiré sur la corde qu’on pensait à tort rompue. Nous étions naïfs puisque voilà que Berlin débarque avec sa propre série en ayant la gentillesse de nous rappeler tous les défauts de celle dont il s’inspire.
Nous retrouvons donc le personnage égocentrique toujours campé Pedro Alonso qui, pour se remettre d’un énième mariage raté, décide de se lancer dans un braquage en plein cœur de Paris avec une nouvelle équipe. L’enjeu : dérober 44 millions d’euros de bijoux en une seule nuit.
L’appréciation ou non de ces huit épisodes d’un peu moins d’une heure dépendra davantage de ce que vous êtes venus chercher. Si vous aimez Emily in Paris et les personnages qui passent la majeure partie du temps à parler d’amour, vous êtes au bon endroit. Si vous voulez voir une série sur un casse audacieux, les plans techniques et le jeu du chat et de la souris avec la police, vous en aurez pour votre argent pendant un épisode et demi. Maximum.
Berlin marque ainsi sa différence avec le show original en n’ayant quasiment jamais son braque en ligne de mire, préférant l’utiliser comme un prétexte pour son vrai fil rouge : le romantisme. La Capital de l’amour a un effet choc sur cette nouvelle galerie de protagonistes puisqu’il ne faut pas cinq minutes à chacun pour commencer à se jeter des regards équivoques avant que l’exploration des sentiments ne prenne complètement le pas sur l’intrigue.
C’est mignon, mais toujours complètement absurde dans un contexte où, et c’était déjà le cas avec La Casa de Papel, on aime nous rappeler qu’il s’agit de professionnels. Mais des professionnels de quoi ? On se doit, d’ailleurs, de remettre le Goya (équivalent espagnol du César ou de l’Oscar) de l’hôpital qui se fout de la charité à Berlin qui aime rappeler à ses copains qu’il faut rester concentrés là où il est le premier à faire des sorties de pistes. Est-ce que ça rend nos braqueurs amateurs plus attachants, plus humains ? Non, on est simplement face à un délit caractérisé de remplissage pour une série qui ne tiendrait pas une heure sur son vol de bijoux, y revenant simplement au début, au milieu et à la fin de la saison.
Du remplissage parce que tout le propos sur l’amour est conduit par des personnages construits comme des archétypes de leurs prédécesseurs (Bruce a un côté Denver, Cameron est la Tokyo du show, etc.) dont on voit rapidement les ficelles narratives afin de créer les couples. Des ficelles tirées bien trop vite pour que ce soit crédible, d’autant que ça focalise les interactions sur ces duos prédéterminés là où on aurait peut-être apprécié de voir davantage la cohésion du groupe hors de leur appétit physique. Incapable de faire diversion sur ses intentions, l’histoire se contentera alors de réunir machin avec machine à chaque fois que c’est possible, comme si Berlin était écrite pour être moins une copie de la Casa de Papel que celle d’une mauvaise télé-réalité.
En parlant de Berlin (pourquoi a-t-il déjà ce surnom d’ailleurs ?), si Pedro Alonso reste un acteur charismatique et talentueux, son personnage n’a pas les épaules pour porter une série en son nom propre, tant il est difficile de voir derrière cet amoureux de l’amour plus que de l’argent autre chose qu’un narcissique peu attachant ni captivant en chef de bande, sans son frère pour contre-balancer. Surtout que la série passe son temps à l’isoler du reste du groupe, créant ainsi un show dans le show qui est censé déjà lui être consacré.
Des problèmes d’écriture qui touchent aussi la police dont l’intervention dans le scénario fait office de gag puisqu’elle n’a quasiment rien à faire. On est loin du jeu de manipulation du Professeur ; ici, il suffirait presque que les forces de l’ordre laissent nos braqueurs agir d’eux-mêmes pour pouvoir les arrêter puisqu’ils sont bien plus experts dans l’art de saborder leur mission, victimes de leurs sentiments 23 heures sur 24. Difficile de voir une autre utilité aux policiers que de pouvoir exploiter une chose attendue dans un spin-off : le fan-service.
Parce que oui, Berlin nous rappelle qu’elle est bel et bien héritière de la Casa de Papel jusqu’au bout des ongles. Comment ? En multipliant ce que la série-mère savait faire de mieux, les Deus Ex Machina. La proportion d’événements survenant pour les seuls besoins du scénario frôle la bêtise ; constat d’échec d’une histoire qui ne sait pas où elle va, poussée uniquement par la nécessité d’amener une saison 2 pour prolonger le déplaisir. Berlin a pris les pires lacunes de La Casa de Papel et en a fait une série à part entière. Le braquage était donc là.
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« Nous retrouvons donc le personnage égocentrique toujours campé Pedro Alonso »
« Campé par » non plutôt ?
La voix de Berlin n’est pas la meme que celle de la Casa ( voix du doubleur de Robert Downey Junior ) ce qui est assez perturbant, et la série est un peu en mode copier coller de la casa, tu sent qu’ils veulent saigner la franchise la casa, encore une fois assez perturbant, les 1* sont plutot bien justifiées
C’est la raison pour laquelle je regarde en VOST en général, trop perturbant quand les acteurs changent de voix d’une série ou d’un film à l’autre, j’imagine même pas comment ça doit être perturbant lorsque c’est sur le même personnage
Entièrement d’accord. J’ai décroché dès le 2e épisode. On hésite entre un ocean eleven fadasse et un coup de foudre à Nothing Hill encore + niais que nature ! Zéro charisme chez les uns comme chez les autres, de nouveaux personnages clichés et insipides campés dans un Paris candide à la bisounours. Le braco n’est qu’un prétexte à l’épanchement de sentiments façon teenagers dont on n’a que faire. On s’ennuie, le conducteur est bancal, ça tire en longueur dès le début. À fuir !
Certes, le début n’est pas très captivant avec ces histoires d’amour un peu fades, alors qu’on s’attendait à une véritable intrigue à la Casa de Papel. Cependant, c’est après le casse, que la série devient HYPER MEGA INTÉRESSANTE et PALPITANTE, avec des rebondissements de malade, ALERTE SPOILER, surtout avec l’arrivée de nos deux déesses tout droit venues de la Casa de Papel : l’inspectrice Raquel et Alicia.
Après la casa de papel, on y court sans retenue, puis après 30 mn correctes, ça part complètement en vrille !!
“je suis amoureux”, “elle me rend fou” “j’aime son odeur” etc, ect… Quelle déception ! très peu de scènes de braquage et une tonne de “je t’aime moi non plus”
c’est une série pour ados, on s’y est em….! Absolument rien à voir avec la casa de papel, passez votre chemin.
J’ai regardé entièrement Berlin et je viens de commencer LCDP que je n’avais pas vu à l’époque
Il y a un truc que je ne comprends pas : au début de LCDP ils choisissent leurs pseudos en noms de ville (ils hésitent même à prendre des planètes ou des numéros) : pourquoi dans la série Berlin s’appelle déjà Berlin ?