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Critique Avatar : le dernier maître de l’air – Netflix aurait-il trouvé le secret des adaptations live réussies ? ⬇️

Netflix et les adaptations live, longtemps une histoire de (dés)amour qui semble aujourd’hui prendre définitivement fin avec celle, très attendue, de l’animé culte Avatar : le dernier maître de l’air. Alors, verdict ?

Fût un temps où Netflix était davantage intéressé par l’exploitation de droits que par le respect de l’oeuvre. C’est ainsi que le service de SVoD nous a offert ce qu’on aime appeler l’autoroute de l’enfer avec une production américaine avec des acteurs de chair et d’os intitulé Death Note, deux saisons animées d’une relecture… originale (pour le dire poliment) des Chevaliers du Zodiaque, ou encore une série live Cowboy Bebop qui avait décidé de partir dans toutes les directions, sauf la bonne. On en oublie volontairement dans la liste, mais c’est juste pour dresser un rapide résumé de ce que Netflix avait pu produire de pire avec une nonchalance affichée.

Avatar : Le dernier maître de l'air
© 2023 Netflix, Inc.

Et puis un semi-miracle a eu lieu alors que la crainte était hautement justifiée. La plate-forme de streaming s’est attaqué à une adaptation live du patron des mangas actuels, One Piece. On en tremblait d’avance, priant pour que le projet s’écroule avant la première mise en boîte tant l’univers d’Oda semblait inadaptable (malgré la supervision de ce dernier) et encore moins par Netflix avec l’esprit qu’on leur connaissait.

Avatar : Le dernier maître de l'air
© 2023 Netflix, Inc.

La première saison du show est sortie. Imparfaite, bénéficiant d’un visuel pas toujours attrayant, raccourcissant des pages entières de l’oeuvre et pourtant… elle ne dénigrait en rien son modèle, retranscrivait son esprit en faisant ce qu’on attendait d’elle : non copier, non insulter, mais adapter. La série live One Piece a réussi l’impossible : ouvrir ce monde à un nouveau public tout en s’accordant les bonnes grâces d’une large partie des fans d’origine. Ce qui est déjà beaucoup lorsqu’on voit d’où on vient et ce qu’on aurait pu avoir.

Avatar : Le dernier maître de l'air
© 2023 Netflix, Inc.

Quelques mois plus tard, là encore la surprise fut grande lorsque la firme récidivait avec l’adaptation live Yū Yū Hakusho. Mêmes qualités, mêmes défauts, mais surtout une envie de bien faire et une preuve que l’équipe derrière avait lu et compris ce qu’ils adaptaient. Est-ce qu’on peut enfin commencer à voir venir ces productions sans sentir qu’on allait encore vivre un cauchemar ? Est-ce qu’avec One Piece, Netflix aurait compris qu’il allait toucher à des communautés de fans bien plus importantes et présentes que sur des œuvres appartenant désormais à un certain passé et qu’il ne fallait mieux pas leur cracher dessus ?

Avatar : Le dernier maître de l'air
© 2023 Netflix, Inc.

Une très longue introduction nécessaire pour parler du sujet qui nous intéresse aujourd’hui : Avatar : le dernier maître de l’air. Ici, le combat s’annonçait tout aussi délicat qu’avec One Piece – la série animée en trois saisons de Nickelodeon ayant eu succès qui n’a jamais faibli depuis, à une exception près. Le show a déjà connu une adaptation live en 2010 sous la forme d’un long-métrage de M. Night Shyamalan et elle a particulièrement été mal reçue. Chat échaudé…

Avatar : Le dernier maître de l'air
© 2023 Netflix, Inc.

D’autant que le rapport des amateurs avec cette version Netflix a connu des hauts et des bas. Le choix du casting, les premières images, les premières bandes-annonces, les voyants semblaient au vert. Et puis, plus on s’est rapprochés de la sortie, plus les petites phrases lâchées ici et là par l’équipe pendant la campagne promo ont refroidi beaucoup de gens avec la peur que les changements amenés dénaturent l’histoire ou des personnages. Alors, bilan ?

Avatar : Le dernier maître de l'air
© 2023 Netflix, Inc.

Cette première saison de huit épisodes suit, dans les grandes lignes, son pendant animé. Les nations du feu, de l’air, de l’eau et de la terre vivaient en harmonie grâce à l’équilibre apporté par l’Avatar, un être capable de manier les quatre éléments, garant de la paix. Mais lorsque la nation du feu décida d’envahir les pays voisins, l’Avatar actuel, Aang, un jeune maître de l’air pas encore formé au rôle qui lui incombe, se retrouve prisonnier dans la glace. Cent ans plus tard, Aang est libéré grâce à l’aide de deux jeunes gens d’une tribu de l’eau, alors que la guerre fait toujours rage et que la nation du feu est sur le point de la gagner. Il va lui falloir accepter sa lourde tâche d’Avatar et partir en quête de maîtres capables de lui enseigner les autres éléments.

Avatar : Le dernier maître de l'air
© 2023 Netflix, Inc.

Dès l’introduction, on sent bien qu’il va y avoir des changements par rapport à son modèle, mais jamais ces changements viendront travestir ce dernier, au contraire. Là où la première saison de l’animé pouvait paraître assez brut de décoffrage à ses débuts avec une plongée immédiate dans des intrigues dont on ignore encore les aboutissants et les protagonistes – au point où le générique comble les trous creusés par le pilote dès le deuxième épisode -, cette version prend le temps de placer un contexte en réordonnant les événements.

Avatar : Le dernier maître de l'air
© 2023 Netflix, Inc.

On suit le même fil rouge, les mêmes passages obligés, mais d’une façon réorganisée pour donner un sens à chaque chose là où le show de Nickelodeon pouvait se perdre en épisode transitoire. Cet Avatar : le dernier maître de l’air laisse moins de place au hasard, à la coïncidence, donnant une raison d’exister à chaque chose, à chaque voyage, à chaque personnage.

Avatar : Le dernier maître de l'air
© 2023 Netflix, Inc.

Cela demande forcément de réapprendre ce que le sens du mot adaptation veut dire. Il n’est pas question de fidélité aveugle et s’il faut modifier certains rôles ou déplacer leur présence pour que le trajet gagne en épaisseur dans son ensemble, Avatar : le dernier maître de l’air n’hésite jamais, privilégiant l’histoire que la série entend raconter davantage que celle que nous connaissons.

Alors oui, on a droit à des raccourcis sur certaines intrigues, plusieurs épisodes de l’animé ici fusionnés en un seul, mais, à quelques exceptions près (cette insertion maladroite du groupe de musique reste lunaire), ce n’est jamais gratuit. Cela permet de nous offrir un récit plus condensé, peut-être parfois mieux mené et toujours en adéquation avec ce qui suit. Oui, Sokka bénéficie de quelques changements dans son caractère, comme les autres, mais à aucun moment cela ne modifie la nature profonde du personnage dont le cheminement intérieur emprunte une ligne similaire à sa version dessinée. Les libertés que s’accordent les scénaristes ne s’éloignent jamais de ce qui a fait le succès du Dernier maître de l’air.

Avatar : Le dernier maître de l'air
© 2023 Netflix, Inc.

Et c’est parce que la série a été pensée comme une série à part entière et pas une copie impossible de l’original qu’on peut également rentrer dans cet univers sans avoir connaissance de ce dont il s’inspire. Comme One Piece, Avatar est autant un prolongement de l’œuvre sous un autre prisme qu’une porte d’entrée pour qui voudrait se plonger dedans avant de s’organiser une séance de rattrapage (on vous le conseille).

Avatar : Le dernier maître de l'air
© 2023 Netflix, Inc.

Un soin que l’on retrouve dans le choix de casting à tous les niveaux puisque chacun peut être vu comme une véritable transposition de chair et d’os de leurs modèles. La seule différence se fera alors en termes de puissance de jeu. Certains acteurs peuvent parfois accuser de leur jeune âge comme le Aang de Gordon Cormier dont la prestation paraît maladroite par moment, ou Dallas Lieu dérapant sur le surjeu. Par contre, Kiawentiio (Katara), Ian Ousley (Sokka), Paul Sun-Hyung (Oncle Iroh) et Daniel Dae Kim (Ozai) survolent les débats.

Avatar : Le dernier maître de l'air
© 2023 Netflix, Inc.

Qu’est-ce qu’on peut reprocher à cet Avatar : le dernier maître de l’air ? Une production visuelle instable qui peut autant impressionner lorsqu’elle lâche les chevaux que faire preuve d’économies de moyens sur certains fonds verts, décors, maquillages ou doublures numériques visibles, un léger ventre mou en milieu de saison et quelques passages trop obligés. Une goutte d’eau lorsqu’on regarde le chemin parcouru par les productions maison. Avatar : le dernier maître de l’air est, sans doute, à ce jour, l’adaptation live la plus réussie par Netflix.

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Notre avis

Avatar, le dernier maître de l'air a les défauts des récentes adaptations live Netflix, mais possède cette même envie de bien faire, de satisfaire le fan que de plaire à un nouveau public. On pourrait dire que la série continue de pousser vers le haut ces productions en relevant une nouvelle fois l'échelle de niveau. Il y a encore à dire, sauf qu'on revient tellement de loin qu'avoir aujourd'hui une adaptation qui peut se présenter comme telle sans en avoir honte, c'est avoir franchi un sacré cap.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
8 commentaires
  1. Merci pour votre avis qui ne fait que confirmer mon propre avis . Avatar de Netlix et un Avatar réussis pour un profane comme moi

  2. Si il faut comparer avec les autres productions Netflix, c’est sûr qu’il y a de l’avancée.
    Mais il faut avant tout rester objectif et juger l’oeuvre en tant que telle, et là le bât blesse.
    Vos critiques sont de façon abusée trop positives en générales. ça manque de recul je trouve, mais ce n’est que mon avis

  3. @ Druidine : mais à la base, c’est un dessin animé de Nickelodeon destiné aux enfants 😉
    NF allait quand même pas en faire une version pour 18+

  4. On s’est fait la saison 1 en un dimanche avec mon fils de 9 ans et in a passé un très bon moment. C’est bien la 1ère fois que je partage 100% des critiques ou -. Alors oui à ceux qui peuvent le trouver “enfantin” je rappelle qu’avatar dans sa version originale est en bibliothèque verte on ne va du coup le transformer en walking dead.

  5. J’ai adoré la série avatar. Pouvoir la voir en vue réelle change tout, j’avais peur que le téléfilms soit comme le film. Mais il on sus changé l’histoire juste assez pour que nous n’ayons pas l’impression de suivre une rediffusion ou l’on C exactement se qui va ce passer. En bref je suis impatient de voir la suite, et j’espère qu’elle sera tourné ces pour cela que je vous invite tous à regarder avatar on a pas le temps de s’ennuyer. Je croise les doigts pour la suite !!!

  6. La série est un régal, je n’aime pas les animés et j’ai été agréablement surpris par la série. Les acteurs sont attachants. Ce genre de production aurait très bien pu être diffusé dans des salles de cinéma, tant la qualité est bonne. Merci Netflix pour le partage à un prix abordable ! Je recommande vivement pour ceux qui n’ont pas envie de regarder un animé mais qui veulent passer un bon moment !

    1. Il y avait combien de chiffres sur le chèque que vous a fait Netflix pour dire l’histoire avait gagné en épaisseur ?

      Rajouter Ozai et Azula était juste le pire choix possible, surtout pour nous sortir qu’Azula a du mal avec la maîtrise du feu. Pour rappel dans le dessin animé de base Azula est un prodige, le plus puissant maître du feu de toute la licence.

      Aussi pareil retirer le machisme de Sokka, fait qu’il n’y a plus à le remettre en place résultats Katara devient un pot de fleur. Les champions ont réussi l’exploit à rendre la série sexiste en voulant supprimer le sexisme d’un personnage.

Les commentaires sont fermés.

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