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Critique Astérix Le Combat des Chefs : alors, Chabat ou ça va pas ?

Les irréductibles Gaulois s’invitent sur Netflix avec une série d’animations pleine de promesses : mais sont-elles tenues ?

Par Toutatis, Alain Chabat est de retour aux commandes d’un projet Astérix & Obélix et ce n’est pas trop tôt. 23 ans après Mission Cléopâtre, l’humoriste et cinéaste s’attaque pour une seconde fois à l’univers d’Uderzo et Goscinny mais sous un nouvel angle cette fois-ci : celui de l’animation. Il faut dire qu’après les dernières excursions des Gaulois en live-action, un retour aux sources était plus que nécessaire. Et puisque c’est dans les plus vieux chaudrons que l’on fait la meilleure potion magique, la nouvelle série n’hésite pas à se la jouer rétro… Mais pas trop.

Après deux longs-métrages animés en 3D, les Gaulois poursuivent sur cette voie artistique plus moderne mais n’oublient pas d’où ils viennent. La nouvelle adaptation de Chabat est à la fois fraîche et commémorative, grâce à une approche contemporaine mais respectueuse de grands volumes de la bande dessinée originale. Car si la série emprunte son titre à l’album Le Combat des Chefs de 1966, les épisodes n’hésitent pas à incorporer des éléments scénaristiques empruntés à d’autres apparitions des personnages. En résulte alors une parfaite compilation de tout ce qui se fait de mieux chez Astérix : comédie, action et émotions.

Le Mission Cléopâtre de cette génération

Si le long-métrage de 2002 est aujourd’hui encore gravé dans l’esprit des spectateurs français, c’est parce qu’Alain Chabat est un maître de l’humour intemporel. Les blagues de l’époque sont toujours aussi efficaces et ne montrent que très peu de signes de vieillesse : un exploit que l’on peut difficilement attribuer à la grande majorité des comédies françaises (et du monde entier). Et c’est ce même talent qui fait la force d’Astérix & Obélix : Le Combat des Chefs malgré les années qui séparent ces deux œuvres. Chabat n’a rien perdu de sa superbe, car sa plume a toujours su nous faire rire de tout, avec tout le monde. La rumeur voudrait que l’on “ne peut plus rire de rien”, mais la source du problème est ailleurs.

Astérix Combat Chef Bulles
© Netflix

L’humour n’a pas à être acerbe pour être efficace : tout est une question d’écriture et de timing, deux notions qu’Alain Chabat maîtrise à la perfection. Et c’est en conjuguant son style si particulier à la comédie et aux références d’aujourd’hui que l’humoriste parvient à se surpasser. Les punchlines s’enchaînent sans jamais nous laisser le temps de reprendre notre souffle, et toutes les générations en prennent pour leur grade avec des blagues parfaitement taillées pour raisonner avec une large audience. Oui, Astérix et Obélix : Le Combat des Chefs est aussi drôle que Mission Cléopâtre, et ses répliques ne tarderont pas à devenir tout aussi culte : de quoi devenir la référence d’une nouvelle génération.

Un doublage qui donne la pêche, comme la potion magique

Et qu’est-ce que serait un script de Chabat sans des comédiens prêts à se lâcher pour nous faire rire. La comédie quasi permanente qu’impose le créateur nécessite une réactivité et un talent d’acteur qui n’est pas donné à tout le monde. Il s’agit là d’un humour vivant, qui doit être glissé dans les répliques de façon naturelle : de quoi amplifier l’absurdité des propos pour un effet toujours plus hilarant. Et autant dire que le casting ici présent signe un sans faute. Astérix et Obélix n’ont jamais paru aussi humains qu’avec l’interprétation que nous livrent Alain Chabat et Gilles Lelouche. Et voilà ce qui fait de cette série une œuvre à part entière : l’humanité. Personne ne s’exprime comme un personnage de dessin animé, à la prononciation exacerbée et aux intonations nasillardes. Les personnages paraissent aussi humains que vous et moi, parfois drôles, parfois bêtes, mais toujours attachants.

Astérix Comabts Chef Potion
© Netflix

Les fous rires à répétition ne peuvent uniquement être attribués à la plume de Chabat : le travail d’interprétation est d’un niveau encore rarement vu sur le petit (voire même le grand) écran. Qu’il s’agisse de la performance de Thierry L’Hermite en Panoramix, de Laurent Lafitte en Jules Cesar ou encore Anaïs Demoustier en Metadata, les figures d’un film d’animation ont rarement paru aussi vivantes et sincères.

Tout est dans les détails

Et sans surprise, les visuels d’Astérix & Obélix : Le Combat des Chefs méritent également d’être félicités. Malgré quelques effets parfois désuets (les particules de fumées et d’eau) ou des inspirations un peu trop forcées (la potion magique et ses lumières façon Spiderverse), le charme de la série opère sans soucis. L’univers imaginé par Uderzo et Goscinny n’a jamais été aussi coloré et vivant que dans cette adaptation, qui n’hésite pas à jouer avec des techniques modernes pour briser la frontière entre animation et BD. Des onomatopées et autres bulles s’invitent naturellement sur certains plans, sans jamais nous déconcentrer de l’action qui se déroule sous nos yeux.

Tandis que certaines blagues sont déjà difficiles à comprendre voir même entendre lors d’un premier visionnage, d’autres références viennent également se cacher dans les décors et dans les mimiques des personnages : de quoi nous offrir une sacrée chasse aux easter-eggs. Astérix & Obélix : Le Combat des Chefs est le genre de programme que l’on prendra plaisir à voir et revoir, encore et encore, aux côtés d’amis ou de membre de la famille, car il n’a jamais été aussi simple et naturel de rire à l’unisson devant la télé.

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Notre avis

Alors que la dernière aventure des Gaulois dans l'Empire du Milieu donnait envie que tout s'arrête, on aurait aimé que cette adaptation du Combat des Chefs ne prenne jamais fin. Avec seulement cinq épisodes d'une trentaine de minutes, où l'humour ne nous laisse aucun répit, cette mini-série tient le format parfait pour éviter l'ennui, mais nous laisse tout de même sur notre faim. Tel Obélix qui n'a plus le droit de goûter à la potion magique après être tombé dedans, nous voilà tombés une nouvelle fois sous le charme du talent d'Alain Chabat, si bien qu'il nous tarde déjà qu'i signe à nouveau pour une autre adaptation !

L'avis du Journal du Geek :

Note : 10 / 10

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