Si le monde entier aura les yeux rivés sur son Superman l’an prochain, film censé amorcer le nouveau virage pris par DC Studios et installer l’univers qu’il a pensé pour Clark Kent et ses collègues, c’est pourtant par une série d’animation annoncée depuis un moment que James Gunn a officiellement instauré son ère et son DCU.
Oui, finalement, à force de soigner la com’ autour de la prochaine adaptation de l’homme d’acier, forcément attendu après le passage d’Henry Cavill, la popularité de son incarnation auprès des fans et son vrai/faux retour en Superman dans le giron de James Gunn, on en avait presque oublié que le premier élément du chapitre 1 du nouveau DCU, baptisé « Gods and Monsters » n’était autre que la série d’animation Creature Commandos. Et comme son nom l’indique c’est par les monstres que Gunn a choisi de commencer à écrire sa nouvelle histoire.
Première production du DCU
Celle-ci n’est finalement pas si dépaysante que ça pour le public connaisseur et même celui moins au fait de toute l’actualité des super-héros DC puisque cette série d’animation n’est finalement que la suite directe du Suicide Squad réalisé par James Gunn lui-même trois ans plus tôt. À l’époque, le papa des Gardiens de la Galaxie chez Marvel avait déjà officié les pompiers de service pour DC, devant réhabiliter l’équipe de bras cassés mis en scène par David Ayer et porté par Margot Robbie et Will Smith. Celle sorti en 2016 et qui avait bidé, au grand dam de Warner Bros. De ce projet était sorti de terre l’excellente série Peacemaker, avec toujours Gunn aux commandes.
Vous vouliez des monstres ? En voilà. #CreatureCommandos pic.twitter.com/ZHWBOVz2sB
— Max France (@StreamMaxFrance) December 5, 2024
Rien de plus logique pour entamer une ère aux enjeux ô combien importante que de jouer quelque part à domicile et Creature Commandos épouse toutes les qualités et ingrédients d’une production signée James Gunn : humour, action, spectacle et émotion. Le tout servi avec une histoire là aussi sans prise de risques aux premiers abords, puisqu’il s’agit d’une suite directe au Suicide Squad du même réalisateur.
Monstres et Cie
Après les événements de Corto Maltese et les pertes enregistrées, la toujours aussi désagréable Amanda Waller a désormais interdiction de faire appel à des super-vilains pour mener à bien ses missions. C’est donc du côté des monstres qu’elle va devoir puiser pour faire le sale boulot et elle monte en un temps record la Task Force M (M pour monstres) avec Rick Flag Sr, père du Rick Flag que l’on a découvert puis pleuré au cinéma.
À l’image de ces dernières productions, James Gunn nous offre un panel de personnages détonants, drôles, torturés et pour qui on peut s’attacher très vite. Une mariée née d’une expérience morbide et promise à l’origine au monstre du Dr Frankenstein (la Mariée), un robot conçu pour abattre du nazi (G.I Robot), une femme poisson hyper intelligente (Nina Mizursky), un squelette phosphorescent (Dr Phosphorus), un rongeur (Weasel) déjà aperçu dans le précédent Suicide Squad et survivant du fameux projet « Starfish » et au milieu de tout ça un soldat marqué par la mort de son fils.
Évidemment tous ces personnages vont passer sur le grill, comprenez que l’histoire principale – la protection de la princesse (Ilana) d’un pays fictif (le Pokolistan) contre une sorcière aux pouvoirs surpuissants (Circe), directement issue du royaume des Amazones cher à Wonder Woman – les amènera à chaque fois à revivre leur passé sous forme de flash-backs. Et pour le coup, la recette est efficace.
Casting, humour, situation : tout y est
Il en va de même pour l’animation, un peu rigide sur les phases de dialogues (coucou Invincible) mais particulièrement convaincante lors des moments de bagarre. Et il y en a beaucoup, avec une violence parfois inouïe. Creature Commandos flirte toujours avec la ligne du politiquement correct et animation ou pas, il n’est pas à montrer à toutes les paires d’yeux évidemment. Mais la recette a le mérite d’être particulièrement efficace.
Déjà pour les bonnes raisons évoquées plus haut. Mais aussi pour celles-ci : une facilité de consommation intéressante, avec 7 épisodes de 25 minutes environ. Un peu court à première vue et pourtant tout ce qui doit être dit ou montré tient dans le timing indiqué. Ajoutez à cela un casting vocal de premier ordre — c’est dans cette configuration qu’on a pu voir les épisodes – porté notamment par Franck Grillo, transfuge de Marvel qui prête sa voix à Rick Flag Sr, Anya Chalotra (The Witcher) qui en fait de même avec Cerce, et Viola Davis forcément pour Amanda Waller et vous avez une expérience véritablement séduisante, peut-être plus encore pour ceux qui découvriraient l’univers de James Gunn par ce biais.
Et maintenant, Superman
Car il est bien question de ça, de lui et de son style. Derrière une histoire aussi épaisse que celle des précédents Suicide Squad, le patron de DC Studios fait ce qu’il fait de mieux, rendre humains et attachants des laissés pour compte et raconter des histoires touchantes, pleines de messages à travers eux, toujours aidés par son frère, Sean, pour assurer la caution humoristique avec un ou deux personnages comme c’est le cas ici (G.I Robot et Weasel). Et la formule fonctionne merveilleusement bien.
En revanche, si elle constitue une belle entrée en matière, elle n’est en rien une prise de risques pour Gunn. Et encore moins une garantie pour la suite, puisqu’on doute que Superman soit abordé de la même manière et avec les mêmes standards. En juillet il faudra encore convaincre, avec une attente toute autre. D’ici là, il est toujours temps de savourer Creature Commandos, dont les deux premiers épisodes sont déjà disponibles sur Max et qui sera ensuite distillé à raison d’un épisode par semaine.
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