Ce n’est pas parce qu’un contenu peut défier les pronostics et occuper le podium du Top 10 des programmes d’une plate-forme de streaming que cela en fait un gage de qualité. Prime Video nous l’a prouvé récemment avec le film qui s’est adjugé la première place pendant plusieurs jours alors que de notre avis, il n’aurait jamais dû exister. Et non, on ne tapera jamais assez sur Le Jardinier. Toutefois, aujourd’hui, c’est un autre navet qui a attiré notre attention, l’actuel Top 2 du catalogue Netflix. Oui, on sait, les goûts, les couleurs… Il faut de tout pour faire un monde… tout ça, tout ça. Mais quand même. Il faut savoir pousser Medusa dans les orties.
Quelle est l’histoire de Medusa ?
Bárbara Hidalgo est la future PDG de Medusa, un puissant groupe possédant des entreprises dans tous les domaines, depuis la restauration jusqu’au sport. Seule à bord de son yacht, elle est victime d’une tentative d’assassinat. Souffrant de pertes de mémoire, avec l’aide de l’inspecteur Danger, elle va tenter de trouver le coupable. Celui-ci pourrait bien se cacher au sein de sa propre famille. Une famille où chaque membre a vu le pouvoir lui monter à la tête et où tous ont quelque chose à cacher.
Voilà l’intrigue des 12 épisodes d’environ 35 minutes qui composent la série. À noter que celle-ci est actuellement au cœur d’une polémique, car les personnages seraient inspirés d’une famille importante de Barranquilla, lieu où se déroule le récit, et un avocat aurait entamé une action en justice. Netflix n’a pas réagi et les acteurs, eux, maintiennent que tout ceci n’est que fiction. De notre opinion, si procès il y a eu, cela devrait être sur la qualité du show.

Une série écrite pour et par le cul
Seule sur son yacht, Bárbara a des flashs de toutes ses coucheries avec des partenaires variés, et commence à se toucher avant qu’une explosion ne la projette par-dessus bord. On était loin d’imaginer que les premières minutes de Medusa allaient donner le ton de la série dans son ensemble.
Avec son complot familial où chacun tente d’obtenir sa part du gâteau en plantant des couteaux dans le dos, on voyait dans le show un ersatz de Succession, la série phare d’HBO. Moins qualitatif, certes, mais regardable. Et comme fil rouge, une intrigue policière menée par un inspecteur au nom qui claque, Danger (Manolo Cardona, vu dans Qui a tué Sarah ?). Bref, quand il a fallu choisir quelle nouveauté regarder sur Netflix, il faut avouer que Medusa avait des arguments au moins divertissants. Et puis 35 minutes, ça passe vite.
Alors loin de nous de jouer la pudeur pour quelques scènes de picoti picota, bien au contraire, mais il semble important d’opérer une différenciation : comment séparer le film pour adulte d’une série Netflix. Dans le premier, le scénario n’est qu’un prétexte pour amener deux, trois, ou davantage de personnes à jouer à Twister sans Twister. Dans la seconde, normalement, c’est l’inverse, la scène intime étant justifiée par le récit ou la construction des personnages. Medusa a l’apparence d’une série Netflix, mais la narration d’un film pour adulte.

Concrètement, toutes les cinq minutes, une séquence de bête à deux dos viendra déshabiller le peu de scénario à l’écran. Un effeuillage que l’histoire tente de justifier en basant l’ensemble de son intrigue sur les coucheries des uns, des autres, des uns avec les autres. Et quand il y a un trou, revoilà les flashs érotiques de Bárbara repassant au montage pour la quatrième fois. La sexualité est si prédominante dans le show que cela devient rapidement ridicule, comme lorsque notre cher « Danger » flirte avec la principale concernée de son enquête minute 2, puis s’en rapproche très intimement minute 4. On imaginait une série ne volant pas haut, on ne soupçonnait pas qu’elle allait à ce point voler à l’horizontale.
Un constat que l’on aurait pu pardonner si, au moins, Medusa avait fait les choses bien à ce niveau. Mais non. Les scènes crues sont si sages et si rapides que l’on n’en a même pas pour notre argent alors que c’est tout ce que la série cherche à nous vendre. D’autant que le show fait beaucoup d’efforts pour jouer le jeu des sept différences avec un contenu plus olé olé avec ses acteurs reproduisant une mauvaise télénovela. Medusa est pensé comme un film pour adultes, sans le principal intérêt d’un film pour adultes. Le bilan était catastrophique, le voilà également frustrant.
On finira sur une liste de choses qu’il est préférable de faire au lieu de regarder Medusa : vider la machine à laver, ranger ses stylos par couleur, tenter de toucher son nez avec le bout de sa langue, découvrir qu’on peut multiplier la table de 9 avec ses doigts, monter un meuble, ou encore faire l’amour à sa ou son partenaire afin de rendre hommage à la série.
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