La première chose qui frappe quand on découvre Carnival Row, c’est son univers. Sombre, poisseux, et portant un héritage assumé du Londres victorien de Jack l’éventreur, la trame de fond de la série n’est pas particulièrement originale, mais il faut bien admettre qu’elle saura séduire les amateurs du genre. Le ton est d’ailleurs donné dès le départ. Loin de The Boys et de ses super-héros psychopathes, ou de l’humour absurde et british de Good Omens, la nouvelle série originale d’Amazon Prime nous dépeint un monde fantastique et dramatique, dans lequel humains et créatures légendaires cohabitent tant bien que mal dans la métropole de Burgue. Contraints à l’exil après la destruction de leur terre natale, fées, centaures et autres faunes doivent faire face à l’hostilité de leurs hôtes, tandis qu’une série d’agressions et de meurtres sanglants secouent l’ensemble de la communauté fantastique et mettent à mal l’équilibre déjà précaire de l’entente interespèces. C’est dans ce contexte particulièrement tendu que le détective Rycroft Philostrate (Orlando Bloom) retrouve Vignette Stonemoss (Cara Delevingne), une jeune fée qu’il a aimé, puis abandonnée en plein champs de bataille.
Vignette et Philo, un duo magique ?
Avec Orlando Bloom (Le Seigneur des Anneaux, Pirates des Caraïbes) et Cara Delevingne (Suicide Squad, Valérian) dans les rôles principaux, René Echevarria et Travis Beacham savaient qu’ils ne prenaient que très peu de risques. Qu’on les aime ou pas, les deux acteurs assurent leur rôle sans fausse note, et il en est de même pour les personnages secondaires, qu’il s’agisse de la fée Tourmaline interprétée par Karla Crome, ou de l’irascible Imogen Spurnrose, jouée par Tamzin Merchant. Pourtant, malgré des noms tout droit sortis d’un roman de Lewis Carroll et un casting réussi, le rendu se révèle finalement assez plat. On a du mal à s’attacher aux personnages, et même après trois épisodes sur les huit que compte la première saison, la mayonnaise (magique) peine à prendre.
Une intrigue prometteuse mais convenue
On l’a déjà dit plus haut, la toile de fond de Carnival Row, bien que réussie, ne se distingue pas par son originalité. On aurait aimé changer d’avis en ce qui concerne l’histoire, mais il faut admettre que là encore, la série a tendance à enchaîner les écueils des genres fantastique et policier, souvent jusqu’à l’indigestion. Au bout de trois épisodes, et malgré une intrigue qui semble déjà bien avancée, on espère encore le twist qui va faire de Carnival Row le show original et haletant qu’on attendait. À ce stade de la série, la narration tente pourtant de multiplier les arcs intéressants, mais reste encore beaucoup trop convenue. Espérons que les choses s’amélioreront avec la suite de la saison…
En revanche, si les bande-annonces nous avaient fait miroiter un drame romantique au travers de l’histoire d’amour déchirante de Vignette et Philocrate, il faut bien admettre que Carnival Row ne baigne pas (trop) dans l’amour niais, du moins dans ses premiers épisodes. On craignait la multiplication de scènes nostalgiques et larmoyantes entre les deux amants déchus, le résultat est finalement plus sombre que prévu. Sans être ubiquiste ni insupportable, la violence de certaines scènes est bel et bien présente, de même que le sexe, fruit de l’hypersexualisation des fées dans la série. Malheureusement, là encore le résultat sonne assez creux et indigeste, au point qu’on a parfois du mal à comprendre l’intérêt de certains passages.
Des effets spéciaux inégaux
Pour une série fantastique, il semblait logique voire nécessaire que les effets spéciaux, mécaniques ou ajoutés en post-production soient irréprochables. Une fois n’est pas coutume, Carnival Row oscille entre la brillante réussite et le raté total. Les maquillages des personnages mythiques comme les faunes fonctionnent vraiment bien à l’écran par exemple, mais certains détails de la série font presque mal aux yeux. C’est notamment le cas des ailes des fées, qui manquent parfois cruellement de réalisme. Si en action ces dernières réussissent à faire illusion, dans certaines scène “au repos”, elles tombent comme de simples morceaux de tissus, rendant la chose non seulement inesthétique, mais aussi difficilement crédible sur le plan physique. Dans le même esprit, le design de certaines créatures non-anthropomorphiques, aura eu le mérite de nous marquer malgré la fulgurance des scènes dans lesquelles les monstres en question apparaissent dans les premiers épisodes. En 2019, on s’attendait à franchement mieux, surtout pour une série aussi ambitieuse que Carnival Row.
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Ouais, alors si vous avez “binge-watché”, là, on s’incline….🙄
Pour ceux qui ne savent pas ce que veut dire binge-watché traduction siouplait !
Le binge-watch c’est le fait de regarder tous les épisodes d’une saison (ou toutes les saisons) en une seule fois, comme un marathon visuel en quelque sorte 🙂
juste vue le 1er épisode ça me parait pas trop mal.
VF en octobre merci le non professionnalisme d’amazon
merci dude !
Amazon prime est beaucoup moins puissant que Netflix à quoi pouvait tu t’attendre.
les vostfr est présent est largement mieux tu pourras apprendre l’anglais et profiter des voix originales.
Donc en gros vous mettez une note après avoir vu 3 épisodes ? un peu sévère non? Certes l’intrigue est un peu longue au début, mais la série est intéressante.
l’auteur de l’article a effectivement évolué et grandi sans connaitre autre chose que des séries où il faut abosulement qu’il se passe qqch en permanence. j’ai aussi l’habitude de juger un livre sur les 10 premières pages ou regarder le 1/4 d’un tableau pour ensuite critiquer sur internet.
Syndrome des générations ayant grandi avec les réseaux sociaux= impatience, besoin de sensations immédiates…
La série est bonne et pose un bon univers pour les saisons à venir.
Il faut juste brancher ses neurones. Regarde une série dans autre chose que sa langue originale avec sous-titre (que ce soit la Casa del Papel, des séries UK/US, des Drama Coreen) tout se regarde en VOSTF … le reste n’est qu’hérésie !
Quand tu vas au resto, tu ne dis pas au serveur ‘alors je voudrais ce plat, mais cuisiné par le gars du resto en face’ ben là, c’est pareil.
Ne nous impose pas ta façon de voir les choses petit bonhomme moi je me branle de la main gauche qu’est ce que sa peu me foutre que tu te branle de la main droite… triste ***** t’aime trop t’étaler mais t’en oublie l’odeur, respecte les autres t’en aura surement en retour.
“Après avoir vu trois épisodes sur les huit[…]”
😂 😂 😂 😂
Cet article de ***** mettez ça en premier ligne la prochaine fois j’aurais pas perdue mon temps a lire votre avis -_-‘
Comment vous pouvez juger une œuvre sur 3 épisodes ? Serieux … changez de métier si vous n’aimer pas ce que vous faite ! Sérieux génial un bon 4 sur 5
Une critique quasi assassine après visionnage de 3 épisodes de moins d’1 heure ? Il faudrait sans nul doute prendre plus de temps. Et puis 3 épisodes, ça ne s’appelle pas bing watcher (malgré la définition wikipédia. Regarder 2/3 épisodes de suite c’est tout simplement “aimer” !). En tant que critique moi-même j’ai souvent dû avaler des saisons de 18/22épisodes, et souvent de séries que je n’aimais pas, en un week-end pour pondre mon papier. Parce qu’en quoi serions-nous convaincants et honnêtes si nous ne regardions qu’1/3 d’une saison pour la critiquer ? Ce que nous faisons est déjà subjectif alors si la subjectivité manque de fond, autant prendre une soirée de plus pour terminer la saison. ” De notre côté, on tentera peut-être de poursuivre le visionnage le temps d’un ou deux épisodes supplémentaires ” Sérieusement ??? Je pensais le JdG un peu plus poussé.
Si on peut reprocher à Carnival Row d’être parfois lourd (et encore !) c’est dans sa propension à utiliser la thématique de l’exclusion sociale et de notre réaction à accueillir des immigrés/des clandestins. On retrouve à présent cette thématique partout bien qu’elle soit séculaire. L’univers pseudo victorien est admirablement retranscrit de par les décors et les costumes. Le cheminement de l’histoire peut paraître lent mais n’en est-il pas pareil dans tous les débuts de série ? Il faut placer les personnages, le contexte et sa crise avant de plonger par strates dans le vif du sujet. Dans Carnival Row, on ne peut pas dire qu’on attende 7 siècles ! Quitte à vouloir un non stop de violence et d’action autant regarder les Inflitrés en boucle, ça fera comme une série ! Avoir une série policière/Ere victorienne/Fantastique tournée comme si on était au XXIe siècle serait totalement anachronique et sans sens.
Là encore où on peut voir de l’effet de com’ c’est en intégrant Cara Delevingne qui a toutefois très bien évolué depuis Valérian et qui trouve très bien sa place auprès d’acteurs et d’actrices avec davantage d’expérience. Orlando Bloom, on le savait déjà est un acteur multifacettes comme le prouvent ses rôles (Kingdom of Heaven, Rencontres à Elizabethtown, Zulu, The calcium kid) et les seconds rôles ont besoin certes de s’étoffer mais sont prometteurs (David Gyasi [qui va apporter un jeu en miroir sur la politique], le très bon Jared Harris (etc).
C’est une série extrêmement prometteuse, qui se situe parfaitement dans son contexte avec des acteurs inattendus. Reste à savoir encore être suffisamment passionné et honnête envers ses lecteurs pour donner un avis complet sur une saison complète !
Collègues, mes hommages !
Bien je serai donc du même avis et je suis beaucoup plus dure que la personne qui a écrit l’article. Ce n’est pas parce qu’on a de grands noms dans la distribution que la sauce prend. J’ai vu les huit épisodes et moi la vieille passionnée de fantasy, fantastique, science fiction en livre, en film ou en jeu… et bien je n’attends vraiment pas de suite.
Pas de profondeur, un jeu d’acteur qui n’est pas du tout à la hauteur de ce qu’il devrait être, des clichés à ne plus quoi en faire, une histoire sans surprise (je sais nous sommes à une époque où le téléspectateur ou lecteur n’est plus foutu d’utiliser sa part d’imaginaire, il faut tout lui mâcher pour qu’il ne se fatigue pas à penser). Sincèrement, on arrive à faire mieux en jeu de rôles grandeur nature. Quand aux effets spéciaux, alors là, c’est du fou rire. En effet, nous avons du très bon et du très mauvais (la dernière scène du huitième épisode avec le bateau en pleine mer en est un merveilleux exemple). Par moment, j’avais l’impression que les décors étaient en carton pâte, c’était sans doute le cas, mais il faut savoir qu’avec une équipe technique de qualité, on obtient des plans qui permettent de palier à l’effet “faux”, ce qui n’a pas du tout été utilisé. On a d’ailleurs souvent l’impression que tout a été filmé dans une boite à chaussure… c’est assez terrible.
Alors, il reste de beaux seconds rôles qui sont finalement plus intéressant que les premiers. Je reconnais cependant qu’Orlando Bloom donne une dimension intéressante de son personnage. Dommage que le script ne fut pas plus dirigé vers son combat intérieur qui transparaît dans ses choix.
La série est d’un plat désolant, n’en déplaise à certain.
En fin de compte l’histoire est pas trop mal. Mais le parti pris d’utiliser des images sans aucun éclairage fait que parfois il y a de l’action, mais surtout sonore. On ne voit rien à l’image. Un feuilleton c’est pour être vu. Ce n’est pas la radio, le son ne suffit pas.
C’est malheureusement ce qui ce fait de plus en plus, filmer dans le noir dans la vidéo en général de nos jours.
C’est tout de même triste de lire une critique aussi acerbe et aveugle. 3 épisodes suffisent ? Non, il semblerait que le “très calé ciné Journal du geek” oublie que c’est une série avant tout politique, sociétale à analyser !
Un habile mélange de fantastique, de violence et de politique donc avec une ambiance steampunk inédite pour le genre et un très bon casting de personnages primaires et secondaires. (certains seraient évidemment très bons d’autres se révélant de très bonnes surprises). Effectivement, la série prend son temps pour installer le contexte mais elle intègre et travaille à fond tous les personnages, l’Histoire, la mythologie etc Travail complet donc qui ne se retrouve que dans très peu de séries.
Il serait peut être bon pour les “critiques cinéma” de ce site de terminer une œuvre avant de la juger (et de prendre quelques cours d’analyse scénaristique en chemin) et de ne pas utiliser de façon erronée le vocabulaire anglophone !
Voilà une série de qualité à suivre !
Bien à vous