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Black Mirror : On débriefe la saison 5

Un an et demi après sa quatrième saison, la série d’anticipation Black Mirror revient sur Netflix, avec une saison 5 composée de trois nouveaux épisodes. Toujours axée sur la thématique des nouvelles technologies et de leurs répercussions dans nos vies, cette saison inédite nous offre pourtant une approche résolument moins dystopique et futuriste, pour se focaliser sur société contemporaine à la nôtre, ponctuée d’intrigues (presque) réalistes. Entre intelligence artificielle, réalité virtuelle et addiction aux réseaux sociaux, on fait le point sur les intrigues de cette nouvelle saison.

** Attention, cet article contient de nombreux spoilers sur l’ensemble de la saison 5 de Black  Mirror. On vous conseille donc vivement d’aller voir les épisodes avant **

Striking Vipers

Crédits Netflix

Quand deux amis de fac se perdent de vue, et se retrouvent quelques années plus tard autour de leur passion pour le jeu vidéo, les technologies ont visiblement bien évolué. Accessible en réalité virtuelle ultra-réaliste, le jeu Striking Vipers X, largement inspiré des titres Street Fighter, permet ainsi de reproduire fidèlement toutes les sensations que l’on retrouverait IRL, que ce soit en combat… ou ailleurs. Les choses vont ainsi rapidement déraper quand Danny finit par entretenir une relation virtuelle avec Karl, le tout dans le dos de sa femme Theo.

Crédits Netflix

Pour l’ouverture de sa cinquième saison, Black Mirror nous offre une jolie réflexion sur l’évolution du jeu vidéo, mais aussi sur tous les changements sociétaux qui découlent de l’arrivée de ces nouvelles technologies. Bloqué dans une vie familiale et sexuelle monotone, Danny apprécie visiblement sa relation extraconjugale, mais décide de tout arrêter quand il réalise que cette dernière l’éloigne de sa famille, qu’il assimile à la “vraie vie”. Sans parler du fait de coucher virtuellement avec son meilleur ami, qui – même si ce dernier a l’apparence d’une femme dans le jeu- se révèle assez troublant pour lui. Après plusieurs mois de relation ingame, les deux hommes décident finalement de se retrouver IRL pour savoir si leur attirance mutuelle est bel et bien réelle. Mais évidemment, les choses ne vont pas se passer comme prévu.

Crédits Netflix

Sublimé par un twist final aussi touchant qu’inattendu, ce premier épisode Black Mirror questionne non seulement les relations virtuelles et leur place dans la vie réelle, mais aussi l’infidélité numérique au sein du couple. Consommer une relation virtuelle alors que l’on est marié s’apparente-t-il à une tromperie, ou à une simple distraction à l’image du visionnage d’un film pornographique ? Depuis plusieurs années déjà, de plus en plus de couples se rencontrent via des plateformes virtuelles, qu’il s’agisse de réseaux sociaux, communautés de jeu en ligne ou site de rencontre, et bâtissent le fondement de leur relation sur des bases dématérialisées, mais paradoxalement bien réelles. Questionner la place de ces relations dans le monde matériel semblait donc plutôt légitime.

[nextpage title=”Smithereens”]

Crédits Netflix

Particulièrement émouvant, ce deuxième épisode de Black Mirror a la particularité d’ancrer explicitement le récit à notre époque, plus précisément en 2018. Chris est chauffeur de VTC, et il n’a qu’une seule obsession : avoir une conversation avec Bill Bauer, le fondateur du réseau social à succès Smithereens. Après avoir pris en otage un des stagiaires de l’entreprise, le personnage, brillamment incarné par Andrew Scott finit par déclencher une crise mondiale sans précédent. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur les raisons de son geste désespéré.

“Je l’ai lancé, mais je ne peux rien faire pour l’arrêter” – Billy Bauer, fondateur de Smithereens

Crédits Netflix

On ne vous apprendra rien en vous disant que le réseau social Smithereens est plus que largement inspiré de Facebook et Twitter, et que derrière le personnage de Billy Bauer on décèle l’ombre à peine dissimulée de Mark Zuckerberg. L’addiction aux réseaux sociaux, et ses conséquences parfois dramatiques dans nos vies est évidemment au centre de l’épisode, mais d’autres thématiques particulièrement actuelles sont aussi évoquées, comme l’épineuse question de l’utilisation des données personnelles des utilisateurs. Pendant la prise d’otage, les dirigeants de Smithereens parviennent à identifier Chris plus rapidement que les services de police grâce au numéro de téléphone relié à son compte utilisateur. Ce sont aussi eux qui réussissent à placer sur écoute le jeune homme, en détournant le microphone de son smartphone. Une situation qui fait évidemment écho aux nombreuses affaires auxquelles est régulièrement mêlé Facebook face à l’utilisation de ses données utilisateurs, mais aussi plus généralement tous les géants des GAFA.

Dernier point abordé dans cet épisode, et qu’il nous semblait important d’évoquer, la gestion des profils utilisateurs après leur décès. Une problématique qui touche tout particulièrement Facebook, puisque le réseau social comptera à moyen terme plus de morts que de vivants sur sa plateforme.

[nextpage title=”Rachel, Jack et Ashley Too”]

Crédits Netflix

Sans doute l’épisode le moins réussi de la saison, Rachel, Jack et Ashley Too met en images les aventures Rachel, une jeune fille introvertie qui ne vit que pour aduler Ashley-O, une pop-star marketée de toutes pièces aux allures de poupées K-pop. Quand la célébrité commercialise une poupée à son effigie dotée d’une intelligence artificielle, l’adolescente noue rapidement un lien fusionnel avec le jouet. Coloré et volontairement indigeste visuellement, ce dernier épisode débute presque comme un teenage movie, et si certains aspects de la narration sont loin d’être inintéressants, sa conclusion reste malgré tout un peu trop édulcorée à notre goût.

Crédits Black Mirror

Pour son dernier épisode de la saison, la série questionne non seulement les limites de l’intelligence artificielle, mais aussi la thématique du lien affectif entre l’être humain et la machine. Déjà abordé dans des films comme Her de Spike Jonze (2014), ou prochainement dans Yves, de Benoît Forgeard, dont la sortie est prévue le 26 juin, ce type de questionnement n’est pas nouveau, mais il reste néanmoins pertinent dans une série comme Black Mirror. On retrouve aussi en toile de fond la création artistique via la science et l’intelligence artificielle, rendue possible dans l’épisode par la captation des ondes cérébrales d’Ashley-O quand elle est dans le coma. Une situation qui relève cette fois de la réalité, puisque de plus en plus d’IA composent aujourd’hui leurs propres chansons, certaines comme Endel ayant même déjà signé avec des labels reconnus de l’industrie musicale.

Particulièrement convaincante dans son rôle de phénomène pour ado enfermé dans un personnage qui n’est plus le sien, Miley Cyrus est sans doute la vraie révélation de cet ultime épisode. La chanteuse y est d’autant plus crédible que son passé d’égérie Disney, suivi au début des années 2010 d’un changement de look et d’image radical fait largement écho au synopsis de Rachel, Jack et Ashley Too.

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Notre avis

Courte mais intense, cette nouvelle saison de Black Mirror a le mérite de questionner des thématiques résolument contemporaines de notre société, tout en s'éloignant des airs futuristes et dystopiques qu'on lui connaissait jusqu'à présent. Les deux premiers épisodes, "Striking Vipers" et "Smithereens" sont particulièrement réussis. "Rachel, Jack et Ashley Too" l'est moins mais reste intéressant à regarder.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 7 / 10
16 commentaires
  1. Wow, une nouvelle fois une critique fausse et mal faite. Vous avez de gros problèmes avec les films et series… Facebook ? sérieusement ? comme d’autres critiques plus sérieuse l’ont souligné, c’est très clairement un énorme clin d’oeil à Twitter, ne serait-ce que par les furtives captures d’ecran, mais surtout les similitudes avec le patron.
    Pour cyrus, je ne suis évidement pas d’accord sur tout, mais il est surtout étonnant que vous n’ayez pas parler de l’incongru hommage permanent à Nine Inch Nails, plutôt remarquable, inattendu, ils vendent d’ailleurs un Tshirt pour l’occasion.

  2. Je n’ai pas trouvé les épisodes très fins, et même plutôt ennuyeux. Finis les twists bien fichus et les épisodes étonnants, là on a des courts métrages sans surprise, et sans inspiration. Finalement, ça ne vole pas bien haut et le côté anticipation est gadget ou inexistant.

  3. Vous n’avez pas déceler la vraie morale de Smithereens, c’est l’addiction au smartphone en général qui peut être utile mais qui parfois peut conduire à un accident très grave

  4. J’ai pas lu et pas vu encore je vais me contenter d’un jugement de valeur bien neuneu sur la première image… HEY ! La première image on dirait une parodie pr0no de Street Fighter ahahaha !
    Voilà —> []

  5. Oula nous n’avons pas vu la même série. J’ai adoré les autres saisons de Black Mirror mais celle ci est de loin celle qui s’éloigne le plus de son essence même. C’était lent, couru d’avance et sans aucune prise de risque, déçu pour ma part mais je retiens quand même la très bonne prestation du preneur d’otage !
    Elle a besoin d’un BanderPatch.

  6. Une saison tout à fait ennuyeuse dont les épisodes sont malheureusement très prévisible. Dans le fond ces trois histoires sont asses poignantes, le rythme est bon et la réalisation maîtrisée, mais il n’y a aucune nouvelle idée. Les mécanismes intéressants sont réchauffés des saisons précédentes et il manque cette touche de noirceur très présente dans les débuts de la série.

    E1
    A mon sens, le premier épisode est gâché par une représentation de l’espace virtuel en complet décalage avec l’époque. Dans un monde ou l’on se connecte une expérience immersive complète via une puce aussi petite qu’un bouton, on ne peut pas se permettre d’afficher une représentation du virtuel ou du jeu vidéo aussi archaïque. Même si déjà vue, l’idée est bonne mais ce décalage est insupportable. Un dénouement plutôt surprenant pour quelqu’un qui n’est pas au fait de la révolution sexuel des années 70.

    E2
    Andrew Scott maîtrise à la perfection ce personnage névrosé et paniqué qui évolue dans ce qui s’apparente plus à une campagne pour la sécurité routière qu’à un épisode de Black Mirror. Le rythme et la tenue en haleine sont intéressants mais malheureusement il n’y a ni moral ni twist et surtout pas d’idée nouvelle. Dommage….

    E3
    Malgré un côté teenage movie ascendant girly complaisance on retrouve quelques idées intéressantes. Certaines re-pompées d’épisodes précédents et d’autres sous-exploitées (je pense au casque que porte Ashley durant son coma). Un épisode qui aurait pu se rapprocher de l’esprit des premières saisons sans cet étalage de scènes plus invraisemblables les unes que les autres : le dé-bridage de la poupée par une adolescente qui ne sait pas démarrer le pc de son père, la pseudo dératisation tout a fait plausible pour ce vigile pas très professionnelle, la course poursuite façon rally et même le sauvetage d’Ashley…

    Trois épisodes intéressants à découvrir, mais trois épisodes médiocres de Black Mirror.

  7. Suprise, cet épisode est celui qui m’a le moins déplu dans cette saison décevante.
    Effectivement Miley Cyrus était parfaite pour le rôle, qui emprunte beaucoup d’éléments à sa propre carrière.
    Mais au delà du thème éculé de l’avènement des intelligences artificielles, j’y vois une critique de l’emploi de l’image des stars décédées au moyen des technologies virtuelles (comme on a pu le voir dans Rogue One, par exemple).
    On y trouvait des choses intéressantes en arrière-plan (le détournement des titres de Trent Reznor en chansonnette pour ado était un régal 😉

  8. Une excellente saison, plus proche de nous, plus sensible que les précédentes. Ce qui évidemment a dû en déstabiliser certains, accros aux gadgets du futur, loin de toute possibilité technologique réaliste à court terme. C’est sûr, il y a eu un changement de braquet avec ce nouvel opus : on est au coeur de l’humain, et c’est ici assez subtil. Mais pourquoi bouder cette évolution de la série ? La problématique reste la même. Il est quand même assez préoccupant de constater l’indigence critique de ceux qui ont mis « zero étoile » sans vergogne. Alors que les scénarii de ces trois épisodes sont époustouflants de précision sans temps mort – spécialement le dernier. Qu’ils essaient d’en faire autant, les bourrins de la kalachnikov, à qui ont met soudain un arc dans les mains et qui n’ont que faire de cette arme si subtile, plus délicate…

  9. Bonsoir, 

    Si je puis me permettre, je ne souhaites pas cracher sur vous et vous jeter dans une case pour un tel commentaire mais simplement vous mener à la réflexion.

    En effet, d’après votre commentaire, qui est tout à fait valable, vous semblez insinuer que les épisodes de Black Mirror portent de la valeur que lorsqu’ils cachent un certain suspens. En fait, quelques part, c’est tout à fait classique dans un film d’avoir un début, un élément perturbateur, du suspens et une chute par exemple, non ? 

    Nous nous accordons sur le fait que l’un des messages qu’a voulu transmettre cet épisode est en résumé que les réseaux sociaux font tout pour vous rendre addict, blablabla pour faire simple et je suis sûr qu’on peut débattre déçu mais ça n’est pas là le sujet.

    Maintenant, reprenons votre commentaire. Si vous vous attendiez à un tel squelette du scénario, c’est que quelque part vous appréciez cette série par le dynamisme de ses épisodes. Je présume que c’est ce qui vous permets “d’accrocher” aux épisodes, comme on dit.
    Mais si vous n’aimez les épisodes que pour cette raison, c’est finalement comme apprécier les réseaux sociaux parce qu’ils nous évadent de la réalité parfois et que ça nous fait du bien. Attendre des choses surprenantes des épisodes, ça n’est plus vraiment apprécier la série pour les messages qu’elle délivre sinon le spectacle qu’elle dégage finalement, non ? De ce fait, n’est-ce donc pas là une pensée qui va justement contre le message qu’a voulu délivrer cet épisode ? 

    Enfin, quand on désir tant quelque chose d’un artiste, que l’on s’attend à un style bien particulier, on ne laisse plus vraiment de liberté d’inspiration à l’artiste. Est-il donc toujours un artiste dans ce cas ? Je prends l’exemple de What the Cut qui avec ses épisodes classiques avait développé une communauté qui appréciaient ses épisodes pour leur styles, leurs formes,…. mais à la fin, WtC avait lui-même témoigné dans une de ses vidéo qu’il ne se sentait plus vraiment à l’aise parce qu’il sentait comme non plus une liberté de faire ses épisodes avec ce style mais plutôt une contrainte qu’il devait respecter pour sa communauté, comme s’il devenait le propre esclave de sa création. C’est ainsi qu’il a cessé depuis et qu’il a tout de même retenté de nouveaux styles de vidéo comme des histoire sans vidéos en l’occurrence.

    Ainsi, ne pensez-vous pas que votre commentaire ressemble fortement à ce cas que j’ai légèrement développer avec cet exemple et donc qu’en pensez-vous ?  

    Pour ma part je trouve que certes cet épisode n’est pas du tout comme les précédent tant il reste assez monotone, qu’il y a peu de surprise, je ne le conteste pas. Pourtant, au fond, le message qu’il veut délivrer et très bien imager et Andrew Scott est un brillant acteur, ce qui apporte une certaine beauté à l’épisode qu’il suffit d’admirer. 
    Il vaut mieux vivre l’épisode de façon esthétique plutôt que de s’attendre à quelque chose. 🙂 

    Bonne soirée ou bien bonne journée à vous !

  10. Au passage, si les quelques fautes que j’ai faites et ai oubliées de corriger vous dérangent, je suis désolé je ne peux plus rien modifier en tant qu’invité…. 😅

  11. Je suis tout à fait d’accord avec toi. C’est dommage d’en attendre trop des épisodes et au fond on a presque l’impression que les spectateurs n’attendent même plus un épisode qui porte à la réflexion sinon du simple spectacle avec son cerveau soigneusement posé sur le lit, non ? x)

  12. Cet épisode a beaucoup de similitudes avec le film français “L’unique” (1986) de Jérôme Diamant-Berger. Je trouve ça dommage que personne n’en parle…

  13. J’ai lu le synopsis du film l’Unique et effectivement ca ressemble fortement à l’épisode d’Ashley O. Ils sont forts ces français

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