Albert Hill (Luke Pasqualino, Skins) joue de malchance. Déjà parce que son braqueur de père croupit derrière les barreaux depuis les quinze dernières années, mais surtout il galère à trouver de l’argent. Et du blé, Albert en a besoin, ne serait-ce que pour éponger les dettes de son père et les siennes. Heureusement pour lui, il peut compter sur Billy (Lucien Laviscount, Scream Queens) et Charlie (Rupert Grint), ses deux partenaires dans le crime. Malheureusement pour Albert, ils sont tout aussi mauvais magouilleurs que lui.
Alors quand ils vont essayer de mettre la main sur une partie du cash de Sony Castillo (Ed Westwick, Gossip Girl), le parrain local un brin psychopathe, leur petite combine en va pas se dérouler comme prévu. Tout n’est pas perdu puisqu’ils parviennent à récupérer par inadvertance une cargaison d’or. Mais ils vont vite se rendre compte que, plus que de richesse, leur nouveau butin est synonyme de tracas.
You in…
Voilà pour le pitch. Après le visionnage des deux premiers épisodes, on peut affirmer sans ambages que Snatch modernise grandement le film de gangsters des années 90. En favorisant un casting jeune, la série se débarrasse des sempiternels malfaiteurs quadragénaires et du cliché d’un dernier coup avant la retraite. Ce choc générationnel est souvent illustré par la dualité entre Albert Hill, qui veut à tout prix montrer de quoi il est capable, et son père, qui veut partager son expérience de malfrat avec son fils tout en gardant le contrôle sur ses affaires.
Notons aussi qu’il est toujours drôle de voir Rupert Grint tenter de casser son image de gentil Ron Weasley, en incarnant un fils d’aristocrate qui veut jouer au gangster. La série fait également la part belle aux femmes, grandes absentes du film de Guy Ritchie. Que ce soit avec le personnage de Lotti (Phoebe Dynevor, Dickensian), petite amie de Sonny Castillo et surtout arnaqueuse en devenir, ou avec Chloe (Stephanie Leonidas, Defiance), jeune employée d’un receleur d’or et de diamants notoire qui veut voler de ses propres ailes (on retrouve ce conflit des générations), la série ne relègue pas la gent féminine au rang de simples potiches, mais propose au contraire son lot de femmes fortes.
Or you out ?
Si vous avez lu le chapeau, vous vous doutez que quelque chose cloche avec la série. Et effectivement, elle n’est pas exempte de petits défauts. Au niveau de l’intrigue pour commencer. Format épisodique oblige, Alex De Rakoff et David Harris Kline, respectivement showrunner et scénariste, multiplient les arnaques qui sont autant de galères pour nos héros.
Si au début, on s’amuse de voir Albert, Charlie et Billy enchaîner mauvais plans comme on enfile des perles, on en vient à se demander si cette déferlante de coups fumeux ne serait pas en réalité un cache misère. Car si la série offre plusieurs grands moments de tension (et quelques longueurs tout aussi grandes), elle n’en reste pas moins édulcorée par rapport au film. La violence crasse dépeinte par Guy Ritchie, a été fortement adoucie.
La réalisation aussi souffre de quelques imperfections. La mise en scène si chère à Guy Ritchie, à savoir un enchaînement rapide de plans de caméra, mâtiné de rotations et de ralentis, est bien présente, mais est parfois utilisée à l’excès. Comme si la série voulait constamment rappeler au spectateur qu’elle est liée au film de 2000. Même souci au niveau des dialogues. Alors que Guy Ritchie avait trouvé le parfait équilibre entre dialogues cyniques et répliques cinglantes, souvent devenus cultes, la série se vautre par moment dans la surenchère, ce qui a tendance à casser le rythme.
Finalement, le vrai problème de Snatch est… Snatch. L’aura du film de Guy Ritchie plane constamment sur la série. Et pour peu que le spectateur l’ait vu (ce qui est probablement le cas), il sera souvent tenté de comparer les deux oeuvres. Ce qui dessert plutôt la série, avouons-le. On se demande par exemple quel personnage de la série représente tel ou tel protagoniste du film. Charlie est-il Tommy et Albert une version rajeunie de Turkish ? Qui remplace Tête de Brique, Sonny ou Harry ? Et quid de Brad Pitt et de son rôle de boxeur gitan ? A-t-il été récupéré par Billy ?
Alors oui, on doit regarder Snatch, tant sa relecture du film de gangsters est intéressante, sa bande originale entraînante et ses personnages aussi intrigants qu’attachants. Mais à l’unique condition d’oublier le film éponyme de Guy Ritchie lors du visionnage. Car après tout, vous n’êtes pas en train de regarder une adaptation de Snatch en série, mais bel et bien une nouvelle série policière un brin déjantée.
La première saison de 10 épisodes de Snatch est disponible sur la plateforme américaine Crackle. Elle n’a pas encore de distributeur officiel en France.
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Pas de distributeurs officiels, mais tout un tas de distributeurs officieux.
moi j’aime bien Rupert Grint, il est plutôt bon dans “Moonwalkers” ou “Driving Lessons”.
ça m’a l’air très bien en fait. Je regarderai cette série avec plaisir!
J’ai regarder les 3 premiers et j’ai lâcher l’affaire.
Meme pas la peine, on retrouve pas (ou presque pas) le charme du film original (meme si je suis d’ac, passer derriere, c’etait couillu).
Bref, tant pis!