Depuis plusieurs années, la Catalogne cherche à moderniser la gestion de son trafic autoroutier. Déjà pionnière en 2009 avec l’introduction du “Sistema de velocidad variable”, la région passe aujourd’hui un nouveau cap : l’intégration de l’intelligence artificielle pour piloter les limitations de vitesse en temps réel. Sur l’AP-7, entre Maçanet de la Selva et El Vendrell (150 kilomètres), la vitesse maximale peut désormais être relevée à 150 km/h ou abaissée selon les conditions de circulation, météorologiques et routières !
Comment ça fonctionne ?
Concrètement, des capteurs répartis tout au long du tronçon collectent des données en continu : densité du trafic, état du revêtement, visibilité, niveau d’ensoleillement, humidité. Ces informations sont traitées par un algorithme d’intelligence artificielle, qui ajuste automatiquement les limitations affichées sur des panneaux dynamiques. Le but : permettre une conduite plus fluide et sécurisée, en adaptant la vitesse autorisée aux conditions réelles plutôt qu’à des règles fixes.
L’objectif affiché est double. D’abord, réduire les embouteillages, souvent causés par des écarts de vitesse mal maîtrisés entre les véhicules. Ensuite, renforcer la sécurité en évitant les freinages brutaux et les comportements imprévisibles. La possibilité d’augmenter la vitesse jusqu’à 150 km/h, uniquement lorsque toutes les conditions sont jugées optimales, vise également à rendre les trajets plus efficaces sans sacrifier la prudence.
À qui cela s’adresse ?
Le projet concerne en premier lieu les automobilistes catalans empruntant l’AP-7, mais son ambition dépasse les frontières régionales. À terme, ce modèle pourrait séduire d’autres pays européens confrontés aux mêmes défis de saturation et de sécurité sur leurs réseaux autoroutiers. Pour les constructeurs automobiles, notamment ceux investissant dans les technologies de véhicules connectés ou autonomes, cette initiative ouvre aussi de nouvelles perspectives.
Et en France ?
En France, l’idée d’utiliser l’intelligence artificielle (IA) pour moduler les limitations de vitesse sur autoroute, comme cela se fait actuellement en Catalogne, suscite de l’intérêt, mais sa mise en œuvre reste pour l’instant hypothétique.
Actuellement, la gestion des limitations de vitesse sur les autoroutes françaises repose principalement sur des interventions humaines. Des opérateurs surveillent le trafic et ajustent manuellement les limitations en fonction des conditions météorologiques ou des incidents. Bien que des systèmes automatisés existent pour détecter les embouteillages ou les accidents, la validation finale des ajustements de vitesse est généralement effectuée par des humains.
Cela dit, la France n’est pas en reste en matière de technologies de transport intelligent. Des projets pilotes ont été lancés sur certaines autoroutes, comme l’A4 entre Strasbourg et Paris, où des systèmes collectent des données sur le trafic, la météo et d’autres paramètres pour informer les conducteurs via des panneaux à messages variables.
L’introduction d’un système d’IA capable de moduler les limitations de vitesse en temps réel, y compris à la hausse jusqu’à 150 km/h, poserait donc plusieurs défis en France. D’une part, cela nécessiterait une révision du Code de la route, qui fixe actuellement la vitesse maximale autorisée sur autoroute à 130 km/h. D’autre part, une telle mesure pourrait être perçue comme contradictoire avec les efforts du gouvernement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et promouvoir la sécurité routière.
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