Passer au contenu

“J’ai des factures à 3 000-3 500 euros” : comment Waze est utilisé pour des arnaques sur l’autoroute

Sur l’autoroute, la panne est déjà une épreuve et pour de plus en plus d’automobilistes français, elle se transforme en cauchemar financier. En cause : une arnaque bien rodée, rendue possible par l’application de navigation Waze, qui permet à des dépanneurs peu scrupuleux de repérer en temps réel les véhicules en détresse et d’imposer des factures exorbitantes.

Célèbre application de navigation communautaire utilisée par des millions de conducteurs, Waze permet de signaler en quelques clics un accident, une panne ou un véhicule immobilisé sur la bande d’arrêt d’urgence. Si cette fonctionnalité facilite la circulation et la sécurité, elle est aussi devenue une aubaine pour les « dépanneurs pirates ». Ces derniers surveillent en permanence les alertes émises sur l’application, comme l’explique le JT de TF1. Dès qu’un incident est signalé, ils se précipitent sur les lieux, souvent bien avant l’arrivée des dépanneurs agréés, mandatés par le PC autoroutier ou la police.

« Ils sont sur Waze en permanence. Dès qu’il y a un véhicule en panne, ça s’affiche. Dès qu’il y a un véhicule accidenté, ça s’affiche. Dès qu’il y a un bouchon… Ils y vont directement et ils se servent », explique Éric Maigné, gérant d’une entreprise de dépannage à Pluguffan (Finistère). Et le problème existe depuis de nombreux mois : « Ces dépanneurs surveillent tous les véhicules en panne via les alertes sur Waze. Ils sont postés à certains endroits stratégiques et dès qu’ils voient ça, ils arrivent », indiquait déjà Luc Le Baron, vice-président de la branche dépannage du syndicat professionnel Mobilians, au micro de Sud Radio l’an dernier. Notez que des applications similaires à Waze peuvent aussi être ciblées.

Factures salées et entreprises usurpées

Le piège se referme lorsque l’automobiliste, soulagé de voir arriver de l’aide, accepte l’intervention sans vérifier l’identité du dépanneur. La facture, elle, tombe plus tard et peut atteindre plusieurs milliers d’euros, avec des frais additionnels injustifiés, comme le nettoyage du camion ou des gardiennages surfacturés. « J’ai vu passer des forfaits qui sont ajoutés, avec le nettoyage du camion à 50 euros. Ils abusent du stress du client », regrette Luc Le Baron. Ce dernier ajoute qu’il a vu des factures atteignant 3 000 à 3 500 euros ou de 300 euros pour trois jours de gardiennage, soit trois fois le tarif habituel. Problème : ces interventions ne sont généralement pas remboursées par les assurances, qui ne couvrent que les dépanneurs officiels.

Pour paraître plus crédibles, certains escrocs usurpent même le nom et le numéro d’identification de sociétés de dépannage reconnues. « C’est une personne qui s’est fait passer pour quelqu’un de notre entreprise en région parisienne mais ce n’est pas nous, évidemment. On est installés qu’à Pluguffan jusqu’à présent », témoigne Élisabeth, secrétaire dans une société familiale du Finistère. Le phénomène est particulièrement répandu dans les grandes agglomérations comme Paris, Marseille ou Toulouse, et lors des grands départs en vacances.

Comment éviter le piège ?

Face à cette vague d’arnaques, les professionnels recommandent la plus grande vigilance et de refuser toute intervention d’un dépanneur arrivé spontanément, surtout s’il se présente bien avant le délai annoncé. De plus, il faut toujours vérifier l’identité du dépanneur et de la société en comparant avec les informations fournies par votre assurance ou les forces de l’ordre. Notez que les dépanneurs agréés ne peuvent être envoyés que par le PC autoroutier ou la police sur une autoroute ou une voie rapide.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités et sur notre WhatsApp. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Source : TF1

Mode