Depuis des années, les lignes de train se multiplient pour faciliter les trajets transfrontaliers en Europe. Mais selon « 21st Europe », ces efforts restent trop dispersés. Le groupe, fondé par l’ancien co-directeur de Space10, le labo créatif d’Ikea, propose une approche radicalement différente avec Starline : un réseau intégré, conçu comme un métro continental.
Un réseau pour oublier les frontières
Le concept est clair : « Les Européens ne doivent plus voir leur continent comme une mosaïque de capitales éloignées, mais comme un réseau fluide où chaque connexion est accessible rapidement », explique l’organisation basée à Copenhague. Les trains Starline visent des vitesses comprises entre 300 et 400 km/h, promettant par exemple de relier Helsinki à Berlin en un peu plus de cinq heures — contre une journée aujourd’hui.
Le réseau couvrirait 22.000 km, avec 39 destinations desservies, dont des capitales hors UE comme Kiev, Istanbul ou Londres. Plus qu’un simple projet de transport, Starline est une des réponses possibles aux problématiques environnementales et sociales du vieux continent.

Le projet entend gommer les défauts du réseau ferroviaire actuel : billets compliqués à réserver, trains incohérents d’un pays à l’autre, gares vieillissantes… Starline mise sur une expérience unifiée et visuelle forte : design harmonisé, habillage bleu profond reconnaissable entre mille, et voitures réaménagées selon les besoins — silence pour travailler, espaces pour familles ou loisirs.
Les gares, elles, ne seront plus de simples points de passage. Construites à la périphérie des grandes villes et connectées aux réseaux urbains, elles accueilleront des restaurants, des musées, voire des salles de concert. Une manière de renforcer leur rôle de lieux de vie.
Côté gouvernance, Starline serait financé publiquement et géré par les opérateurs nationaux, sous la coordination d’une nouvelle autorité ferroviaire européenne (ERA). L’objectif est de garantir une cohérence technique, réglementaire et humaine sur tout le réseau. Le personnel serait ainsi formé selon un cadre commun à l’échelle du continent.
« 21st Europe » ne cache pas l’ambition écologique de son projet. Alors que le secteur des transports représentait près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE en 2022, Starline veut offrir une alternative crédible à l’avion, en particulier sur les courtes distances.
Des pays comme la France ou l’Autriche ont déjà interdit certains vols domestiques lorsqu’une alternative en train existe. Mais « un véritable impact passe par une approche continentale », insiste le think tank. Pour ses concepteurs, Starline est aussi un outil géopolitique : en renforçant les connexions entre pays, y compris ceux de l’Est, il participe à « sécuriser les échanges, soutenir le commerce, et resserrer les liens culturels entre les peuples ».
Lancé comme un appel aux décideurs, le projet n’a pour l’instant rien d’officiel. Mais ses initiateurs espèrent en faire une réalité d’ici la fin du siècle. « C’est le bon moment pour repenser notre manière de bouger, et créer un réseau rapide, durable et inspirant », concluent-ils.
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