Passer au contenu

Slate Truck : un pick-up électrique à 20.000 $ qui sent l’huile de coude

La jeune pousse Slate Auto a dévoilé son premier véhicule électrique : un petit pickup rustique, personnalisable et pensé pour être aussi abordable que possible. Look rétro, accessoires en kit et retour aux basiques techniques : une proposition originale dans un marché saturé de technologies.

La Slate Truck ne ressemble à rien d’autre sur le marché. Présenté près de Long Beach, en Californie, ce pickup électrique mise sur la simplicité. Il propose deux tailles de batterie (57,2 kWh pour 241 km d’autonomie, ou 84,3 kWh pour 386 km), une motorisation modeste de 201 chevaux, et une vitesse de pointe limitée à 145 km/h. On est loin des performances tapageuses des Tesla ou Rivian — et c’est voulu.

Un pickup électrique… à l’ancienne

Conçue pour être produite à bas coût, la Slate Truck n’existe qu’en une seule configuration en sortie d’usine. L’intérieur est réduit au strict nécessaire : pas d’écran tactile, pas de haut-parleurs, pas de vitres électriques. Pour naviguer ou écouter de la musique, il faudra brancher son smartphone ou sa tablette dans l’emplacement prévu. Les commandes sont physiques, les roues sont en acier, et les vitres se baissent à la manivelle.

L’accent est mis sur la personnalisation. L’acheteur peut transformer son pickup en SUV grâce à un kit qui ajoute arceau de sécurité, banquette arrière et airbags supplémentaires. Ce module est pensé pour être installé soi-même, mais Slate promet aussi un futur réseau de centres partenaires pour les moins bricoleurs. Plus de 100 accessoires sont prévus au lancement, du kit de surélévation aux jantes en alliage, en passant par un wrap coloré pour la carrosserie brute.

Slate Auto, soutenue financièrement par Jeff Bezos, entend secouer les codes du marché avec ce modèle rustique et peu coûteux. Le prix de base annoncé est sous les 20.000 $, en comptant les incitations gouvernementales. Sans aides, il grimpe à environ 27.500 $, ce qui reste inférieur à des modèles comme le Ford Maverick ou le Nissan Leaf.

Mais plusieurs zones d’ombre persistent. D’abord, la fabrication : si l’assemblage aura lieu dans le Midwest (probablement à Troy, Michigan), de nombreux composants proviennent de Chine, et donc exposés aux droits de douane américains. Ensuite, la certification de certains modules, comme les airbags intégrés aux kits SUV, pourrait poser des problèmes juridiques si leur installation se fait hors d’un cadre strict.

Enfin, le modèle économique repose sur la vente directe, sans réseau de concessionnaires, et sur une promesse de mise en circulation à partir de fin 2026. Ce calendrier laisse plus d’un an et demi à la startup pour concrétiser ses ambitions, trouver ses partenaires logistiques et convaincre une clientèle jeune qui, de plus en plus, hésite entre acheter, louer ou simplement ne pas posséder de voiture.

La Slate Truck n’est ni luxueuse ni performante, mais elle incarne une autre approche du véhicule électrique : celle d’un objet pratique, personnalisable, au design brut et assumé. Si Slate parvient à tenir ses promesses industrielles, elle pourrait trouver un public sensible à cette forme de sobriété… et lassé de la surenchère technologique.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités et sur notre WhatsApp. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Source : Car and Driver

Mode