La guerre continue entre les plateformes de streaming vidéo et le monde du cinéma. Si beaucoup de choses les rapprochent, ce sont deux domaines qui ont du mal à se compléter et à faire des compromis l’un envers l’autre depuis plusieurs années déjà. Une rupture s’est fait ressentir lors de la pandémie de Covid-19, qui a fini de séparer le public en deux. Le patron de Netflix estime d’ailleurs que la plateforme aujourd’hui “sauve Hollywood“ et le monde du cinéma de manière plus générale.
Une opinion bien tranchée
Interrogé lors du TIME100 Summit, Ted Sarandos a balayé d’un revers de la main l’idée selon laquelle Netflix aurait détruit Hollywood. C’est même tout le contraire d’après l’homme d’affaires qui dit clairement que sans Netflix, il n’y aurait plus d’Hollywood. Une déclaration audacieuse compte tenu de la situation critique des salles de cinéma.
Ces dernières peinent à retrouver leur fréquentation pré-pandémie, mais ce n’est pas tout. La chronologie des médias et les accords passés entre les plateformes et le gouvernement réduit de plus en plus la fenêtre de diffusion au cinéma, permettant aux films d’atterrir sur les plateformes SVOD de plus en plus rapidement. Mais selon Ted Sarandos, le plus important est le consommateur. il déclare :
“Nous sommes une entreprise centrée sur le consommateur, nous livrons les programmes comme les gens veulent les voir.”
Un modèle économique qui interroge
Le patron de Netflix va encore plus loin dans ses propos. Pour Sarandos, se déplacer dans une salle de cinéma “c’est une idée dépassée, pour la plupart des gens“. Le box-office mondial affiche en effet un recul depuis plusieurs années. En France, les entrées en salle ont chuté d’environ 20 % depuis 2019. Mais le débat ne se limite malheureusement pas à un simple affrontement entre nostalgie et modernité, nouveau et ancien modèle de consommation. L’enjeu est aussi financier, et sur ce point, les frontières se floutent avec le temps.
Il y a une époque, pas si lointaine, selon laquelle il était bien plus rentable d’investir dans une plateforme SVOD, et avoir accès à des centaines de contenus pour seulement quelques euros par mois. Mais la situation a bien changé. Netflix n’est d’ailleurs pas exempt de critiques sur ce point. Si la plateforme permet une plus grande diversité de contenus, elle impose aussi un rythme de production effréné, souvent au détriment des conditions de travail ou de la prise de risque artistique.
Certes, le coût d’une sortie au cinéma – entre 10 et 15 € le billet, sans compter les à-côtés – rend l’expérience plus coûteuse que l’abonnement mensuel à une plateforme. Mais le prix des abonnements grimpe en flèche et même Netflix vient d’augmenter ses formules de plusieurs euros, créant la colère chez ses abonnés. Reste à savoir comment les choses vont évoluer dans ce milieu où tout va très vite.
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