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Le marché du manga est en baisse en France, et ce n’est pas bon signe

Après une croissance fulgurante post-Covid, le marché du manga en France connaît un net ralentissement depuis 2023.

Entre baisse des ventes, fermetures de librairies spécialisées et essoufflement des séries phares, le manga connaît un recul historique de ses ventes en France. Quel avenir pour les centaines de séries qui attendent sagement dans nos bibliothèques ?

Boom post-Covid, et après ?

La France s’est imposée ces dernières années comme le pays de cœur du manga, juste derrière le Japon. L’engouement a explosé depuis quelques années, et notamment pendant la crise sanitaire : en 2021, les ventes de mangas ont bondi de 120 % pour atteindre 28 millions d’exemplaires, puis 48 millions en 2022. Le chiffre d’affaires du secteur a quadruplé en deux ans, passant à 381 millions d’euros, dopé par le pass Culture qui a permis à de nombreux jeunes d’acquérir leurs premières séries. En 2023, le manga représentait encore quatre livres sur dix achetés via ce dispositif. En parallèle, le secteur de la bande dessinée traditionnelle s’est peu à peu ouvert, intégrant les mangas à des opérations de grande ampleur comme les 48h de la BD.

Cet engouement a entraîné l’ouverture de nombreuses librairies spécialisées, qui doivent aujourd’hui faire face au retournement du marché. Depuis 2023, le marché du manga a enregistré une baisse de 11 % des ventes, suivie d’un nouveau recul de 9 % en 2024. Le premier trimestre 2025 affiche même une chute de 14,5 %. Même si les volumes restent supérieurs à ceux d’avant la pandémie, la situation inquiète.

Pourquoi ce recul ?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet essoufflement du secteur. La fin de plusieurs grandes séries, comme Demon Slayer ou L’Attaque des Titans ont fatalement impacté les ventes globales, sans que de nouveaux titres ne viennent prendre le relais dans le cœur des fans. Le nombre grandissant de nouveautés a également rendu difficile la fidélisation durable du lectorat, multipliant les échecs et fragilisant les librairies spécialisées. Enfin, l’inflation et la hausse des prix du livre (+5 % pour la BD en 2024) ont aussi pesé sur le pouvoir d’achat des lecteurs.

Le ralentissement du marché a eu des conséquences directes sur le tissu commercial. Depuis 2024, les dépôts de bilan de librairies spécialisées se multiplient, rapporte Le Figaro. Un phénomène qui pourrait s’aggraver en 2025.

Une mutation plus qu’une chute

Malgré ce tassement, le manga reste le moteur du marché de la bande dessinée en France : il représente plus de la moitié des ventes de BD en 2024, soit 36 millions d’exemplaires pour 309 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le secteur de la BD, dans son ensemble, recule de 9 % en volume, mais affiche encore 837 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit une progression de 50 % par rapport à 2019.

Les éditeurs misent désormais sur la diversification de l’offre, l’émergence de nouveaux talents et la montée en puissance des formats numériques et des one-shots pour relancer la dynamique. Le marché cherche un nouvel équilibre, moins dépendant des séries stars et plus ouvert à la création originale.

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Source : Le Figaro

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