En 2013, un membre du forum DoomWorld appelé Okuplok a publié une carte de Doom II qui est rapidement passée à la postérité à cause de sa difficulté ahurissante. Personne n’était jamais ressorti vivant de ce véritable abattoir vidéoludique … jusqu’à ce week-end; pendant que la plupart des gens étaient occupés à courir après des œufs de Pâques, un joueur est devenu le premier individu à terminer la version la plus corsée de cette map légendaire en une seule traite.
Pour ceux qui ne sont pas familiers de cette fameuse carte, il s’agit d’une véritable chambre de torture virtuelle qui contient pas moins de 23 211 démons. L’écran est donc constamment rempli d’un véritable mur d’ennemis et de projectiles qui peuvent tous mettre fin à la partie en une fraction de seconde. Cette abondance de menaces est d’autant plus contraignante que les affrontements se déroulent souvent dans des espaces étroits où il est difficile de manœuvrer. Et pour couronner le tout, le niveau est extrêmement long : le terminer d’une seule traite nécessite d’enchaîner plusieurs heures de gameplay sur le fil du rasoir, sans la moindre erreur, et avec une bonne dose de chance.
Des années de suplice avant un marathon historique
Sans surprise, la carte d’Okuplok est donc longtemps restée intouchable. Pendant 13 années, les seules personnes qui ont réussi à la terminer en une seule traite l’ont fait en utilisant des outils de programmation de type TAS, comme ceux que les speedrunners utilisent pour explorer des stratégies à la frontière des capacités humaines.
Il a fallu attendre 2023 pour qu’un joueur et streamer appelé Coincident en vienne à bout sans interruption – mais à un niveau de difficulté bien plus permissif, qui réduit les dégâts subis et offre davantage de munitions. La difficulté la plus élevée, appelée Ultra Violence, semblait toujours hors de portée. Après d’innombrables tentatives, Coincident a tout de même réussi à la terminer dans ces conditions abominables… mais jamais en une seule fois. Sa meilleure performance restait un run segmenté en deux parties. Un tour de force, certes, mais cela reste significativement moins difficile que d’y parvenir sans la moindre sauvegarde.
Insatisfait, ce masochiste patenté a donc continué à poursuivre son objectif. Et sa ténacité a enfin été récompensée. Pendant le week-end de Pâques, au terme d’un véritable marathon de six heures, cinq minutes et vingt-deux secondes, il est devenu le tout premier joueur à terminer le purgatoire d’Okuplok en difficulté Ultra-Violence, sans l’aide d’outils externes, et surtout en une seule traite. Un véritable exploit vidéoludique qui restera dans l’histoire de ce titre légendaire, qui a fêté ses 30 ans l’automne dernier.
A quand un speedrun ?
Toute la question, désormais, est de savoir si la communauté aura le courage d’aller encore plus loin. La complétion d’un défi comme celui-ci, autrefois jugé insurmontable, n’est souvent qu’une première étape : ces épreuves ont tendance à se transformer en speedruns, où d’autres joueurs prennent le relais pour répliquer ces tours de force le plus vite possible. Mais connaissant la nature de cette map, à la fois difficile, épuisante et pas franchement gratifiante, on peut légitimement se demander si quelqu’un aura un jour le courage de s’y atteler. Rendez-vous d’ici quelques mois, ou plus vraisemblablement années, pour les premiers éléments de réponse !
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