La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine franchit une nouvelle étape : Pékin vient de refuser la livraison d’avions de Boeing, en réponse à la hausse des droits de douane américains. Un nouveau bras de fer, qui met en péril le carnet de commandes du plus grand exportateur aéronautique américain.
Un blocage inédit dans l’histoire de Boeing
La décision de la Chine de suspendre la réception d’avions Boeing intervient après la décision de Washington de taxer les droits de douane jusqu’à 145 % sur les importations chinoises. Cette mesure, initiée par le président Trump, visait à faire pression sur Pékin, dans le cadre d’un bras de fer commercial déjà tendu. En représailles, la Chine a porté à 125 % ses propres droits de douane sur les produits américains, et annoné d’autres mesures sanctions en cas de poursuites. Chose promise, chose due.
Kelly Ortberg, patron de Boeing, a confirmé que trois avions prêts à être livrés à des compagnies chinoises avaient été refusés par Pékin. Deux ont déjà été rapatriés aux États-Unis, le troisième étant encore en transit. Boeing, qui prévoyait de livrer une cinquantaine d’appareils à la Chine cette année, va devoir trouver d’autres acheteurs. Un coup dur pour l’entreprise, pour qui la Chine représente environ 10 % du carnet de commandes sur les avions commerciaux, avec une perspective d’accroissement sur les deux prochaines décennies.
Quelles conséquences ?
La décision chinoise a déjà des conséquences tangibles. Boeing, qui soutient près de 1,8 million d’emplois aux États-Unis et pèse 84 milliards de dollars dans l’économie nationale, se retrouve dans une situation délicate. Le blocage des livraisons prive l’entreprise d’une part essentielle de ses revenus. Face à cette impasse, Boeing envisage de réorienter les avions déjà produits vers d’autres compagnies aériennes. Mais la saturation du carnet de commandes d’Airbus et la dépendance du constructeur chinois Comac à l’égard de fournisseurs américains limitent les alternatives.
Outre l’impact économique direct de la situation, la décision chinoise pourrait marquer un pas supplémentaire vers la guerre commerciale entamée entre les deux pays. Donald Trump a récemment annoncé une volonté de baisser les droits de douane sur certains produits, mais la Chine semble prête à maintenir sa position, et menace de contre-attaquer sur d’autres secteurs stratégiques, comme les terres rares, essentielles à l’industrie technologique américaine. Pour Boeing, comme pour l’ensemble du secteur aéronautique américain, l’issue de ce conflit commercial promet d’être déterminante.
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