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Hausse des frais de douanes en Chine : votre Womanizer aussi pourrait coûter plus cher

Depuis début 2025, la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine connaît une escalade sans précédent. Les smartphones ne sont pas les seuls concernés.

Depuis début 2025, la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine connaît une escalade inédite, marquée par une flambée des tarifs douaniers. Si l’attention médiatique s’est principalement concentrée sur les secteurs stratégiques de l’industrie, pointant du doigt les risques de pénurie sur les produits technologiques et certains médicaments, d’autres secteurs sont également concernés. C’est notamment le cas de la sextech.

Une industrie quasi-exclusivement made in China

La Chine est le premier exportateur mondial de sextoys, avec près de 70 % de la production globale. La quasi-totalité des marques, y compris celles qui conçoivent leurs produits localement, optent pour une fabrication asiatique, pour des raisons de coûts de main-d’œuvre, de savoir-faire industriel et de capacité industrielle. En France et en Europe, l’absence de filière adaptée rend la production impossible à grande échelle. À de rares exceptions artisanales, la sextech arbore une fabrication chinoise.

Un effet domino sur les prix

Ça ne vous aura sans doute pas échappé, depuis quelques semaines, les États-Unis ont imposé des droits de douane additionnels allant jusqu’à 145 % sur les produits chinois, tandis que la Chine a répliqué avec des surtaxes pouvant atteindre 125 % sur les importations américaines. Ces mesures concernent une large gamme de produits, et malgré de nombreuses exceptions destinées à ne pas envenimer davantage la situation, les sextoys n’échappent théoriquement pas à la règle.

Le mécanisme est simple : un sextoy importé de Chine coûtant 10 € à l’achat pour un distributeur américain ou européen se retrouve taxé à hauteur de 125 %, soit 12,50 € supplémentaires de droits de douane. Ce surcoût sera sans doute partiellement absorbé par la marque, mais se répercutera inévitablement sur le prix final payé par le consommateur. En fonction du niveau de surtaxe appliqué, et la marge que les distributeurs sont prêts à sacrifier, les sextoys importés de Chine pourraient voir leur prix doubler, voire davantage dans les boutiques américaines, françaises ou européennes.

Cette décision politique, si elle est appliquée, pourrait avoir un effet domino inattendu : certains modèles ou marques pourraient disparaître temporairement des rayons si les importateurs jugent les coûts prohibitifs ou si les chaînes logistiques sont perturbées par les nouvelles formalités douanières. Aussi, les contrôles accrus aux frontières et la multiplication des démarches administratives pourraient rallonger les délais d’acheminement, notamment pour les commandes en ligne.

Pourquoi ne pas fabriquer ailleurs ?

Face à la hausse des tarifs, une solution serait logiquement de relocaliser la production. Mais la réalité n’est pas aussi simple. Ni la France ni la plupart des pays européens ne disposent de l’expertise technique et des infrastructures nécessaires pour produire des sextoys à grande échelle. Même si une marque décidait de produire en France, le prix de revient d’un jouet fabriqué localement serait cinq à six fois plus élevé que son équivalent chinois, rendant son adoption difficile pour le grand public. De plus, modifier une chaîne d’approvisionnement mondiale prend du temps et nécessite des investissements importants, ce qui ne pourrait évidemment pas se faire du jour au lendemain.

Les rares marques qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu sur le made in France misent avant tout sur des modèles non motorisés, ou sur des fabrications artisanales, plus facile à maîtriser en matière de coût de production. Alors que le marché mondial du sextoy est estimé à plus de 15 milliards de dollars et qu’il continue de croître, miser uniquement sur une fabrication française semble, pour le moment, impossible. Reste que la hausse des tarifs douaniers risque d’impacter à court terme l’accessibilité de ces produits. De quoi impacter durablement la Chine sur le plan industriel.

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