Depuis début 2022, l’industrie du jeu vidéo vit une véritable onde de choc. Malgré des records de revenus dans certains segments, les licenciements se multiplient à un rythme alarmant. Rien qu’au premier trimestre 2025, plus de 1600 développeurs ont perdu leur emploi à travers le monde, affectant des studios aussi divers que Ubisoft, Striking Distance ou encore Night School Studio. Cette vague de restructuration n’épargne personne – pas même les éditeurs dits “indés” comme Devolver Digital.
Lors de sa dernière présentation aux investisseurs, la firme annonçait un retour à la croissance et des résultats financiers solides. Pourtant, dans le même souffle, elle révélait une réduction significative des effectifs dans plusieurs de ses studios.
La saga Reigns en paye les frais
Le plus récent à en faire les frais est Nerial, studio britannique à l’origine de la série Reigns. Près de 40 % de ses équipes ont été supprimés, dans le cadre d’une restructuration censée “mieux préparer les futurs projets après des lancements récents mitigés“. Le studio Artificer, basé en Pologne, a vu plus de la moitié de son personnel licencié début 2024, tout comme Good Shepherd / Big Fan, avec des coupes dépassant les 50 %.
Au total, le groupe est passé de 303 employés à environ 270, une baisse certes modérée à l’échelle globale, mais brutale pour les studios concernés. Ces licenciements interviennent dans un contexte où Devolver avait multiplié les acquisitions ces dernières années, intégrant des studios variés à son portefeuille afin de diversifier sa production.
Mais à mesure que l’environnement économique s’est tendu – inflation, hausse des coûts de développement, saturation du marché – l’éditeur semble désormais vouloir resserrer la voilure, recentrer ses priorités et adopter une politique plus rigoureuse quand il s’agit de valider les projets.
Un avenir plus qu’incertain pour les développeurs
Ce phénomène n’est pas du tout isolé. L’industrie du jeu vidéo semble rattrapée par son propre gigantisme. Après des années d’expansion, portées par l’explosion du marché pendant la pandémie, les grands groupes comme les éditeurs indépendants doivent faire face à une réalité économique plus austère : les joueurs achètent moins, les coûts explosent, et les blockbusters ratés se paient cher.
Ces licenciements à répétition posent une question cruciale : le modèle économique actuel du jeu vidéo est-il encore viable ? L’industrie est à un carrefour. D’un côté, les jeux-services à succès attirent les investissements. De l’autre, les projets narratifs ou plus expérimentaux peinent à exister face à des budgets en hausse constante et un public plus sélectif.
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