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Elon Musk quitte la politique, et c’est à cause de Tesla

Acculé par la crise qui secoue Tesla et l’échec cuisant de son passage au Department of Government Efficiency (DOGE), Elon Musk s’apprête à quitter la scène politique américaine.

L’aventure politique d’Elon Musk à la tête du Department of Government Efficiency (DOGE) se termine plus tôt que prévu. Entre promesses non tenues et polémiques, le mandat de l’homme d’affaires avait fait les choix gras de la presse, et le malheur des fonctionnaires.

Annoncé comme le fer de lance d’une révolution administrative, le DOGE n’aura finalement été qu’un mirage : Musk promettait des coupes budgétaires historiques de 2 000 milliards de dollars, mais n’aura réussi qu’à effleurer 150 milliards, une goutte d’eau face au budget fédéral américain. Les initiatives phares, comme l’envoi massif d’emails hebdomadaires aux fonctionnaires pour exiger des résultats, se sont révélées inefficaces et vite abandonnées. L’Office of Personnel Management a d’ailleurs rapidement désamorcé toute sanction. Beaucoup de bruits pour rien au final.

Il faut sauver le soldat Tesla

Si Musk quitte la politique, ce n’est pas par lassitude : c’est l’urgence industrielle qui l’appelle. Tesla traverse sa plus grave crise depuis des années. Les ventes mondiales de véhicules électriques ont plongé de 13 % au premier trimestre 2025, avec 336 681 voitures livrées, bien en deçà des attentes des analystes. En Europe, la situation est encore plus alarmante : les ventes ont chuté de près de 50 % sur les deux premiers mois de l’année, et de 59,5 % en Allemagne en janvier. Les raisons sont multiples : concurrence féroce, transition de modèles, mais aussi crise d’image liée à l’engagement politique du milliardaire, qui a déclenché des appels au boycott et des actes de vandalisme contre la marque.

Cette crise se reflète aussi en Bourse : l’action Tesla a perdu près de 44 % de sa valeur depuis le début de l’année, et les investisseurs s’inquiètent de la perte de vitesse de la marque et de l’impact des prises de position de Musk. Interrogé par le Washington Post, Dan Ives, analyste de Wedbush Securities, évoque un point de non-retour pour Tesla et exhorte Musk à quitter la politique pour se recentrer sur son entreprise.

Et après ?

Le départ d’Elon Musk du DOGE semble désormais acté. Selon plusieurs sources, la Maison Blanche et Donald Trump eux-mêmes anticipent cette sortie, qui devrait intervenir dès la fin de son contrat d’employé spécial, fin mai-début juin. Quant à l’avenir du DOGE, il reste très incertain : sans leadership ni résultats tangibles, il pourrait disparaître bien avant son échéance officielle.

Pour Tesla, le défi est immense : il s’agit désormais de regagner la confiance des clients et des investisseurs, relancer les ventes et restaurer l’image d’une marque pionnière, aujourd’hui fragilisée par les errances de son dirigeant. La (courte) parenthèse politique d’Elon Musk se referme sur un double échec : un DOGE inefficace et une Tesla en pleine tempête. Le milliardaire doit désormais se recentrer en urgence sur son empire industriel pour espérer éviter le naufrage.

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