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Les microplastiques se glissent partout… et peut-être même dans nos problèmes de santé

Une nouvelle étude américaine pointe du doigt un possible lien entre l’exposition aux microplastiques et certaines maladies chroniques comme l’hypertension ou le diabète. Et si ces minuscules particules devenaient le nouvel invité indésirable de notre quotidien ?

On les connaît pour polluer les océans et les plages, mais les microplastiques pourraient bien avoir un effet encore plus insidieux : celui de jouer avec notre santé. Des chercheurs de l’université Case Western Reserve, dans l’Ohio, ont présenté une étude lors du congrès annuel de l’American College of Cardiology qui va faire grincer quelques dents. Selon eux, ces petits morceaux de plastique (entre 1 nanomètre et 5 millimètres) pourraient être liés à une hausse de certaines maladies non transmissibles, notamment les AVC, l’hypertension et le diabète.

Des particules en plastique jusque dans nos artères ?

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont croisé des données sur la concentration de microplastiques dans les sédiments marins (côtes Est, Ouest et du Golfe des États-Unis, ainsi que certains lacs) avec les statistiques de santé des habitants de ces régions. Résultat : plus il y a de microplastiques, plus les problèmes de santé sont fréquents.

L’étude va plus loin que de simples observations. Elle s’appuie sur un modèle de machine learning prenant en compte 154 facteurs environnementaux et sociaux (revenus, emploi, pollution de l’air, etc.). Et surprise : les microplastiques se hissent dans le top 10 des meilleurs indicateurs de maladies chroniques. Mieux — ou pire — leur impact serait comparable à celui de certaines inégalités sociales comme l’accès aux soins ou l’origine ethnique.

« On ne s’attendait pas à les voir aussi haut dans le classement », reconnaît Sai Rahul Ponnana, principal auteur de l’étude. Il insiste : ce n’est pas parce qu’il y a une corrélation qu’on peut parler de cause directe. Mais l’association est suffisamment forte pour tirer la sonnette d’alarme. Autre élément marquant : plus la concentration de microplastiques est élevée, plus la prévalence des maladies augmente. Bref, ce n’est pas juste une coïncidence passagère.

Pas question de céder à la paranoïa pour autant, on ne va pas arrêter de respirer ni de boire de l’eau. Mais ce genre de résultats rappelle qu’on vit entourés de plastique — et que cette présence invisible n’est peut-être pas sans effet.

Les chercheurs recommandent surtout d’agir à la source : produire moins de plastique, mieux gérer les déchets, éviter le suremballage. Parce qu’une fois que ces particules sont dans l’environnement, il devient quasiment impossible de les éviter. « Prendre soin de notre environnement, c’est aussi prendre soin de nous », conclut Ponnana. Une phrase qu’on pourrait presque imprimer sur un tote bag (en tissu, évidemment).

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Source : ACC

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