Voilà plus de quinze ans que la société néerlandaise PAL-V planche sur un drôle d’engin : une voiture qui peut rouler sur l’autoroute, puis se transformer en autogire pour s’envoler depuis un aérodrome. Cette machine hybride, baptisée Liberty, vient de décrocher un précieux sésame : l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) a validé son programme de certification aérienne. En clair, il n’y a « aucun obstacle technique » à sa mise sur le marché.
Un véhicule pour ultra-riches
Ce type d’approbation, appelé « no technical objection » dans le jargon, est une première pour un véhicule de ce genre. La Liberty avait déjà le droit de rouler depuis 2020. Elle coche désormais presque toutes les cases pour obtenir sa certification de vol. Le véhicule fonctionne avec un moteur thermique, roule à 160 km/h et peut s’élever à 3.000 mètres d’altitude. Côté autonomie, il peut parcourir 1.300 km sur route et 500 km dans les airs. La transformation du mode route au mode vol prend moins de dix minutes : il suffit de déployer le rotor et l’hélice arrière, puis de surélever légèrement le châssis.
Ne sortez pas tout de suite votre carte bleue : cette voiture volante ne s’adresse pas au commun des mortels. Comptez au minimum 299.000 euros pour le modèle de base (et jusqu’à 799.000 dollars pour certaines versions). Il faudra aussi passer votre brevet de pilote — ou au moins une licence ULM — en plus du permis de conduire. Et pas question de décoller de n’importe où : un aérodrome homologué est indispensable.
Malgré ces contraintes, la Liberty a déjà trouvé preneur : une centaine de commandes fermes et près d’un millier d’intentions d’achat. Le constructeur a même signé un partenariat avec une entreprise de Dubaï pour plus de 100 unités. Les Émirats comptent voir ces voitures voler d’ici 2027, et PAL-V promet un engin adapté aux conditions extrêmes, comme le sable du désert.
En parallèle de la certification, PAL-V travaille déjà sur l’avenir du véhicule. L’entreprise planche sur des adaptations plus durables de la Liberty, notamment l’utilisation de carburants alternatifs et des chaînes de propulsion neutres en carbone. « Aller vite sur le marché a toujours été notre objectif », affirme Robert Dingemanse, PDG de PAL-V, « mais il n’y a pas de raccourci quand on parle de sécurité. »
La Liberty vise plusieurs publics : les riches curieux, les services de secours, les patrouilles de frontière ou encore les entreprises qui veulent impressionner. Pour PAL-V, l’objectif est clair : prouver que le concept FlyDrive n’est pas un gadget de salon mais un vrai mode de transport, à condition d’avoir le budget et les bons papiers.
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