Le 14 avril 2025, Katy Perry a rejoint cinq autres femmes à bord de la fusée New Shepard de Blue Origin pour un vol suborbital de 11 minutes. Si l’événement a été salué comme un symbole fort dans la démocratisation du tourisme spatial, il soulève surtout la question du prix environnemental ? À l’heure où les internautes fustigent — à raison — la génération d’images via ChatGPT, la chanteuse, ainsi que chaque passager du vol serait responsable de l’émission de 15,5 à 429 tonnes de CO₂, selon que l’on considère uniquement le lancement ou l’ensemble du cycle de vie du vol. À titre de comparaison, cela équivaut à ce qu’un Français moyen émet en 4 à 95 ans (sur une moyenne de 4,5 tonnes de CO₂ annuelles).
Non, le tourisme spatial n’est pas propre
Durant ses vols, Blue Origin met en avant l’utilisation d’hydrogène et d’oxygène liquides, qui ne produisent que de la vapeur d’eau lors de la combustion. Mais cette image verte est trompeuse : la production d’hydrogène, souvent issue d’énergies fossiles, génère d’importantes émissions de CO₂ en amont de son utilisation directe. De plus, la construction des fusées, des sites de lancement et la logistique associée alourdissent considérablement le bilan carbone global de chaque vol.
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Au-delà du CO₂, les vols spatiaux émettent d’autres polluants. Les moteurs de fusée libèrent de la vapeur d’eau et des oxydes d’azote dans la stratosphère, où ils contribuent à la destruction de la couche d’ozone et au réchauffement climatique.
Si le tourisme spatial reste marginal aujourd’hui (moins de 2 % des émissions du secteur aérien), sa croissance rapide inquiète. La multiplication des vols pourrait annuler des décennies de progrès environnementaux, et à terme, rivaliser avec celles de l’aviation commerciale.
Un loisir réservé aux riches, qui coûte cher à tout le monde
Le tourisme spatial est l’apanage d’une infime minorité ultra-riche, alors que les 10 % les plus aisés de la planète sont déjà responsables de près de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Si elle n’est pas la seule, le vol spatial de Katy Perry met en lumière l’empreinte écologique démesurée du tourisme spatial, pour le moment réservé à une infime minorité d’ultra-riches. Face à l’urgence écologique, la régulation et la limitation de ce type d’activités sonnent comme des enjeux majeurs (et urgents) pour préserver notre planète, et les générations futures.
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