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IA : après le fiasco Ghibli, ChatGPT pourrait rémunérer les artistes qu’il exploite

Pour la première fois, Sam Altman, PDG d’OpenAI, évoque la possibilité de rémunérer les artistes dont le style est utilisé par ChatGPT ou ses générateurs d’images.

C’est une annonce qui pourrait transformer la relation conflictuelle entre intelligence artificielle et création artistique. Alors que la polémique sur l’utilisation des œuvres sans consentement n’en finit plus, Sam Altman a surpris le monde de la tech et de la création en évoquant publiquement un modèle de partage de revenus pour les artistes. Ce 11 avril 2025, à l’occasion d’une conférence TED, le patron d’OpenAI a expliqué “Il serait super de trouver un nouveau modèle dans lequel, si vous dites ‘je veux le faire dans le style de cet artiste’ et qu’il consent, il y aura un modèle de revenus qui conviendra“. Un moyen pour lui de voir à long terme, mais surtout d’apaiser les tensions après le phénomène Ghibli. Concrètement, un tel modèle pourrait ouvrir la voie à une rémunération directe des créateurs vivants ou à leurs ayants droit, dont le nom est explicitement mentionné dans une requête.

Un contexte tendu chez les artistes

Cette annonce intervient alors que la question du respect des droits d’auteur par les IA génératives est au cœur de l’actualité. Depuis le lancement de ChatGPT, et plus particulièrement de son modèle de générateur d’images, de nombreux artistes dénoncent l’utilisation de leurs œuvres pour entraîner les modèles d’IA, sans consentement ni compensation. Des plaintes ont été déposées par des auteurs de renom, à l’image de George R. R. Martin. La semaine dernière, la polémique a été relancée par la viralité des images générées façon Ghibli, qui ont mis en lumière la facilité avec laquelle l’IA peut imiter des styles artistiques protégés.

Rémunérer les artistes, oui, mais comment ?

Sam Altman précise que ce modèle de partage de revenus reposerait sur le consentement explicite des artistes. L’idée serait de permettre à un créateur d’accepter que son travail soit utilisé par l’IA, en échange d’une rémunération. Si un utilisateur demande une création “dans le style de”, une part des revenus générés pourrait alors lui être reversée. Une situation utopique, qui soulève de nombreuses questions pratiques : comment répartir la rémunération si plusieurs artistes sont mentionnés ? Où placer la frontière entre inspiration et imitation ? Que faire des requêtes mentionnant des artistes qui n’ont pas autorisé l’utilisation de leur travail ?

Burton Ia
© OpenAI

Avec près de 800 millions d’utilisateurs revendiqués par OpenAI, la question de la juste rémunération des artistes devient cruciale à l’ère de l’IA générative. L’annonce de Sam Altman marque une première étape vers une reconnaissance du rôle des créateurs dans l’écosystème numérique, mais de nombreux points restent à clarifier. L’entreprise assure avoir déjà mis en place des garde-fous pour empêcher la génération d’images dans le style d’artistes vivants sans leur consentement. C’est d’ailleurs ce que nous avons pu constater lors de plusieurs tentatives réalisées après la mise à jour de la plateforme.

Reste que la question de la protection des styles, qui ne sont pas toujours couverts par le droit d’auteur, reste épineuse. Altman admet que la frontière entre inspiration légitime et exploitation abusive est floue, et que de nouveaux modèles économiques et juridiques devront être inventés pour répondre à ces enjeux.

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