En Chine, un événement sportif unique en son genre va bientôt avoir lieu : des robots humanoïdes, comparables à ceux conçus par Boston Dynamics et consorts, vont participer à un semi-marathon aux côtés d’humains en chair et en os.
Les entreprises qui conçoivent des engins de ce genre, notamment aux États-Unis et en Chine, ont réalisé des progrès formidables ces dernières années. Dans le sillage de Boston Dynamics, dont le robot Atlas a longtemps été le mètre étalon dans ce domaine, plusieurs firmes proposent désormais des androïdes robustes et mobiles. Certains d’entre eux, comme ceux de l’entreprise américaine Figure, commencent même à être utilisés dans l’industrie.
Le sport, un énorme défi d’ingénierie
Mais même si elles gagnent en maturité à une vitesse affolante, transformer ces machines à vocation surtout utilitaires en sportifs de haut niveau représente un énorme défi d’ingénierie. Reproduire les performances du corps humain, dont la mécanique a été peaufinée par la sélection naturelle pendant des centaines de millions d’années, est tout sauf un jeu d’enfant.
Il est déjà difficile de leur faire atteindre des niveaux de performances satisfaisants — mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il faut par exemple s’assurer que ces engins seront assez robustes pour encaisser des contraintes mécaniques substantielles, notamment au niveau des articulations, sans parler des autres problématiques comme la gestion de l’énergie et de la température.
La complexité de l’exercice augmente donc très rapidement avec la difficulté de l’activité sportive, et un semi-marathon de ce genre représente donc un test assez extrême. Heureusement, les robots auront droit à un petit coup de main. Selon le Global Times, ils auront accès à sept stations de maintenance réparties sur le tracé de la course. C’est là que les opérateurs pourront notamment procéder à des changements de batteries, à condition d’accepter une pénalité de 10 minutes. Les ingénieurs pourront également y effectuer quelques réparations si nécessaire.
Le gotha de l’industrie chinoise au rendez-vous
La liste complète des entreprises et institutions qui vont participer à cette épreuve ne semble pas avoir été divulguée. Quatre d’entre elles ont confirmé leur participation indépendamment, mais une seule d’entre elles a déjà fait parler d’elle en Occident : il s’agit d’Unitree, une entreprise qui était notamment présente au CES 2025. Elle s’est distinguée à travers plusieurs démonstrations impressionnantes, durant lesquelles nous avons pu voir différents modèles de robots encaisser des coups violents ou encore faire du kung-fu.
Mais celui qui nous intéresse aujourd’hui est le G1, spécialisé dans la mobilité. Il est capable de marcher et même de courir sur de longues distances à une vitesse plus que raisonnable. Il y a donc fort à parier que c’est cet engin, ou au moins une de ses variantes, qui sera aligné au départ de la course le 19 avril prochain.
Il est cependant trop tôt pour l’ériger en favori, car il sera en compétition avec d’autres machines impressionnantes. On pense notamment au robot Tiangong, conçu par l’institut de recherche National and Local Co-Built Embodied Intelligence Robot Innovation Center. L’année dernière, il a réussi à terminer le semi-marathon de Yizhuang en une seule charge, et avec une vitesse de pointe de 12 km/h. Cela suggère qu’il aurait atteint la ligne d’arrivée en à peu près deux heures — un chrono tout à fait respectable pour un semi-marathonien amateur. Il s’agit donc d’un prétendant sérieux, et il ne sera probablement pas le seul à tenir la dragée haute au protégé d’Unitree.
Nous vous donnons donc rendez-vous le 19 avril prochain pour découvrir les résultats de cette course ; il sera notamment intéressant de voir comment ces machines vont performer par rapport aux 12 000 participants humains.
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