Passer au contenu

Ghibli, starter pack… combien d’eau gaspille-t-on en générant une image avec l’IA ?

Créer un starter pack ou une image personnalisée avec ChatGPT peut sembler anodin. Pourtant, chaque génération d’image via l’intelligence artificielle consomme plusieurs litres d’eau.

Depuis le lancement de la fonctionnalité de génération d’images sur ChatGPT, plus de 700 millions de requêtes ont été enregistrées en une semaine dans le monde. Après la folie des images Ghibli — fustigée par le créateur Hayao Miyazaki — les starters packs 3D ont envahi les réseaux sociaux. Au point de pousser les serveurs d’OpenAI dans leurs retranchements, rapporte son PDG Sam Altman

Pourtant, derrière cette créativité collective se cache une consommation massive moins reluisante. Pour chaque image générée, les centres de données utilisent des systèmes de refroidissement intensifs nécessitant entre deux et cinq litres d’eau (souvent potable) par image, selon une étude de l’université Carnegie Mellon. En 2023, Microsoft a utilisé 6,4 millions de mètres cubes d’eau pour ses centres en Amérique du Nord, tandis que Google en a consommé 19,5 millions. Des chiffres particulièrement alarmants dans un contexte mondial marqué par des pénuries d’eau croissantes et des sécheresses prolongées. Ces infrastructures consomment également des quantités importantes d’électricité, de quoi amplifier encore leur impact environnemental.

La face cachée de l’IA

En 2027, la consommation mondiale d’eau consommée par l’IA pourrait atteindre entre 4,2 et 6,6 milliards de mètres cubes, soit l’équivalent de la consommation annuelle de plusieurs pays. Ainsi, chaque génération d’image via l’IA consomme autant d’énergie que recharger un téléphone à moitié. À grande échelle, cela représente environ 3 % des émissions mondiales liées à l’électricité. En termes d’équivalence, produire 1000 images avec l’IA revient à parcourir 6,5 kilomètres en voiture à essence.

Face à ces défis, plusieurs solutions émergent : la première serait de miser sur des systèmes de refroidissement alternatifs, en misant sur des technologies sèches ou par immersion dans des liquides non-conducteurs par exemple. Certaines entreprises comme Microsoft investissent déjà dans des infrastructures plus durables, en recyclant l’eau utilisée dans le refroidissement de leurs serveurs pour réduire les pertes, ou en exploitant des sources renouvelables comme le solaire ou l’éolien.

Un choix individuel et collectif

La popularité des images générées par IA met aussi en lumière notre responsabilité collective en matière d’environnement. Le divertissement d’une poignée d’internautes justifie-t-il de gaspiller des dizaines de litres d’eau potable, à l’heure où la ressource se raréfie, au point que certaines populations ne sont pas en mesure d’y accéder ? Chaque utilisateur peut contribuer à l’effort collectif en limitant ses requêtes, mais il devient impératif que les entreprises technologiques adoptent des pratiques durables pour minimiser leur impact.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités et sur notre WhatsApp. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Mode