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Un moteur de missile hypersonique à Mach 5 pour les futurs missiles anglais

Le Royaume-Uni avance à grande vitesse sur son futur missile hypersonique. Avec l’aide des États-Unis, le pays vient de tester un nouveau moteur capable de dépasser les 6.000 km/h. L’objectif : un missile prêt pour 2030.

C’est une avancée concrète pour le programme hypersonique britannique. Le ministère de la Défense (MoD) vient d’annoncer que son futur moteur de missile a passé avec succès une batterie de tests. Conçu en partenariat avec les États-Unis, ce moteur est destiné à équiper un missile de croisière capable d’atteindre Mach 5 – soit cinq fois la vitesse du son, ou environ 6.100 km/h.

Un moteur conçu à deux

Pour mettre au point cette technologie, le Royaume-Uni s’appuie sur son programme Team Hypersonics (UK), qui réunit scientifiques, petites entreprises locales et partenaires américains. L’un de ces partenaires, la PME britannique Gas Dynamics Ltd, a mené 233 essais statiques au centre de recherche de la NASA à Langley, en Virginie. Ces tests se sont déroulés sur six semaines et ont permis d’évaluer différentes variantes du moteur à travers une large gamme de vitesses, du supersonique à l’hypersonique.

Le travail est encore loin d’être terminé, mais le ministère y voit une étape importante. Selon John Healey, secrétaire britannique à la Défense, ce projet est crucial : « Nous vivons dans un monde plus dangereux. Il n’a jamais été aussi important d’innover pour garder une longueur d’avance. » Il souligne aussi l’importance du partenariat avec Washington, qualifié de « travail main dans la main » entre les deux pays malgré les attaques répétées de Donald Trump.

Ce que le Royaume-Uni veut, ce n’est pas un simple missile qui tombe à grande vitesse, mais bien un engin propulsé de bout en bout par un moteur dit « air-breathing ». En clair, un moteur qui utilise l’air ambiant pour fonctionner, ce qui permet d’aller plus loin qu’un missile classique, tout en volant à basse altitude. De quoi échapper plus facilement aux radars.

Mais ce genre de propulsion pose de nombreux problèmes. À Mach 5, l’air entre dans le moteur avec une telle force qu’il faut ralentir le flux pour éviter que tout explose. Pour ça, les ingénieurs misent sur une admission d’air intelligente, capable de s’ajuster en temps réel. Il faut aussi que les matériaux résistent à des températures dépassant 2.000 °C. Même le titane fond à cette chaleur. Résultat : céramiques haute température, composites, systèmes de refroidissement… tout est étudié au millimètre pour éviter la surchauffe.

Autre contrainte : tout ce système doit tenir dans un espace réduit, sans être trop lourd, et doit trouver une place dans un missile lancé par un avion ou une fusée.

Le Royaume-Uni ne donne pas de détails techniques – secret défense oblige –, mais affirme que les premiers essais valident la solidité du moteur et permettent de préparer les futures évolutions. Le pays espère qu’en combinant ses capacités industrielles avec l’expérience des Américains, il pourra non seulement accélérer le développement, mais aussi alléger la facture.

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Source : MoD

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