L’Union européenne a X (anciennement Twitter) dans le collimateur. Selon plusieurs sources proches du dossier qui ont parlé au New York Times, les régulateurs européens comptent sanctionner la plateforme d’Elon Musk pour ne pas avoir respecté le Digital Services Act (DSA), un texte adopté pour forcer les géants du web à mieux modérer leurs contenus et à rendre leurs pratiques plus transparentes.
Une amende salée en préparation pour Elon Musk
L’amende pourrait dépasser le milliard de dollars, du jamais vu depuis l’entrée en vigueur du DSA. Et ce n’est pas tout : en plus de la sanction financière, l’UE compte exiger des changements concrets dans le fonctionnement de la plateforme. Rien n’est encore officiel, mais l’annonce pourrait tomber cet été.
Le réseau social est accusé d’avoir laissé filer de la désinformation, des propos haineux et d’avoir été trop opaque sur ses algorithmes, ses pubs ou encore son système de vérification des comptes. Bruxelles reproche aussi au réseau social de ne pas avoir partagé ses données avec les chercheurs, ce qui complique fortement l’évaluation de l’impact de certains contenus.
Interrogée sur cette affaire, la Commission européenne a évité de confirmer le montant de l’amende, mais a rappelé que « les lois sont appliquées équitablement à toutes les entreprises ».
Elon Musk n’est pas resté silencieux. Sur sa plateforme, il a dénoncé une attaque contre la « liberté d’expression » (reste à savoir de quelle liberté il parle réellement) et promis de se défendre bec et ongles. Il a même évoqué un futur combat « très public devant les tribunaux ». L’homme d’affaires, qui critique régulièrement la régulation européenne, pourrait bien se lancer dans un bras de fer musclé.
De l’autre côté de l’Atlantique, certains voient dans cette enquête une forme de pression politique. X est en effet considéré comme proche de Donald Trump, et les tensions commerciales entre l’UE et les États-Unis sont déjà vives. La Maison Blanche s’est même inquiétée, dans une note publiée en février, que les lois européennes comme le DSA ou le Digital Markets Act (DMA) ciblent de manière « injuste » les entreprises américaines.
Bruxelles assure que tout cela n’a rien à voir avec les discussions commerciales ou les préférences politiques d’Elon Musk. Mais la coïncidence tombe mal : Trump vient de relancer une série de taxes douanières qui froissent déjà les Européens.
X pourrait encore négocier un accord avec l’UE pour éviter le pire, mais une deuxième enquête plus large est déjà en cours, avec potentiellement d’autres sanctions à la clé. Dans tous les cas, cette affaire montre que l’UE n’a pas l’intention de relâcher la pression sur les grandes plateformes tech, peu importe à qui elles appartiennent.
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